Rédigé par : Lili Liu
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Somnambulisme : un trouble du sommeil très courant

Le somnambulisme tel qu’on le connaît est un état d’éveil inconscient. Faisant partie des parasomnies, le somnambule se lève de son lit et se déplace dans la maison. Il s’adonne à des activités quelconques, dangereuses ou inoffensives, sans en avoir vraiment conscience. Et quand on lui informe de ce qu’il a fait une fois qu’il est réveillé, il ne s’en souvient pas.

À la télé, les crises de somnambulisme sont souvent associées à une possession démoniaque ou à un trouble dissociatif d’identité. Or, ce n’est pas toujours le cas. Elles peuvent être liées à une pathologie, une mauvaise hygiène de vie ou même à des traitements médicamenteux. Elles disparaissent généralement d’elles-mêmes au fil du temps. Mais si ce n’est pas le cas, elles se soignent.

Vous êtes somnambule ? Vous aimeriez connaître les causes de ces comportements nocturnes ? Vous vous demandez si ces épisodes sont dangereux ou non ? Vous souhaitez mettre un terme à vos épisodes de somnambulisme ? Nous répondons à toutes vos questions dans le présent billet.

Qu’est-ce que le somnambulisme ?

Le somnambulisme est un trouble du sommeil qui fait partie des parasomnies les plus courantes. C’est un état dans lequel une personne n’est ni complètement éveillée ni complètement endormie. La partie du cerveau responsable du sommeil est activée et l’autre partie responsable de l’éveil n’est pas complètement au repos. Les fonctions motrices et certaines fonctions cognitives se mettent ainsi en marche. C’est pourquoi la personne peut courir, manger, écrire, conduire, parler… Mais en toute inconscience, et ce, pendant quelques minutes.

Dans la majorité des cas, le comportement d’un somnambule n’est pas toujours complexe. Ce trouble du sommeil ne présente généralement aucun risque ni pour lui-même ni pour autrui. Mais il peut arriver que les actions qu’il entreprend soient violentes. Et c’est justement dans ces situations-là que le somnambulisme est jugé dangereux. Il faut mettre en place des barrières de sécurité pour protéger la personne en question et son entourage.

Le somnambulisme est un trouble du sommeil. Il survient au cours du premier tiers du cycle de sommeil au terme de la phase de sommeil profond. Soit dans les 1 à 3 heures qui suivent l’endormissement. Et il dure 5 à 30 minutes selon le cas. Ce comportement nocturne est plus fréquent chez les enfants que chez les adultes. D’après les statistiques, le pourcentage est de 20 % contre 1 %. Les enfants âgés de 5 à 12 ans sont les plus concernés et la plupart sont des garçons.

Selon les chercheurs, il est rare qu’une personne n’ayant jamais souffert de somnambulisme dans son enfance devienne somnambule en grandissant. Le somnambulisme à l’âge adulte a donc toujours un précédent, les adultes somnambules ont presque tous été des enfants somnambules.

Les principaux symptômes du somnambulisme

Le somnambulisme se manifeste par des déambulations nocturnes qui sont généralement désorientées et désorganisées. Le somnambule se déplace lentement dans sa chambre, les yeux ouverts ou fermés. Il manipule des objets ou gribouille quelque chose sur un papier, carnet, mur… Il peut arriver qu’elle parle ou marche jusqu’à la cuisine pour manger et boire. Il y en a même certains qui sortent de chez eux pour aller se balader ou pour conduire. Les plus dangereux sont ceux qui se rapprochent des fenêtres pour sauter ou qui agissent de manière assez violente.

Contrairement aux idées reçues, les personnes somnambules ne sortent pas toujours de leurs lits. Il y en a quelques-unes qui s’assoient et qui parlent ou qui se mettent à faire des gestes incompréhensibles. Mais quels que soient leurs comportements ou actions, une crise de somnambulisme est généralement facile à reconnaître. On peut voir sur le visage de la personne en question qu’elle n’est pas elle-même. Elle est confuse, son regard est vague, elle tient des propos insensés et effectue des actes inappropriés.

Les causes principales du somnambulisme

À l’heure actuelle, la science et la médecine n’ont pas encore réussi à vraiment comprendre les origines du somnambulisme. Néanmoins, quelques études réalisées sur le sujet suggèrent une prédisposition génétique. Elles ont révélé que près de 80 % des personnes somnambules ont des antécédents familiaux de somnambulisme, de somniloquie ou de terreurs nocturnes. Certains chercheurs ont même réussi à prouver qu’il existe un gène propre à ceux qui y sont prédisposés. 

Le fait que les enfants en souffrent plus que les adultes soulèvent, en outre, quelques questions. Et si le somnambulisme était lié au développement du cerveau ? Plusieurs zones d’ombre doivent encore être éclairées.

Les facteurs de risque du somnambulisme

Outre l’hérédité génétique, les spécialistes ont affirmé que plusieurs facteurs de risque peuvent favoriser un épisode de somnambulisme. Et si la personne concernée par lesdits facteurs souffre déjà de somnambulisme, ses symptômes peuvent s’aggraver. Il s’agit entre autres de :

  1. La dette de sommeil : troubles de sommeil, nuit blanche…
  2. Le mal-être mental : stress, angoisse, anxiété, traumatisme, etc.
  3. La consommation abusive de drogues et d’alcool.
  4. Les infections provoquent un état fébrile, notamment chez les enfants.
  5. Certains traitements médicamenteux tels que les sédatifs.
  6. Le syndrome des jambes sans repos.
  7. Les troubles respiratoires obstructifs de sommeil comme l’apnée du sommeil.

La plupart des facteurs cités ci-dessus sont reconnus pour leur impact négatif sur la qualité du sommeil.

Diagnostiquer le somnambulisme

Le somnambulisme est un acte inconscient qui se produit la nuit. La personne qui en est victime ne va donc logiquement pas s’en plaindre. Ce sont plutôt ses proches inquiets qui vont lui demander de consulter. Et pour que le médecin traitant puisse se faire une idée sur la gravité de la situation, il est parfois nécessaire d’en apporter les preuves. Il pourra donc être demandé aux proches de prendre la scène en vidéo pour voir comment le patient se comporte.

Pour identifier les causes du somnambulisme ou plutôt pour éliminer certains diagnostics, le médecin peut demander à réaliser quelques examens. Pour ce faire, le patient devra passer 2 jours en laboratoire de sommeil pour analyse. Son polysomnographie et son encéphalogramme pendant ses heures de sommeil seront enregistrés. Les facteurs favorisant l’état d’éveil seront ainsi identifiés ainsi que leurs éléments déclencheurs.

Le somnambulisme en soi n’est a priori pas inquiétant chez l’enfant et il est généralement bénin et passager. Il n’est donc pas toujours nécessaire de faire un diagnostic. Par contre, si les épisodes nocturnes persistent des mois, voire des années (jusqu’à l’âge adulte), il faut consulter. Elles peuvent cacher des pathologies plus ou moins sérieuses : troubles psychologiques, épilepsie, grande anxiété…

Somnambulisme, que faire en cas de crise ?

Si vous assistez à un épisode de somnambulisme, voici ce que vous devez faire :

  • Ne réveillez surtout pas la personne somnambule: car si vous le faites, elle peut devenir violente et vous agresser. Ne la laissez pas non plus toute seule. Restez à ses côtés jusqu’à ce qu’elle se rendorme ou jusqu’à ce qu’elle se réveille d’elle-même. Bien évidemment, il y a toujours des exceptions. Si la personne est sur le point de sauter de la fenêtre, vous n’avez pas d’autres choix. Vous devez agir rapidement pour éviter les accidents.
  • Faites en sorte que la personne ne se blesse pas : protégez-la des meubles, des escaliers, etc. Si elle est épileptique, elle cherchera à se blesser elle-même donc assurez-vous qu’elle ne dispose d’aucun moyen pour le faire.
  • Ramenez la personne jusqu’à son lit : parlez-lui doucement et guidez-la jusqu’à sa chambre pour qu’elle se rendorme. Si elle ne veut pas, ne la forcez pas sauf si elle se met en danger. 

Si vous êtes vous-même somnambule et que vous vivez seul, prenez les précautions suivantes :

  • Verrouillez vos portes et fenêtres avant d’aller vous coucher et cachez leurs clés.
  • Déplacez tous les objets fragiles qui sont susceptibles de se casser si jamais vous les heurtez pendant vos crises.
  • Enlevez tous les objets qui peuvent vous blesser ou vous faire tomber.
  • Ne mettez pas de radio, de télévision ou d’autres équipements qui, une fois allumés, peuvent vous réveiller brusquement.
  • Évitez de pratiquer des activités physiques ou intellectuelles trop fatigantes. Une grosse fatigue ne fera qu’aggraver vos symptômes.

La liste n’est pas exhaustive. Faites tout ce qu’il faut pour ne pas vous mettre en danger et mettre en danger votre entourage.

Comment traiter le somnambulisme ?

Comme déjà dit, le somnambulisme est passager chez les enfants. Les crises deviennent de moins en moins fréquentes au fil des années et finissent par disparaître naturellement. Par conséquent, il ne constitue pas, de base, une urgence médicale. Toutefois, si les actions entreprises par la personne somnambule au cours de ses périodes de crise sont jugées dangereuses, il faut agir.

Jusqu’ici, il n’existe pas encore de traitement spécifique du somnambulisme. Mais il est possible d’agir sur les facteurs favorables au sommeil profond. C’est en effet au cours de cette phase que les crises surviennent. Il faut donc réduire sa durée pour éviter qu’elle ne se transforme en état d’éveil inconscient. Et pour que cela soit possible, le sommeil doit être complet et réparateur.

Si la personne manque de sommeil, son organisme va vouloir récupérer le temps de sommeil perdu. Ses nuits seront donc constituées en grande partie de sommeil profond puisque celui-ci est le plus réparateur. Plus le sommeil profond durera longtemps et plus les risques de somnambulisme augmenteront. Or, ce n’est pas le résultat recherché. Il est donc important d’instaurer une bonne hygiène de sommeil. Il faut également soigner les maladies responsables des troubles du sommeil.

Pour traiter le somnambulisme chez les enfants, les médecins conseillent un traitement impliquant des réveils programmés. Les enfants concernés seront automatiquement réveillés 10 à 15 minutes avant l’heure moyenne de survenue des crises. Ces dernières n’auront donc pas le temps de débuter. Et au bout d’un certain temps, lorsque l’organisme se sera habitué à cette pratique, elles disparaîtront.

Pour traiter le somnambulisme chez les adultes, il peut être nécessaire de recourir à l’hypnose ou à l’autohypnose. Et si aucune méthode ne fonctionne, il est toujours possible de se faire prescrire des traitements médicamenteux continus ou non. Ces derniers sont majoritairement à base de benzodiazépines, des molécules que l’on rencontre dans les anxiolytiques.

FAQ – Somnambulisme

Nous arrivons au terme de l’article sur le somnambulisme. Répondons, à présent, aux questions les plus fréquemment posées à son sujet.

Quand survient le somnambulisme ?

Le somnambulisme survient dans le premier tiers du cycle de sommeil vers la fin de la phase du sommeil profond. Puisque chaque organisme fonctionne différemment, le délai moyen de survenue des crises est estimé entre 1 et 3 heures après l’endormissement. Et elles durent en moyenne 5 à 30 minutes.

Est-ce que le somnambulisme est grave ?

Le somnambulisme est fréquent chez les enfants âgés de 5 à 12 ans. Selon les statistiques, le pourcentage d’enfant souffrant de somnambulisme qui se trouve dans cette tranche d’âge est de 20 %. Chez les adultes, cette proportion est seulement de 1 %. Et généralement, ce sont les enfants somnambules qui deviennent des adultes somnambules.

Dans la majorité des cas, le somnambulisme est bénin et passager. Ce syndrome nocturne est de moins en moins fréquent avec l’âge et finit par disparaître complètement. C’est ce qui explique le faible pourcentage d’adultes somnambules. Mais dans le cas d’un enfant très anxieux, stressé ou traumatisé, elles durent plusieurs années. Et elles les suivent même jusqu’à l’âge adulte. Dans ces cas-là, il faut consulter parce que le somnambulisme peut cacher un mal-être profond ou une pathologie grave.

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A propos de l'auteur Lili Liu

Rédactrice spécialisée dans la literie et le sommeil depuis des années, je teste et compare pour vous les meilleurs matelas et accessoires de literie. J'ai plaisir à partager avec vous mes découvertes, avis et bon plans.