Rédigé par : Lili Liu
Dernière mise à jour :

Somnolence diurne : quel est ce trouble du sommeil ?

Il est déjà arrivé à tout le monde de se sentir fatigué au cours de la journée. Au point de s’assoupir. Mais quand cette fatigue est intense et régulière, il peut s’agir d’une pathologie appelée somnolence diurne excessive (SDE). De quoi s’agit-il exactement ? Quels sont les symptômes de la somnolence diurne ? Existe-t-il un traitement contre ce trouble ? C’est ce que nous allons découvrir, entre autres, dans cet article consacré à la somnolence diurne. Afin de mieux cerner ce qu’est ce trouble du sommeil

Qu’est-ce que la somnolence diurne excessive?

La somnolence désigne un état qui engendre un assoupissement. C’est-à-dire un état intermédiaire qui se situe entre l’état de veille et le sommeil. Cette somnolence peut survenir après une nuit courte, un repas un peu copieux ou lors de longues périodes d’inactivité. Elle est par exemple fréquente le soir lorsque l’on reste longtemps assis devant la télévision.

Si la somnolence est un phénomène normal dans ces situations, elle devient pathologique lorsqu’elle est incontrôlable. C’est-à-dire si elle se produit à n’importe quel moment au cours de la journée. On parle alors de somnolence diurne excessive, aussi appelée somnolence pathologique ou somnolence dans la journée.

Somnolence diurne excessive

Ce trouble du sommeil se manifeste par un « besoin non désiré de dormir » (définition du site Ameli.fr). Ce besoin irrépressible de dormir se manifeste au quotidien, sans relation avec les situations citées précédemment. On parle de somnolence pathologique car elle représente une gêne pour le patient dans son quotidien.

Parfois, cette somnolence diurne se traduit par des épisodes d’endormissement. Ces derniers sont plus ou moins réparateurs, ce qui renforce la sensation de fatigue.

Attention à ne pas confondre fatigue et somnolence diurne. Si ces deux états semblent similaires, notamment en raison de leurs symptômes, il n’en est rien. En effet, la somnolence diurne excessive est un état durable, entre veille et sommeil, qui entraîne une forte baisse de vigilance. Alors que la fatigue est généralement passagère et survient la plupart du temps après un effort intense. Ces différences expliquent la différence de prise en charge de ces deux états. Il est donc important de consulter un médecin pour réaliser le bon diagnostic

Somnolence diurne excessive: les symptômes

Comme nous l’avons mentionné, les symptômes sont assez similaires entre la fatigue et la somnolence. Cependant, dans le cas de la SDE, ces symptômes s’inscrivent dans la durée et ont un impact négatif sur le quotidien des patients. 

Les patients souffrant de ce trouble disent se sentir tout le temps somnolent. D’avoir l’impression d’être mal réveillés.  Ils ressentent une envie permanente de dormir. Il est souvent difficile pour ces patients de se concentrer et de focaliser leur attention sur une tâche précise. 

Un autre symptôme courant, la difficulté de se réveiller le matin. Au lever, il a l’impression d’être mal réveillé, d’avoir du mal à réfléchir. IL peut aussi ressentir ces symptômes après une sieste. Pour se sentir mieux réveiller le matin, la personne aura parfois besoin de dormir entre 10 et 12h par nuit. 

La somnolence diurne peut parfois se manifester par des endormissements involontaires. Ces épisodes d’endormissement peuvent se répéter plusieurs fois au cours de la journée.  Cet endormissement peut survenir dans plusieurs situations :

  • Si la personne est dans un environnement calme ou monotone. 
  • Si la personne est inactive.
  • Mais aussi dans des situations plus dérangeantes. Comme au volant, au travail ou encore en classe…

Ces épisodes d’endormissement sont généralement incontrôlables. Pour éviter ces épisodes, la personne va parfois se mettre à effectuer des mouvements, comme se lever ou parler.

Les patients déclarent également ressentir un besoin régulier de se coucher dans la journée. Ils sont donc plus à même de faire plusieurs siestes au cours d’une journée. Sans que celles-ci soient forcément bénéfiques pour eux. Au réveil de la sieste, le patient se sent toujours aussi somnolent, ce sommeil n’a donc pas été réparateur

Somnolence diurne

Si une personne présente un ou plusieurs de ces symptômes, il est recommandé de consulter un professionnel de santé. En effet, la SDE peut être un symptôme de maladies plus graves. En pratiquant divers examens, comme la polysomnographie par exemple, le médecin pourra établir un diagnostic précis. Et déterminer la cause exacte de cette somnolence. Ainsi, il pourra mettre en place un traitement adapté. En effet, plusieurs études ont montré un lien entre somnolence diurne et insuffisance cardiaque. Les personnes présentant une somnolence diurne présentent 2.5 fois plus de risques de développer des maladies cardiaques. 

Somnolence diurne excessive: les causes

#1. Manque de sommeil

Bien évidemment un manque de sommeil peut provoquer une somnolence diurne. En cas d’insomnie chronique, ou de perturbations du rythme veille/sommeil ( on parle de l’effet du travailler nuit sur la sommeil), il est courant que les patients développent une somnolence diurne. Ce manque de sommeil s’accompagne généralement d’autres symptômes. Comme des troubles de l’humeur, une baisse de motivation ou de concentration

#2. Prise de médicaments

Certains médicaments peuvent être à l’origine de ce trouble du sommeil. En effet, certains médicaments provoquent une baisse de vigilance et un risque de somnolence. Les médicaments suivants sont souvent mis en cause dans la somnolence :

  • Les antidépresseurs.
  • Les neuroleptiques.
  • Les anxiolytiques.
  • Certains antalgiques.
  • Les opiacés et autres stimulants.

Cette liste de médicaments n’est pas exhaustive. Il est recommandé de parler à un professionnel de santé avant de prendre tout médicament. 

#3. Syndrome d’apnée du sommeil

Le syndrome d’apnée du sommeil, ou syndrome d’apnée obstructive du sommeil (SAOS), désigne l’obstruction des voies respiratoires pendant le sommeil. Cela peut être une obstruction partielle ou totale qui se reproduit plusieurs fois au cours de la nuit. Ce qui a un impact sur la qualité du sommeil. Or, on le sait, un sommeil de mauvaise qualité entraîne une somnolence, un endormissement difficile à contrôler pendant la journée. 

#4. Syndrome des mouvements périodiques des membres inférieurs

Aussi connu sous le nom du syndrome des jambes sans repos. Il désigne des mouvements involontaires, répétés et brusques, des membres inférieurs pendant le sommeil. Il peut s’agir uniquement des pieds, ou des jambes entières. Ce qui provoque de nombreux réveils nocturnes, et donc nuit à la qualité du sommeil. 

#4. Narcolepsie

Ce trouble du sommeil se manifeste sous la forme d’endormissements brusques, d’une durée de 10 à 15 minutes en moyenne. La personne n’a aucun contrôle sur cet endormissement. Une dégénérescence des neurones situés dans l’hypothalamus (à la base du cerveau) serait à l’origine de la narcolepsie.  Il existe plusieurs formes de narcolepsie :

  • Narcolepsie avec cataplexie : c’est-à-dire avec un relâchement musculaire partiel ou complet. 
  • Narcolepsie sans cataplexie : souvent mal diagnostiquée car difficile à identifier sans la cataplexie. 
  • Narcolepsie liée à une maladie neurologique : peut provenir de plusieurs maladies comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques ou un traumatisme crânien. 

#5. Hypersomnie idiopathique

L’hypersomnie idiopathique fait partie des maladies rares. Elle se manifeste avant l’âge de 25 ans et peut prendre deux formes :

  • Avec un allongement de la durée du sommeil : provoque une SDE et un ou plusieurs endormissements dans la journée. Ce sont des assoupissements de longue durée qui ne sont pas récupérateurs. En parallèle, le temps de sommeil est allongé (10h minimum par nuit). Il s’agit d’un sommeil de bonne qualité. Le réveil (matin ou après la sieste) est très difficile.
  • Sans allongement de la durée du sommeil : il y a toujours une SDE et des siestes. Cependant, la qualité et le temps de sommeil restent normaux. La durée du sommeil nocturne peut être allongée, tout en restant inférieure à 10h.

Ce trouble du sommeil touche aussi bien les hommes que les femmes. 

#6. Certaines maladies

Certaines maladies peuvent avoir comme symptômes une somnolence diurne excessive. C’est le cas entre autres :

  • Des maladies psychiatriques comme les troubles bipolaires ou les troubles anxieux graves, la dépression.
  • Des maladies neurologiques comme la maladie de Parkinson, la maladie d’Alzheimer ou la sclérose en plaques.
  • Des maladies métaboliques ou endocriniennes. Comme le diabète, l’hypothyroïdie…
  • Des maladies infectieuses.
  • Etc. 

Cette liste n’est pas exhaustive. Il est indispensable de consulter un professionnel de santé en cas de somnolence diurne. 

Somnolence diurne excessive : comment la diagnostiquer?

1. La polysomnographie

Cet examen complet permet d’analyser la quantité et la qualité du sommeil. Et ce, de manière objective. Il se compose d’un électroencéphalogramme (EEG), d’un électromyogramme et d’un électro-oculogramme. Divers capteurs placés sur le patient permettent également de récolter des données sur les fonctions respiratoires et cardiaques. 

Cet examen se déroule sur une nuit, dans un établissement de santé ou directement au domicile du patient. Il ne peut se faire que sur prescription d’un professionnel de santé.

2. Le test TILE et TME

Le TILE (Test Itératif de Latence d’Endormissement) évalue la capacité d’un sujet à s’endormir de façon répétée. Et ce, au cours de la journée. Pour recueillir des données sur ce sommeil, le médecin utilise un électroencéphalogramme.

Le TME (Test de Maintien d’Éveil) sert à évaluer la capacité du sujet à rester éveillé dans la journée. Notamment dans des conditions qui sont favorables à l’endormissement. Ce test est souvent utilisé afin de vérifier l’efficacité du traitement mis en place

3. L’agenda du sommeil

Autre méthode pour diagnostiquer une somnolence diurne : l’agenda du sommeil. Dans un carnet, le patient note la qualité et la durée de ses périodes d’éveil et de sommeil. Généralement sur une période de 3 à 4 semaines. Cette méthode est parfois remplacée par l’actimétrie. Afin de s’assurer de l’exactitude des données (les patients ont parfois du mal à évaluer la qualité et la quantité réelle de sommeil). 

Il s’agit d’un bracelet que le dormeur porte en continu pendant une à deux semaines. L’appareil recueille alors toutes les données concernant les phases d’éveil et de repos du sujet. Ensuite, le médecin se base sur ces données pour orienter la consultation. Et envisager les causes possibles de cette somnolence diurne. 

Somnolence diurne excessive : qui sont les plus touchés?

Personnes âgées

La somnolence diurne est un trouble fréquent chez les personnes âgées. Selon plusieurs recherches, 23% des personnes âgées de plus de 65 ans présentent les signes d’une somnolence diurne

En général, passé 60 ans, les personnes ont tendance à moins dormir la nuit. Souvent elles compensent ce manque de repos nocturne par des micro siestes en journée. La présence d’un trouble de somnolence diurne est un indicateur. En effet, cette somnolence indique que le sommeil nocturne n’est plus réparateur.  Mais un allongement de l’endormissement la journée peut cacher d’autres maladies (comme la maladie d’Alzheimer). 

Personnes atteintes de la maladie de Parkinson

Nous l’avons vu, la somnolence diurne peut être le symptôme d’autres pathologies. C’est le cas notamment de la maladie de Parkinson. En effet, des recherches ont montré que les personnes atteintes de cette pathologie souffrent plus souvent d’une somnolence diurne. En moyenne, un tiers des personnes souffrant de la maladie de Parkinson déclare souffrir de somnolence diurne.

 Cette somnolence peut aussi être renforcée par la prise de certains médicaments dans le cadre du traitement de la maladie. C’est le cas notamment des médicaments dopaminergiques.  Cette somnolence s’accroît généralement au fur et à mesure du développement de la pathologie.

FAQ – Somnolence diurne

Qu’est-ce qui déclenche la narcolepsie ?

La narcolepsie est souvent liée à une prédisposition génétique. En effet, une personne a plus de chances de développer une narcolepsie si un membre de sa famille souffre de ce trouble du sommeil.
D’autres causes peuvent être à l’origine de la narcolepsie. C’est le cas par exemple de la dépression, du stress intense, d’un traumatisme crânien ou encore de la grossesse. Les chercheurs estiment que la moitié des cas de narcolepsie cataplexie sont survenus suite à un événement stressant. 
Il existe également une forme de narcolepsie sans cataplexie. Mais son origine est mal connue. Elle est difficile à diagnostiquer. La narcolepsie peut trouver son origine dans certaines maladies neurologiques (tumeur cérébrale, sclérose en plaques…). Ou dans des maladies neurodégénératives (comme la maladie de Parkinson). 

Somnolence diurne et narcolepsie différence ?

Si ces deux troubles du sommeil peuvent avoir des effets similaires, il existe une différence majeure. Un des symptômes majeurs de la narcolepsie est la cataplexie. Ce que l’on ne retrouve pas dans les symptômes courants de la somnolence diurne.
La cataplexie désigne un effondrement musculaire. Cela signifie que les muscles se relâchent complètement. Cette cataplexie peut être partielle, c’est-à-dire ne toucher qu’une partie du corps (tête, mâchoire, mains, bras). Ou totale (ce qui provoque parfois une chute), mais ce cas est plus rare. 

Donnez votre avis post
Photo of author

A propos de l'auteur Lili Liu

Rédactrice spécialisée dans la literie et le sommeil depuis des années, je teste et compare pour vous les meilleurs matelas et accessoires de literie. J'ai plaisir à partager avec vous mes découvertes, avis et bon plans.