Le syndrome de fatigue chronique
C’est un sujet particulier au sein d’une société qui a souvent perçu le SFC comme un signe de paresse, de je-m’en-foutisme. En France, les personnes qui en sont touchées représentent 0,5 % de la population, soit une personne sur 200.
À travers les époques, le syndrome de la fatigue chronique a soulevé diverses questions jusqu’ici laissées sans réponse. Et ce, depuis sa reconnaissance officielle par L’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) en tant que maladie en 1992.
À ce jour, les spécialistes du sommeil restent dubitatifs quant à la provenance exacte de la pathologie. Toutefois, plusieurs pistes intéressantes nous ont permis d’éclairer ces zones d’ombre.
Cet article tend à vous faire comprendre l’essence du SFC et à identifier les principaux symptômes de la maladie. Nous détaillerons aussi les différents types de traitement existants. Finalement, vous saurez comment ces derniers tentent de dissiper cette fatigue inhabituelle.
Qu’est-ce que le syndrome de fatigue chronique ?
Le syndrome de fatigue chronique (SFC) est un état de fatigue persistante et invalidante. Cet état (extrêmement désagréable) ne cède ni aux cures de vitamines ni aux heures de sommeil.
Malgré le grand nombre d’heures passées à dormir, le quotidien du sujet atteint de fatigue syndrome baigne dans un épuisement sans répit. La condition mentionnée peut s’étendre sur des mois, voire plusieurs années…
Le SFC est une maladie reconnue par la communauté scientifique. Toutefois, ses causes exactes restent encore inconnues. Le plus souvent, les spécialistes évoquent une origine psychologique/neurologique.
On pense également que le sfc est provoqué par un événement très stressant dans la vie professionnelle ou personnelle de l’individu. Un divorce, un deuil, un licenciement, l’annonce d’une maladie… En termes plus simples, la dépression nerveuse pourrait déclencher ou amplifier ce type de syndrome.
D’autres hypothèses s’orientent vers une source virale ou infectieuse. Comme cela a été relevé lors de certaines épidémies de grippe ou de Coronavirus. La fatigue chronique serait en effet une séquelle d’une catégorie de virus (Epstein-Barr, par exemple). Ici, l’ensemble du corps et le système immunitaire se voient affaiblis, ce qui expliquerait l’incapacité récupératrice des personnes sujettes au SFC.
De nombreux chercheurs en médecine évoquent, quant à eux, une piste métabolique ou hormonale. Selon eux, les possibilités que la chronic fatigue soit liée à la production d’hormones (cortisol) et à des troubles du métabolisme ne doivent pas être négligées. C’est notamment le cas des personnes diabétiques ou souffrant d’hypothyroïdie.
Côté statistique, on constate que le SFC est plus fréquent chez les femmes que chez les hommes. Et touche généralement les personnes âgées de 20 à 50 ans. Mais il arrive aussi que des personnes plus anciennes ou plus jeunes soient touchées.
Cette maladie complexe a, sans surprise, un impact majeur sur la qualité de vie et les relations sociales du concerné. Vous l’aurez compris, la fatigue peut vite devenir invalidante et isolante. Heureusement, il existe des traitements aidant les sujets à mieux vivre au quotidien.
Syndrome de fatigue chronique : les symptômes
Tout d’abord, soulignons la palpabilité de la fatigue chronique. Cette maladie est, contrairement à ce que certains jugeurs pourraient croire, bel et bien réelle ! Pourtant, l’opinion dominante a longtemps confondu ces symptômes avec la paresse. Étant dans l’incapacité de travailler, les personnes atteintes de fatigue chronique se sont souvent vues réduites à un rôle d’assisté.
Plus tard, la science a réussi à prouver, du moins à observer, la véracité de cette fatigue. Les patients atteints de SFC présentent des changements physiologiques réels. On citera notamment une diminution de la circulation sanguine vers le cerveau. Une altération du métabolisme des glucides ou encore un dysfonctionnement du système immunitaire.
Cette pathologie a de quoi inquiéter, mais également, de quoi étonner ! Bien que les technologies modernes soient à leur apogée, de multiples zones d’ombre demeurent à son sujet. Une provenance mystérieuse qui ne cesse de troubler les corps médicaux les plus évolués.
D’ailleurs, ce n’est qu’en 1994 qu’un scientifique nommé Fukuda énumère, avec l’aide de son équipe, les principaux critères du SFC.
En 2011, un consensus international fait, par le biais d’un article universitaire, la lourde déclaration suivante :
« La fibromyalgie (FM) ainsi que le syndrome fatigue chronique (SFC) constituent des syndromes somatoformes d’origine encore indéterminée.
Ces dernières années, un grand nombre de propositions ont été développées les concernant. Mais aucune d’entre elles n’est actuellement reconnue comme étant la cause du SFC. »
Ce même consensus retient, toujours s’agissant du SFC, les principaux symptômes suivants :
- Une forte fatigue (épuisement) à la suite d’un effort intellectuel ou physique minime. Exemple : définir les choses à faire dans la journée ou aller faire les courses ;
- Des symptômes s’exprimant parfois de la même façon que des états grippaux (courbatures, fièvres, maux de tête, fatigue extrême) ;
- De grandes difficultés à traiter les informations, même anodines. Exemple : « J’espère que vous allez bien ? – Je n’ai pas compris… » ;
- Des troubles de l’attention et de la concentration ;
- Une pensée fonctionnant à bas régime (au ralenti) ;
- L’apparition fréquente de trouble de l’orientation ;
- Des passages de troubles confusionnels ;
- De fréquentes pertes de la mémoire courte. Le sujet oublie la raison de sa présence dans le lieu où il s’est rendu. Il ne trouve plus ses mots, malgré leur simplicité et leur évidence ;
- Des épisodes d’étourdissements et de vertiges soudains.
Comment diagnostiquer le syndrome de fatigue chronique ?
Le jargon médical l’appelle aussi encéphalomyélite myalgique. Et comme sa deuxième appellation, le diagnostic du SFC demeure très complexe !
Nous l’avons vu antérieurement, il reste à la médecine un bon bout de chemin à faire en matière de compréhension du SFC. C’est cette raison qui pousse de nombreux praticiens à minimiser les plaintes des patients prétendant être atteints de fatigue chronic. En parallèle, les médecins n’accordent pas la même importance à tous ces symptômes. Certains d’entre eux ont davantage de valeur que d’autres aux yeux des professionnels de la santé.
Prenez par exemple le cas de la fatigue après un petit effort physique ou intellectuel, qui est jugé moins important qu’un état confusionnel. Pourtant, c’est là une fatigue tout aussi handicapante pour le patient.
Comme nous avons pu le voir, le SFC est une maladie qui mérite toute la considération du corps médical international. Néanmoins, pour avoir des preuves tangibles sur un potentiel SFC, le mieux serait d’effectuer un bilan biologique. Celui-ci pourrait déterminer l’existence d’une fatigue anormale.
Qui pourrait découler d’un manque de fer, de vitamines ou encore d’une mauvaise circulation sanguine. De plus, il pourrait déceler la fatigue liée à un trouble du sommeil (apnée du sommeil, insomnie chronique…). Ou à de fortes douleurs dues à une maladie cardiovasculaire.
D’un autre côté, il arrive que le bilan biologique ne soit pas suffisant pour établir un diagnostic complet. Ici, un avis médical sera nécessaire afin d’effectuer un examen clinique plus approfondi. Cet avis prendra en compte les antécédents médicaux du patient, ses symptômes actuels ainsi que son état général. Le médecin s’appuiera dessus afin de déterminer si le syndrome de l’encéphalomyélite myalgique est bien présent ou non.
Enfin, une dernière méthode peut aider à diagnostiquer le SFC. Il s’agit de l’imagerie médicale, notamment l’IRM cérébrale. Cette technique ne permet pas toujours d’obtenir des résultats probants.
Mais elle a déjà permis de détecter une inflammation des voies nerveuses et des lésions cérébrales. Autant d’éléments qui pourraient expliquer la fatigue chronique…
Comment traiter le syndrome de fatigue chronique ?
1) La thérapie comportementale et cognitive (TCC)
Plusieurs statistiques nous montrent que la thérapie cognitivo-comportementale s’est avérée fructueuse sur certains patients atteints du SFC. Cette méthode leur a appris à mieux vivre avec les symptômes de la maladie, à les surmonter et à gagner en qualité de vie.
La TCC s’adapte aux besoins de chaque patient. Toutefois, elle se base généralement sur des principes fondamentaux. Les suivants en font partie :
- L’apprentissage de techniques de relaxation ;
- La gestion du stress et des émotions négatives ;
- L’amélioration de la qualité du sommeil ;
- Le renforcement des relations sociales et familiales.
2) L’activité physique
De plus en plus de médecins recommandent une activité physique régulière aux personnes atteintes de fatigue chronique. Cela permettrait de booster la qualité du sommeil et de diminuer les symptômes de la maladie.
Dans un tel contexte, la pratique d’une activité physique adaptée est de mise. Car les malades ne sont pas en mesure de supporter un entraînement intensif. Il leur faut donc trouver un juste milieu, en privilégiant des exercices doux et répétitifs. Parmi lesquels on retrouve la marche, le vélo, la natation ou encore le Pilates.
Le patient sera ainsi invité à commencer par des exercices très faciles de courte durée. Il augmentera graduellement leur intensité et leur persistance au fur et à mesure, en tenant compte de ses capacités.
L’activité physique sera aussi un moyen de lutter contre l’isolement social. Elle permettra aux malades du SFC de sortir de chez eux et de rencontrer d’autres personnes.
3) Traitement médicamenteux
Le traitement médicamenteux du SFC est souvent utilisé en complément d’autres thérapies, notamment la thérapie cognitivo-comportementale. Ce traitement a pour but de soulager les symptômes de la maladie en tentant d’agir sur de potentiels facteurs déclencheurs.
Dans le cadre du SFC, il existe plusieurs types de médicaments qui peuvent être prescrits. Les plus courants sont les antidépresseurs, les anxiolytiques et les hypnotiques. Certains médicaments peuvent aussi être utilisés afin de traiter les troubles du sommeil.
Néanmoins, les médecins prescrivent généralement des antidépresseurs et des anxiolytiques aux patients souffrant de fatigue chronique. Ces derniers sont en effet fréquemment victimes de dépression ou d’anxiété.
Pour atténuer ces symptômes, les sujets peuvent donc avoir recours à des antidépresseurs comme la fluoxétine ou l’imipramine.
Les benzodiazépines sont, quant à elles, efficaces pour traiter l’anxiété.
Par ailleurs, soulignons qu’un traitement médicamenteux sera profitable à court terme. Il faudra donc penser, sur le long terme, à des solutions plus concrètes et plus durables. Le but étant que la fatigue chronique ne refasse plus jamais son apparition
FAQ – syndrome de fatigue chronique
La fatigue est-elle un signe de cancer ?
Les personnes atteintes de cancer sont très souvent fatiguées. C’est d’ailleurs l’un des effets secondaires les plus observés chez ce type de patients. Toutefois, inutile de se précipiter vers une déduction cancérigène au moindre signe de fatigue ! Celle-ci peut aussi être due à un surmenage, à une carence en fer ou à un simple manque de repos.
En cas de fatigue persistante et intense, il est cependant recommandé de consulter un médecin. Ce dernier se chargera d’orienter vers un diagnostic complet comprenant un ou plusieurs prélèvements sanguins. Ils permettront de définir la provenance de cette fatigue anormale.
S’il s’agit d’une fatigue liée au cancer, le patient sera ensuite orienté vers un traitement adapté. Ce traitement pourra être médicamenteux ou chirurgical, en fonction de la nature de la maladie. Dans des cas plus graves ; une chimiothérapie pourra être envisagée.
Quel médecin traite de la fatigue chronique ?
Le neurologue et le rhumatologue sont généralement les deux spécialistes qui prendront le relais après le médecin traitant. Ce dernier, en effet, ne sera pas toujours en mesure de déterminer l’origine de la fatigue. De plus, il est important que le syndrome de fatigue chronique soit bien identifié avant tout traitement.
Le neurologue se chargera donc d’établir un bilan neurologique complet. Celui-ci permettra de déceler d’éventuelles lésions cérébrales ou nerveuses.
Le rhumatologue, quant à lui, examinera le patient en vue de déterminer si la fatigue est liée à une maladie rhumatologique.
Pour le diagnostic du SFC, il est important de bien faire la différence entre fatigue et fatigue chronique. La fatigue est tout à fait normale, passagère et réversible. La fatigue chronique, elle, est une fatigue anormale, durable et invalidante.
Avant de s’auto diagnostiquer une fatigue chronique ou un cancer, il convient de comprendre la subtilité de ces deux termes.
Quelle maladie provoque une grande fatigue
La grande fatigue s’avère l’un des symptômes les plus courants de la maladie. Connaissez-vous beaucoup d’affections qui fournissent une bonne dose d’énergie quotidienne ?
Concernant les maladies fatigantes, à un moment ou un autre de leur évolution, nous citerons, notamment :
Le VIH ;
L’hépatite B et C ;
Les problèmes de thyroïde ;
Le diabète de type 2 ;
Les maladies inflammatoires de l’intestin ;
La sclérose en plaques ;
La polyarthrite rhumatoïde ;
La spondylarthrite ankylosante.