Parler dans son sommeil : que signifie la somniloquie
Qui n’a jamais prononcé quelques mots ou quelques phrases en dormant ? Si cela prête à sourire, il peut parfois cacher d’autres troubles nocturnes. Les chercheurs ont donné un nom à cette particularité : la somniloquie. Quelle est la cause de la somniloquie ? Est-ce que cela a une signification ? Est-ce une maladie ? Nous allons répondre à ces questions, entre autres, dans la suite de cet article.
C’est quoi la somniloquie ?
Somniloquie est le terme scientifique qui désigne le fait de parler dans son sommeil. Cela s’apparente à un trouble nocturne du comportement. Mais certains médecins ne la considèrent pas totalement comme un des troubles nocturnes « reconnus ». En règle générale, elle se produit pendant la phase de sommeil paradoxal ou profond.
Même si on dit que le dormeur parle, ce n’est pas tout à fait correct. En effet, un somniloque prononce généralement des sons incompréhensibles, des pleurs ou des cris. Rares sont les patients qui prononcent des phrases complètes à haute et intelligible voix. Bien sûr, occasionnellement, cela peut arriver. Dans ce cas, il s’agit souvent de phrases répétées en boucle, d’interjections ou le plus souvent d’insultes.
La plupart des personnes qui parlent en dormant souffrent également de TCSP. C’est-à-dire de Troubles du Comportement en Sommeil Paradoxal. Cela peut être de l’insomnie, du somnambulisme ou encore des terreurs nocturnes. Dans tous les cas, le fait de parler dans son sommeil est une réaction du corps et du cerveau. Cette réaction peut venir d’une consommation excessive d’alcool, du stress ou du manque de sommeil par exemple.
Parler dans son sommeil est-ce courant ?
Selon le médecin Agnès Brion, 70% des personnes vivront un phénomène de somniloquie au cours de leur vie. Ce pourcentage tombe à 1,5% lorsque l’on parle de somniloquies fréquentes.
Cela touche autant les hommes que les femmes. Il est cependant rare qu’un adulte devienne somniloque du jour au lendemain. En règle générale, une personne adulte qui parle en dormant le faisait déjà enfant. Il est vrai que les enfants et les adolescents ont plus tendance à parler la nuit.
Toujours selon Agnès Brion, les enfants dont les parents parlent la nuit sont davantage touchés. La somniloquie pourrait donc avoir une cause héréditaire.
Un somnambule à plus de chances de bavarder pendant qu’il dort. Mais comme le somnambulisme, normalement cela se raréfie en grandissant.
Parler dans son sommeil : que dit-on ?
Décrire la somniloquie comme le fait de bavarder la nuit n’est pas l’exacte vérité. En effet, la plupart du temps, la personne ne parle pas réellement. Il s’agit plutôt de sons, comme des cris ou des pleurs. Seulement 36% des vocalisations nocturnes sont des phrases complètes et intelligibles. Et la plupart du temps, le langage est assez vulgaire. Ce sont principalement des phrases d’opposition ou des insultes.
Une personne qui parle la nuit aura tendance à utiliser un langage négatif ou interrogatif. Ce sont souvent les mêmes questions qui reviennent en boucle. Le langage utilisé se rapporte principalement au contenu du rêve du dormeur. Sans surprise, c’est souvent le thème du travail qui revient dans ces vocalisations nocturnes.
L’individu peut par exemple sans cesse répéter « qu’est-ce que tu fais ? ». Ou alors des mots vulgaires (comme « merde » ou « putain ») répétés inlassablement. De nombreuses études se sont penchées sur la signification. Pour l’instant, aucune vérité universelle n’a été prouvée sur la signification réelle. Les causes derrière cette vocalisation nocturne peuvent être multiples. Pour les chercheurs, le dormeur pourrait être en train de vocaliser ce qu’il se passe dans son rêve. Cette action pourrait également être un moyen pour le cerveau de consolider les choses apprises pendant la journée.
À noter que lors d’études réalisées sur ce trouble nocturne, le mot « non » était le plus prononcé. Généralement plusieurs fois de suite. Sur 232 patients, le mot « non » est apparu dans 21% des conversations. Suivi de près par le mot « merde », très souvent utilisé, puisqu’il apparaît lui aussi sur 21% des cas.
Des études montrent que les patients atteints de TCSP utilisent un langage plus négatif. Ils ont souvent plus recours à la violence verbale, à la condamnation. Les somnambules, quant à eux, utilisent un langage un peu moins négatif. Même si les injures et autres « merde, putain.. » ont encore la part belle.
Pour l’instant, ce trouble nocturne n’a pas encore révélé tous ses secrets. Mais n’importe quel médecin est d’accord avec le fait que ce n’est pas dangereux pour la santé. C’est seulement dérangeant pour l’individu qui se trouve dans le même lit !
Parler dans son sommeil : Autres éléments à connaître
Vous ne dormez pas mal
Contrairement à la croyance populaire, cela ne veut pas dire pour autant que l’on dort mal. En effet, le fait de vocaliser la nuit n’a aucune incidence sur le sommeil. Contrairement par exemple au somnambulisme, lorsque vous parlez vous pouvez rester couché. Pour rappel, un épisode de somniloquie se passe généralement pendant le sommeil paradoxal. L’individu est donc profondément endormi, et la plupart du temps il ne s’en rend même pas compte. Dans le cas des enfants cela peut aussi être une cause héréditaire. Un manque de sommeil peut parfois provoquer une crise. Pensez peut-être à changer de matelas.
Vous n’êtes pas un somnambule pour autant
Contrairement au somnambulisme, reconnu comme un trouble nocturne, la somniloquie n’est pas considérée comme une pathologie. Un médecin considérera le fait de parler dans son sommeil comme une variante de la normale. Il ne classera pas ce symptôme parmi les troubles du sommeil. Ce n’est pas dangereux, contrairement aux somnambules qui peuvent avoir un comportement dangereux et se blesser.
Cependant, en cas de vocalisations régulières, il est conseillé de consulter un professionnel pour avoir des conseils. Les enfants sont plus souvent somnambules. Comme pour la somniloquie, cela doit s’atténuer en grandissant. Si ce n’est pas le cas, cela peut vouloir dire que d’autres causes sont en jeu. Il ne faut pas hésiter à demander des conseils à un spécialiste. Un manque de sommeil, notamment paradoxal, peut en effet avoir des conséquences néfastes sur le cerveau et le corps.
FAQ – Parler dans son sommeil
La somniloquie : est-ce grave ?
La somniloquie : est-ce grave ?
Survenant après le coucher, généralement lors de la phase de sommeil profond, la somniloquie peut surprendre. En effet, elle risque de réveiller tout autre dormeur présent. Mais elle n’est pas grave pour autant. Elle n’est d’ailleurs pas considérée comme une pathologie du sommeil. La cause du fait de parler dans son sommeil peut être la consommation d’alcool. Ou le stress. Chez les plus jeunes, il peut s’agir de causes héréditaires. Sachant qu’il est assez fréquent, et tout à fait normal, que les plus jeunes parlent après le coucher.
Cependant, si ces épisodes sont fréquents, n’hésitez pas à demander des conseils à un professionnel de santé.
Comment arrêter de parler dans son sommeil ?
Voici quelques conseils de médecin :
1• Éviter la consommation d’alcool et de tabac avant le coucher
2• Avoir des heures de coucher fixes
3• Réduire l’anxiété (par exemple en méditant avant de dormir, ou en ayant une activité calme)
4• une bonne hygiène de vie
5• Éviter les écrans avant le coucher
Si malgré ces conseils, vous êtes fréquemment victime d’épisodes de somniloquie, n’hésitez pas à consulter un spécialiste du sommeil. Il pourrait y avoir une cause plus profonde. Comprendre la signification de ce phénomène pourrait vous aider à ne plus en souffrir.