Terreur nocturne: un trouble du sommeil
On le sait, le sommeil est crucial pour la santé et le bien-être. Or, parfois certains phénomènes viennent troubler la nuit. Ce que l’on appelle les troubles du sommeil. Nous avons décidé de nous pencher sur l’un d’entre eux en particulier : les terreurs nocturnes. Qu’est-ce qu’une terreur nocturne exactement ? Quels en sont les symptômes et les causes ? C’est ce que nous allons voir dans cet article consacré à la terreur nocturne.
Terreur nocturne: définir cette parasomnie
Qu’est-ce qu’une terreur nocturne ?
La terreur nocturne est un trouble du sommeil et plus précisément une parasomnie. Les parasomnies sont un type de trouble du sommeil qui n’affecte pas réellement la qualité du sommeil. Les terreurs nocturnes sont des troubles paroxystiques du sommeil.
Ces épisodes surviennent généralement au début de la nuit ou lors de la phase de sommeil lent profond. Alors que l’on pense que la personne dort tranquillement dans son lit, celle-ci se met à hurler ou à pleurer.
Si les terreurs nocturnes sont généralement spectaculaires, elles se terminent spontanément au bout de quelques minutes. Lors de ces épisodes, le dormeur en pleine terreur nocturne peut avoir différents comportements :
- Devenir inconsolable.
- Être incapable de répondre aux questions qu’on lui pose.
- Se relever dans son lit, les yeux ouverts et avec l’air paniqué ou effrayé.
- Être contrariée, paniquée, confuse et/ou agitée.
- Se débattre, être affolée.
- Se mettre à crier ou à hurler de détresse.
- Avoir une respiration rapide, et une fréquence cardiaque élevée.
- Se mettre à transpirer.
- Si le dormeur est réveillé, il peut ressentir une sensation d’effroi/de terreur.
Si ces différents comportements peuvent être terrifiants pour l’entourage, il faut se rappeler qu’ils ne durent que quelques instants. En règle générale, un épisode de terreur nocturne dure de 1 à 5 minutes. Une fois la crise passée, la personne se rendort et continue de dormir comme si de rien n’était. Il est courant qu’elle n’en ait aucun souvenir le lendemain au réveil. Sauf si elle s’est réveillée au cours de l’épisode.
Quelles sont les personnes les plus touchées ?
Cette parasomnie est majoritairement présente chez les enfants, mais elle peut également affecter l’adulte. Elle est fréquente chez les enfants en âge préscolaire. Généralement ce sont les parents qui signalent ces terreurs nocturnes, et qui témoignent de leur aspect spectaculaire.
Les parents ont d’ailleurs souvent tendance à dire que la terreur nocturne du bébé est plus difficile à vivre. Notamment par rapport à d’autres troubles du sommeil comme les cauchemars ou le somnambulisme par exemple. En effet, lors d’un tel épisode, rien ne semble pouvoir calmer la peur du bébé. Selon les professionnels de santé, cette parasomnie toucherait environ 40% des enfants avant l’âge de l’adolescence. Ce sont particulièrement les filles et les garçons qui en sont victimes, plus particulièrement ceux de 3 ans à 6 ans. Si elle existe, la terreur nocturne chez l’adulte est plus rare. Elle toucherait environ 2% des adultes.
À noter qu’il existe une prédisposition génétique à cette parasomnie. Notamment une prédisposition génétique aux éveils partiels dans la phase de sommeil lent profond. Dans ces cas, d’autres troubles du sommeil coexistent souvent. Comme le somnambulisme ou la somniloquie (parler en dormant).
Terreurs nocturnes VS cauchemars: les principales différences
Pour les parents, il est parfois difficile de faire la différence entre terreur nocturne et cauchemar. Surtout s’il s’agit d’un bébé ou d’enfants ayant du mal à s’exprimer clairement. Si ces deux phénomènes peuvent avoir des symptômes similaires : sensation de peur, cris, etc, ce sont deux troubles du sommeil distincts.
La première différence entre ces deux troubles du sommeil est le moment de leur apparition. En effet, le cauchemar apparaît généralement vers la fin de la nuit, durant le sommeil paradoxal. C’est-à-dire le moment du cycle au cours duquel nous rêvons. La terreur nocturne quant à elle apparaît lors de la phase de sommeil lent profond, peu de temps après l’endormissement. Autre différence, les manifestations physiques de ces épisodes. Dans le cas des cauchemars, cela peut provoquer un éveil brusque et faire peur. Mais ce n’est pas la même intensité que la terreur nocturne.
Dans le cas des terreurs nocturnes, il existe des manifestations physiques de cette peur. Comme l’accélération de la respiration et/ou du rythme cardiaque, la transpiration. Mais aussi des cris et de la confusion mentale. De même, celui qui a fait un cauchemar s’en souvient le lendemain matin. Même si elle ne se souvient pas du cauchemar dans son ensemble, elle se rappelle au moins un fragment de celui-ci. Après un épisode de terreur nocturne, le dormeur n’en a généralement aucun souvenir quand il se réveille. Sauf dans le cas où il s’est réveillé pendant la crise. Mais là encore, les souvenirs sont confus. Il s’en rappellera sommairement ou aura une sensation de peur, plutôt qu’un récit précis de ce qu’elle a vécu.
Enfin, autre différence entre cauchemars et terreurs nocturnes : les méthodes d’intervention. Selon les conseils de médecin, l’entourage (parents, conjoints…) ne doit pas réveiller un dormeur en pleine crise. Cela ne pourrait que renforcer son sentiment de peur et augmenter sa confusion. Même si c’est impressionnant, il est conseillé de laisser la crise passer. La personne va se calmer spontanément au bout de quelques minutes. À l’inverse, il faut réveiller un dormeur en plein cauchemar, afin de pouvoir la rassurer et la calmer.
Les causes des terreurs nocturnes
Les professionnels de santé ont encore du mal à décrire les causes exactes de cette parasomnie. Cependant, plusieurs facteurs de risque semblent déclencher ces terreurs nocturnes. C’est le cas par exemple :
- Le surmenage.
- Le manque de sommeil (occasionnel ou chronique).
- Le stress lié à un changement de situation par exemple. Comme un déménagement, un changement de travail…
- La maladie. La fièvre liée à un rhume par exemple peut favoriser les terreurs nocturnes.
- La prise d’un nouveau traitement. Comme les médicaments qui ont une action sur le système nerveux central.
- La présence d’autres troubles du sommeil. Comme l’insomnie chronique ou la narcolepsie. Ceci est notamment vrai pour la terreur nocturne chez l’adulte.
- Le syndrome des jambes sans repos.
- Le reflux gastro-œsophagien (RGO).
Les chercheurs mettent également en avant la possibilité d’une prédisposition génétique à cette parasomnie. Certains troubles du sommeil, notamment les terreurs nocturnes et le somnambulisme, se déclarent souvent chez les membres d’une même famille. À noter que les terreurs nocturnes sont une étape normale dans le développement des enfants. Elles sont le signe que le sommeil de l’enfant est en train de se mettre en place. Il est parfois difficile d’identifier la terreur nocturne du bébé. En effet, il n’est pas étonnant pour les parents qu’un bébé se mette à crier en pleine nuit.
Il n’existe pas de traitement à proprement parler pour soigner cette parasomnie. Cependant, si cela est très fréquent et s’accompagne de symptômes physiques, il faut en parler à votre médecin. Celui-ci pourra vous donner des conseils, notamment pour rétablir un sommeil de qualité. Cela peut passer par la mise en place d’heures fixes de coucher et de lever par exemple. Si les causes sont liées au stress, les traitements pour faire face au stress peuvent être prescrits par votre médecin.
Les symptômes des terreurs nocturnes
Comme nous l’avons évoqué, cette parasomnie survient peu de temps après l’endormissement, plus précisément pendant le sommeil lent profond. La personne semble dormir paisiblement dans son lit quand soudain la crise démarre. Voici les symptômes qui sont souvent observés par l’entourage :
- Le dormeur se redresse brutalement dans son lit.
- Elle ouvre les yeux.
- Elle se met alors à hurler, crier ou pleurer.
- L’individu semble voir des choses très effrayantes. Il manifeste une peur visible.
- Il transpire, son rythme cardiaque et sa respiration sont très rapides.
Au bout de quelques minutes (entre 1 à 5, même si cela peut parfois durer 20 minutes), tout s’arrête. Aussi soudainement qu’il a commencé, l’épisode prend fin. La personne se rendort et continue son cycle de sommeil. Au réveil, il est fréquent qu’elle ne garde aucun souvenir de cet épisode.
Il est généralement impossible de réveiller un dormeur en pleine terreur nocturne. Même si elle semble réveillée, puisque ses yeux sont ouverts, elle n’a pas conscience de ce qui l’entoure. Il est donc quasiment impossible de calmer quelqu’un en pleine crise. Si ces crises sont courantes chez l’enfant, elles ne se produisent généralement pas toutes les nuits. En moyenne, les enfants vivent un épisode par mois pendant 1 à 2 ans. Si la fréquence est plus élevée, il est conseillé d’en parler au médecin.
Comme nous pouvons le voir, ces symptômes se rapprochent de ceux du somnambulisme. Il est d’ailleurs fréquent que les enfants sujets aux terreurs nocturnes vivent également des crises de somnambulisme une fois adulte.
Terreur nocturne en fonction de l’âge
1) Terreur nocturne chez l’enfant
Cette parasomnie est commune chez l’enfant, puisqu’elle touche environ 40% des enfants. On note une légère prévalence de cette parasomnie chez les garçons. Il est particulièrement fréquent chez les enfants âgés de 3 à 6 ans. Au fur et à mesure du développement de leur système nerveux central, ces épisodes disparaissent.
Comme nous l’avons mentionné, il est parfois difficile d’identifier la terreur nocturne du bébé. Il est courant qu’un bébé se mette à hurler ou se réveille en pleurant la nuit.
2) Terreur nocturne chez l’adulte
La terreur nocturne chez l’adulte est assez rare. En effet, elle ne touche que 2% de la population adulte. Son apparition est souvent liée à un stress intense au cours de la journée. Un manque de sommeil, par exemple lié à une insomnie peut aussi favoriser une crise. De même, la prise d’un nouveau traitement peut déclencher un épisode. Notamment les médicaments qui agissent sur le système nerveux central.
Une prédisposition génétique peut aussi expliquer la persévérance de la terreur nocturne chez l’adulte. Pour essayer d’y lutter, il est conseillé d’adopter un rythme régulier de coucher et de lever. Cela aidera à rétablir le cycle du sommeil normal.
FAQ – Terreur nocturne
Quelles sont les principales parasomnies ?
Les parasomnies sont des troubles du sommeil. Les plus courants sont le somnambulisme, les terreurs nocturnes, l’énurésie (faire pipi au lit) ou encore la paralysie du sommeil.
D’ailleurs ces troubles sont souvent liés entre eux. En effet, les enfants sujets aux terreurs nocturnes ont plus de chance d’être atteints de somnambulisme une fois adulte.
Il est courant de confondre cauchemars et terreurs nocturnes. Or, le somnambulisme et la terreur nocturne ont plus de caractéristiques en commun. Les symptômes du somnambulisme s’apparentent notamment à ceux des terreurs nocturnes.
Un bébé peut-il être sujet aux terreurs nocturnes ?
Elles touchent principalement les enfants de 3 à 6 ans. Cependant, cette parasomnie existe chez le bébé. Mais elle est plus difficile à diagnostiquer car l’enfant ne peut pas s’exprimer. De plus, il n’est pas particulièrement surprenant qu’un bébé se réveille en pleurant ou en hurlant la nuit. Cela n’inquiète donc pas particulièrement les parents, et rend difficile l’identification de la terreur nocturne du bébé.
À quel moment de la nuit se manifeste la terreur nocturne ?
Elle survient lors de la phase du sommeil lent profond. Cette phase suit l’endormissement et celle du sommeil lent léger. Lors du sommeil lent profond l’activité cérébrale commence à diminuer, et le corps commence à se relâcher. Or, le tonus musculaire est encore présent ce qui explique la présence d’épisodes de somnambulisme ou de terreurs nocturnes durant le sommeil lent profond.
Après le sommeil lent profond, on retrouve le sommeil paradoxal ou l’activité cérébrale mesurée est proche de celle mesurée en phase d’éveil. C’est le moment pendant lequel nous rêvons. C’est donc à ce moment-là que surviennent les cauchemars, souvent confondus avec les terreurs nocturnes. Si ces deux phénomènes peuvent sembler similaires (peur, cris…), ils surviennent à des moments très différents du sommeil.