Rédigé par : aida
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Syndrome d’avance de phase du sommeil : tout savoir

Notre corps fonctionne selon un rythme circadien. C’est-à-dire un rythme veille/sommeil réparti sur 24 heures. Or, certains troubles du sommeil peuvent perturber ce rythme circadien. C’est le cas par exemple du syndrome d’avance de phase du sommeil

Qu’est-ce que c’est ? Quelles en sont les causes et les symptômes ? Comment y remédier ? C’est le thème de cet article, afin de tout savoir sur le syndrome d’avance de phase du sommeil. 

C’est quoi le syndrome d’avance de phase du sommeil

Le syndrome d’avance de phase du sommeil, abrégé SAPS, est un trouble du rythme circadien. Il fait partie des troubles du sommeil qui affectent le rythme veille/sommeil, faisant lui-même partie de ce que l’on appelle une dyssomnie.

Ce SAPS se manifeste par un décalage important dans les horaires de coucher et de lever. En règle générale, une personne atteinte du SAPS connaît un endormissement très tôt, entre 18 heures et 21 heures. Cet horaire de coucher très précoce s’accompagne d’un réveil également précoce, entre 1 heures et 3 heures du matin et provoque une insomnie matinale. 

syndrome d’avance de phase du sommeil

Ce décalage s’accompagne généralement d’une somnolence en fin de journée, appelée somnolence diurne. Les patients souffrant du SAPS se plaignent d’une insomnie matinale, associée à une somnolence diurne par la suite.

Il ne s’agit pas d’un syndrome d’avance de phase du sommeil si la nuit se déroule aux horaires choisis, autrement dit, sans contrainte. Pour être un SAPS, les troubles doivent être subis et non découler d’un choix de la part des dormeurs.

À l’inverse du SAPS, on trouve un autre trouble du rythme circadien : le retard de phase du sommeil. Nous y reviendrons plus en détail dans la suite de cet article. 

Syndrome d’avance de phase du sommeil : les causes ?

Le syndrome d’avance de phase est un trouble assez rare. En effet, il toucherait environ 1 % de la population adulte d’âge moyen. Ce trouble est cependant plus fréquent avec l’avancée dans l’âge. Cependant, il est possible que ce syndrome soit héréditaire.

Les causes de ce trouble du rythme circadien peuvent être externes ou internes. Le syndrome d’avance de phase du sommeil peut être dû à un travail de nuit ou à de fréquents voyages. Notamment si ces voyages impliquent un décalage horaire avec la manifestation du syndrome jet-lag.

Dans ces cas de figure, les horaires de coucher sont décalés par rapport au rythme jour/nuit habituel. Ce qui peut entraîner une avance de phase ou un retard de phase du sommeil.

Des facteurs chronobiologiques sont aussi mis en avant pour expliquer la présence du syndrome d’avance de phase chez certains patients. Pour rappel, la chronobiologie est l’étude des rythmes biologiques du corps. Il est désormais admis qu’un dérèglement des rythmes biologiques a de lourdes conséquences sur la santé. 

La chronobiologie permet de différencier les différents types de personnes (chronotype) et donc de mieux diagnostiquer d’éventuels troubles. Les personnes atteintes du SAPS seraient donc d’un chronotype matinal. En général, le chronotype dépend principalement du côté maternel. 

Nous l’avons évoqué, ce type de trouble peut être présent chez plusieurs membres d’une même famille. Il pourrait donc y avoir une cause héréditaire. Notamment, une mutation du gène PER2 sur le chromosome 2q. En d’autres termes, un trouble héréditaire qui affecte les gènes de l’horloge circadienne. 

Syndrome d’avance de phase : traitement et diagnostic

Diagnostic

En général, le médecin va demander aux patients de tenir un agenda du sommeil. C’est-à-dire un carnet sur lequel il note toutes les informations relatives à leur sommeil. Comme les horaires, le nombre de réveils ou la sensation de somnolence le lendemain. La prise de notes permet au médecin d’avoir des informations plus précises sur les symptômes développés par le dormeur. 

En complément, des examens peuvent être demandés. Comme l’actimétrie qui consiste à porter une sorte de bracelet qui enregistre les mouvements de la personne sur 24 heures. 

Enfin, il est possible de passer une polygraphie du sommeil. Cet examen consiste à enregistrer plusieurs variables physiologiques (rythme cardiaque, respiratoire…). La polygraphie permet également de faire des dosages réguliers du taux de mélatonine. Afin de détecter un éventuel décalage du pic de mélatonine. 

Traitement

Il existe plusieurs traitements reconnus : 

  • La chronothérapie : consiste à repousser les horaires de coucher de 3 heures chaque jour jusqu’à atteindre les horaires souhaités. Elle se fait généralement en établissement de santé et peut être difficile à mettre en place. 
  • La luxthérapie ou luminothérapie : les patients sont exposés à une source de lumière en fin de journée pour recaler l’horloge interne. Il faut aussi qu’ils évitent une exposition à la lumière le matin. Les effets ont tendance à disparaître dès que les patients arrêtent la luxthérapie. 
  • Des mesures comportementales : instaurer une sieste l’après-midi et ne pas s’exposer à la lumière le matin.
  • La mélatonine : prendre cette hormone du sommeil à un horaire précis permet de décaler le pic du taux de mélatonine. Pour l’instant, la prise de mélatonine n’a pas montré de résultats probants sur la qualité du sommeil.

Ce trouble doit faire l’objet d’un suivi par un professionnel de santé. Seul un professionnel de santé peut le diagnostiquer et mettre en place un traitement adéquat. 

troubles du rythme circadien

Quels sont les autres troubles du rythme circadien qui altèrent les phases du sommeil ?

Syndrome du retard de phase du sommeil

C’est l’inverse du SAPS. L’heure du coucher est plus tardive tout comme l’heure du lever. Cela n’est pas un choix, les personnes ont du mal à s’endormir le soir avant une certaine heure et à se lever le matin.

Ce syndrome est très fréquent chez les adolescents et il est souvent associé à une mauvaise hygiène de sommeil et hygiène de vie globale. Les patients consultent car ce retard de phase du sommeil a un impact sur leur quotidien. En effet, cela est peu compatible avec les obligations quotidiennes comme le travail notamment.

Syndrome non 24 sleep wake

Il fait partie des troubles du sommeil les plus rares. Ce syndrome se manifeste par un rythme veille/sommeil variable. La durée du rythme veille/sommeil est généralement constante, mais supérieure à 24 heures. Cela entraîne donc un décalage du temps de sommeil et d’éveil. En général, on note 1 à 2 heures de retard. 

Ce type de trouble est plus présent chez les personnes aveugles. Un traitement à base de tasimelteon (agoniste des récepteurs de mélatonine) peut aider à rétablir un cycle de 24 heures. 

FAQ – Syndrome d’avance de phase du sommeil

Qui est le plus touché par le syndrome d’avance de phase ? 

Ce trouble touche environ 1 % de la population adulte d’âge moyen. Cependant, il est plus fréquent chez les personnes âgées. Dans certains cas, plusieurs membres d’une même famille peuvent être touchés
Outre l’aspect héréditaire, les travailleurs à horaires décalés peuvent être davantage touchés par ce trouble. En effet, les travailleurs qui commencent tôt le matin sont sujets à ce genre de problèmes nocturnes. 

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