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Spécialiste du sommeil: tout ce qu’il faut savoir avant de consulter

Le sommeil est indispensable à la santé. Si vous avez des troubles du sommeil, il est parfois conseillé de consulter un spécialiste du sommeil. Que ce soit une insomnie passagère/chronique ou simplement la recherche d’un sommeil réparateur, un médecin du sommeil peut vous aider à améliorer vos nuits. Les causes des mauvaises nuits peuvent être nombreuses et ce n’est pas toujours facile de les identifier ou d’y remédier. Le stress, l’anxiété, la dépression, une alimentation inadaptée, une mauvaise hygiène de vie ou certaines maladies peuvent être déclencheurs. En posant le bon diagnostic, le bon traitement pourra alors être proposé. Explications.

Qui sont les spécialistes du sommeil à consulter?

Qui sont les spécialistes du sommeil à consulter _

Si vous souhaitez consulter un médecin du sommeil, vous pouvez vous rendre dans un centre du sommeil et choisir le spécialiste qui vous correspond, selon vos symptômes.

1- Le médecin-pneumologue pour l’apnée du sommeil

L’apnée du sommeil est peut-être l’un de vos troubles. Il se caractérise principalement par des intervalles où la personne bloque involontairement sa respiration pendant son sommeil. Ces pauses sont répétées plus ou moins régulièrement lors des différents cycles du sommeil. C’est dû à une obstruction des conduits respiratoires, à l’arrière de la gorge. Selon la fréquence et la durée des interruptions, c’est une pathologie plus ou moins importante. 

Elle requiert souvent l’avis d’un professionnel du sommeil. C’est un symptôme souvent corrélé aux ronflements. Dans les deux cas, cela touche les voies respiratoires et la gestion de l’air. Le pneumologue est donc un spécialiste du sommeil recommandé pour l’apnée du sommeil.

Dans ce cas, deux médecins spécialistes peuvent travailler conjointement dans l’identification et le traitement d’une apnée du sommeil : un ORL et un pneumologue. Un oto-rhino-laryngologiste est également spécialiste des voies respiratoires supérieures : bouche, nez, gorge. C’est souvent un pneumologue qui peut diagnostiquer un SAS (syndrome d’apnées du sommeil) suite à différents examens respiratoires. En fonction des résultats, ils peuvent proposer une solution adaptée : le traitement chirurgical si nécessaire, ou prothétique. Les solutions les plus courantes sont : le redressement de la cloison nasale, la pose d’une prothèse mandibulaire, une ablation des amygdales, l’utilisation d’une machine à pression constante, etc.

2- Le psychiatre ou le psychologue

Psychiatres et psychologues peuvent également aider à résoudre certains troubles du sommeil. En effet, une partie des dysfonctionnements du sommeil relève de la psychologie. Dans les premiers symptômes, on retrouve l’insomnie, les troubles de l’endormissement, les multiples réveils, etc. 

La majorité d’entre eux trouvent leur origine dans des facteurs comme le stress, l’anxiété, la dépression, une mauvaise hygiène de vie ou une alimentation inadaptée. Le stress est malheureusement souvent sous-estimé. Il a de nombreuses répercussions et le sommeil est souvent le premier impacté. Cela peut être la conséquence de la vie quotidienne (environnement de travail, anxiété chronique, etc.). 

Attention, le psychiatre a l’autorisation légale et le droit de prescrire des médicaments, à contrario du psychologue. Ils peuvent être amenés à collaborer ensemble : un psychiatre peut impliquer un psychologue dans certaines situations. Dans le cas d’un traitement, vous pouvez vous voir prescrire des séances de psychothérapie ou de thérapie comportementale. Dans les deux cas, ils vous aideront à résoudre vos troubles du sommeil.

Si vous souhaitez en consulter un, vous pouvez demander conseil à votre médecin traitant, ou vous rapprocher d’un centre du sommeil. 

3- Le neurologue spécialiste du sommeil

Outre les psychologues et les psychiatres, vous pouvez également vous tourner vers d’autres spécialistes du sommeil, comme les neurologues. En effet, parmi les troubles du sommeil, il existe des symptômes dus à des pathologies neurologiques. On retrouve notamment des migraines, le syndrome des jambes sans repos, ou des signes avant-coureurs de maladies, comme le diabète ou d’autres maladies neurologiques.

Le syndrome des jambes sans repos (aussi appelé SJSR) toucherait environ 5% des Français. Il se caractérise principalement par des mouvements incontrôlables des jambes durant la nuit (cela touche également parfois les bras). Les jambes bougent constamment involontairement. Le patient souffre de sensations désagréables, de fourmillements ou d’engourdissement des jambes pendant la nuit et au réveil.

On parle d’impatience musculaire. En France, près de 10% des personnes qui consultent un spécialiste du sommeil sont diagnostiquées avec un SJSR. 

Comme c’est une maladie neurologique, il est donc recommandé de consulter un neurologue. Des troubles du sommeil plus sévères peuvent nécessiter la prise de rendez-vous avec un neurologue. C’est conseillé si vous souffrez de parasomnie (comportements anormaux pendant le sommeil) d’hyposomnie (manque de sommeil) ou d’hypersomnie (somnolence diurne excessive et persistante).

4. Le médecin ORL contre le ronflement 

Parmi les troubles du sommeil les plus répandus, les ronflements sont souvent en tête de liste. Ils touchent plus de 40 % des adultes de plus de 50 ans de manière quotidienne. Souvent sous-estimé, le ronflement est pourtant un syndrome qui apparaît dans de nombreuses situations. Certaines personnes ronflent quand elles sont enrhumées, ont une rhinopharyngite ou particulièrement fatiguées. D’autres ont de véritables encombrements nasaux qui, dans certains cas, peuvent nécessiter une opération chirurgicale des cloisons nasales. Les amygdales ont parfois un rôle (même chez les enfants).

Concrètement, que se passe-t-il lorsque quelqu’un ronfle ? Le ronflement est situé au niveau des voies respiratoires supérieures. Les muscles se relâchent à l’arrière-gorge du voile du palais, de la luette et de la langue. Ils prennent alors une plus grande place, ils se “gonflent” en quelque sorte. Ils obstruent alors les voies respiratoires : l’air a des difficultés à circuler normalement dans toute cette zone. Il fait vibrer le pharynx et provoque ainsi le bruit du ronflement.

Les dysfonctionnements liés à ces organes-là sont la spécialité des médecins ORL : l’oto-rhino-laryngologiste (bouche, nez, gorge). Dans une grande partie des cas, les ORL peuvent travailler conjointement avec un pneumologue sur les troubles du sommeil d’un même patient.

À quels types d’examens s’attendre dans un centre du sommeil

examens s’attendre dans un centre du sommeil

Les centres du sommeil sont là pour aider les personnes souffrant de troubles du sommeil. Dans un même endroit, plusieurs médecins spécialisés sont regroupés pour vous aider à trouver le meilleur remède pour réparer vos nuits. Différents types de tests et de consultations sont généralement proposés ou prescrits par les professionnels.

#1. La polygraphie ventilatoire

Le test de la polygraphie ventilatoire permet d’enregistrer les informations de votre respiration pendant que vous dormez. Vous pouvez le faire chez vous. C’est un test souvent recommandé lors de l’apnée du sommeil. Le polygraphe note vos différentes phases de sommeil et notamment les moments où votre souffle et votre respiration sont anormaux. 

Pour réaliser ce test, le spécialiste du sommeil vous remet deux sortes de ceintures avec des capteurs. La première se place sur le thorax, l’autre sur les abdominaux. Un capteur est placé au niveau du cou, pour enregistrer les ronflements. Un petit boîtier est posé au bout de votre index pour analyser le taux d’oxygène dans votre sang. Enfin, deux autres petits capteurs sont disposés à l’entrée de vos narines pour enregistrer les flux d’air. En cas de sommeil continu, le test est rapide, efficace et fiable. En cas de sommeil discontinu, d’autres tests peuvent être nécessaires. 

#2. L’actimétrie

Un actimètre est une sorte de montre connectée à porter au poignet non dominant. Avant de poser l’actimètre, le spécialiste du sommeil va préconfigurer les paramètres pour qu’il enregistre les données qui l’intéressent. Le spécialiste du sommeil peut vous demander de le porter pendant au minimum 8 à 15 jours consécutifs, voire pendant plusieurs semaines ou mois. Cela permet d’avoir des relevés plus précis et plus complets. La durée de l’enregistrement des données de vos nuits dépend de la capacité de stockage de l’appareil.

Les capteurs à l’intérieur enregistrent le nombre et l’intensité de vos mouvements. Elles sont enregistrées sur 10 secondes à une minute. Ils captent les différents rythmes de veille et de sommeil. Vous pouvez aussi le porter en journée, pour mesurer votre fréquence naturelle et mieux la comparer avec la nocturne. 

Ce test permet de mettre en évidence une potentielle irrégularité du rythme de sommeil, agité ou peu réparateur ainsi que les épisodes de sommeil léger ou profond, etc.

#3. La polysomnographie

La polysomnographie est l’un des examens du sommeil les plus complets. Il peut être réalisé dans un centre du sommeil ou à domicile. Une polysomnographie enregistre de nombreux signaux différents. On retrouve principalement les signaux de votre cerveau (ainsi que les différents stades de votre sommeil), mais aussi les mouvements de vos yeux pendant la nuit, la tension des muscles dans le visage et la mâchoire, les troubles du rythme cardiaque ou troubles respiratoires et les différents mouvements de votre corps (comme le syndrome des jambes sans repos).  

Des capteurs sont donc posés sur les différentes parties de votre corps : tête, jambes, menton, thorax et tempes. Vous êtes également équipés de deux ceintures : une thoracique et l’autre abdominale, comme pour la polygraphie ventilatoire. Elles sont en charge de l’enregistrement des mouvements liés à votre respiration. Un doigtier capte l’oxygénation de votre sang, tandis que d’autres capteurs enregistrent la circulation de l’air par votre nez, comme pour la polygraphie. 

Les résultats permettent de mettre en évidence toutes les anomalies potentielles du sommeil et d’y trouver le meilleur remède. 

#4. Suivi par agenda du sommeil

L’agenda du sommeil est un suivi très simple et facile à mettre en place en autonomie. À votre réveil, vous notez les informations concernant votre nuit : 

  • la qualité de votre sommeil et celle de votre réveil ;
  • la présence ou non de sieste dans la journée ;
  • votre évaluation de votre fatigue dans la journée ;
  • etc. 

En complétant ce tableau au fil des nuits, vous pouvez mettre en évidence les différents troubles qui reviennent régulièrement. En cas d’insomnies répétées, vous constatez la progression ou non de votre sommeil. Si vous êtes sous traitement, c’est un très bon premier suivi. Des modèles sont disponibles gratuitement sur internet. 

#5. Tests de vigilance

Les tests de vigilance permettent de mettre en évidence votre facilité ou non à lutter contre le sommeil dans certaines conditions, notamment monotones. Ces tests sont réalisés généralement en laboratoire ou dans des centres du sommeil, sous la surveillance d’un spécialiste du sommeil et/ou d’un technicien. Il existe deux tests opposés. 

Le premier est appelé le test itératif de latence d’endormissement (TILE ou MSLT). Il mesure votre capacité à vous endormir ou non dans des situations favorisant l’endormissement. Il analyse la structure du sommeil et la qualité de l’endormissement. C’est souvent ce qui permet de confirmer la narcolepsie.

Le second est son opposé, appelé test de maintien d’éveil (TME ou MWT). Il permet de voir si vous arrivez à lutter contre l’envie de dormir. Les tests sont réalisés plusieurs fois au cours de la même journée : par exemple, 4 fois toutes les deux heures sur une journée entière. 

FAQ – Spécialiste du sommeil

Quel spécialiste du sommeil consulter pour un bébé ?

Les enfants, et notamment les bébés, rencontrent souvent des troubles du sommeil. Il est parfois recommandé de prendre rendez-vous chez un médecin ou de faire une consultation chez un pédiatre, voire un pédopsychiatre. En fonction du premier diagnostic, le spécialiste oriente le bébé ou l’enfant vers l’un des médecins spécialistes du sommeil. 

Quels autres spécialistes peut-on consulter en cas de troubles du sommeil ?

D’autres spécialistes peuvent vous aider en cas de troubles du sommeil. Par exemple, avoir une consultation avec un dentiste peut vous aider à régler un problème de bruxisme (serrer et grincer inconsciemment des dents). 
Si vous avez une vessie hyperactive la nuit qui vous contraint à vous lever plusieurs fois, tournez-vous vers un gastro-entérologue, un urologue ou un endocrinologue.
Un hypnothérapeute peut également être bénéfique pour vous aider à lutter contre certains symptômes comme le stress et l’anxiété. C’est une possibilité qui peut être efficace pour lutter contre l’insomnie.

Où trouver un centre du sommeil proche de chez vous ?

Si vous souhaitez vous rendre dans un centre du sommeil, vous pouvez vous rendre sur le site de l’Institut National du Sommeil et de la Vigilance. Une carte interactive vous propose de trouver le centre le plus proche de chez vous en fonction de votre adresse.

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