Sommeil lent: zoom sur cette phase du sommeil
Comme vous le savez sûrement, le cycle de sommeil se décompose en plusieurs phases. Mais les connaissons-nous vraiment ? Dans cet article, nous avons donc décidé de faire un zoom sur une phase de sommeil en particulier : le sommeil lent. De quoi s’agit-il ? Quel est son rôle ? Pour le découvrir, lisez la suite de cet article.
Focus sur le cycle de sommeil
Comme évoqué, le cycle de sommeil se compose de différentes phases :
- Endormissement
- Sommeil lent léger
- Sommeil lent profond
- Sommeil paradoxal
En moyenne, une nuit se compose de 3 à 6 cycles, durant chacun entre 60 et 120 minutes. À savoir que le sommeil évolue tout au long de la vie d’une personne.
Par exemple, le sommeil lent est plus profond au cours de la croissance. Et jusqu’à l’âge de 20 ans environ. Puis, plus on avance dans l’âge, plus le sommeil lent devient léger et court. Ceci explique en partie la prévalence des troubles du sommeil chez les personnes plus âgées. De même, le sommeil paradoxal, plus long en début de vie, se réduit à l’âge adulte.
Mais la « composition » du sommeil varie également au cours de la nuit. En clair, au début de la nuit les cycles sont principalement composés de sommeil lent profond. À l’inverse, les cycles de fin de nuit sont plutôt constitués de sommeil paradoxal.
À noter que si la nuit précédente n’a pas été bonne, le sommeil lent sera plus profond la nuit suivante. Afin de « compenser » le manque de la nuit précédente.
Voici schématiquement les temps de sommeil de chaque phase de sommeil :
- Transition éveil/sommeil (endormissement) : 4 à 5 % du temps de sommeil
- Sommeil lent léger : 45 à 55 % du temps de sommeil
- Sommeil lent profond : 16 à 20 % du temps de sommeil
- Sommeil paradoxal : 20 à 25 % du temps de sommeil
Évidemment, le besoin en sommeil varie d’un individu à l’autre. De nombreux facteurs (environnementaux, génétiques…) déterminent ce besoin en sommeil.
Par exemple, les petits dormeurs auraient des phases de sommeil léger particulièrement courtes. La durée des phases de sommeil léger et de sommeil paradoxal varie d’un individu à l’autre. Cependant, la durée du sommeil profond resterait stable.
Les professionnels de santé s’accordent toutefois à dire que pour être en bonne santé, il faut dormir entre 7 heures et 9 heures par nuit. Mais plus que la durée, c’est la qualité du sommeil qui compte.
Le sommeil lent
Il se compose de deux stades : le sommeil lent léger et le sommeil lent profond. Voyons plus en détail chaque stade.
1. Sommeil lent léger
Au moment de l’endormissement, les yeux se ferment, la respiration devient plus lente. Au bout de quelques minutes, on entre dans la première phase de sommeil : le sommeil lent léger. Cette phase est aussi parfois appelée « sommeil de stade 1 ». On la nomme ainsi à cause des ondes lentes qui la caractérisent.
Lors de cette phase, on a parfois l’impression de tomber ou que notre corps a des soubresauts. Il est d’ailleurs très facile d’être réveillé. Pour que le sommeil soit de bonne qualité, il est important que cette phase se déroule dans les meilleures conditions possibles.
Les muscles se relâchent, cet état s’apparente à de la somnolence et dure en moyenne entre 5 et 20 minutes. Si sa durée excède 30 minutes, il est possible que cela soit le signe d’un trouble du sommeil.
C’est en quelque sorte la porte d’entrée du cycle de sommeil. Il détermine donc en grande partie la qualité du reste de la nuit.
2. Sommeil lent profond
Puis le sommeil lent léger se transforme en sommeil lent profond. Nous sommes, à ce moment-là, profondément endormis, le corps ne bouge pas et la fréquence cardiaque et la respiration ralentissent.
Durant ce stade, il est très difficile de se réveiller. Le cerveau est plus insensible à l’environnement, comme les bruits ou la lumière par exemple.
L’électroencéphalogramme de cette période montre des ondes de grandes amplitudes et de faibles fréquences. Sur l’imagerie fonctionnelle, on voit que la consommation d’oxygène est réduite. Ce qui indique une activité cérébrale ralentie.
Le tonus musculaire diminue lui aussi mais reste cependant présent. Ceci explique notamment la présence de troubles du sommeil, comme le somnambulisme par exemple.
Du fait que cet état représente entre 20 et 25 % du cycle de sommeil, il est extrêmement important. En effet, c’est le sommeil lent profond qui est le plus récupérateur. Il nous permet donc de récupérer de la fatigue physique accumulée au cours de la journée. À noter qu’on la retrouve surtout en début de nuit.
Les troubles du sommeil pendant le sommeil lent léger et lent profond
De nombreux troubles du sommeil peuvent se manifester durant ces deux stades.
Par exemple, un trouble de l’endormissement peut impacter le sommeil lent léger. C’est notamment le cas d’un trouble du rythme circadien. Pour information le rythme circadien est l’alternance jour/nuit ou veille/sommeil. C’est donc lui qui permet à notre cerveau de nous envoyer les bons signaux au bon moment.
Or, un dérèglement de l’horloge biologique peut rendre difficile l’endormissement. Il existe deux formes du trouble de rythme circadien :
- Le retard de phase : les personnes n’ont pas sommeil avant une heure avancée de la nuit.
- L’avance de phase : au contraire, les personnes souffrant du syndrome d’avance de phase ont du mal à rester éveillées le soir.
Un autre trouble du sommeil relativement fréquent est l’insomnie. Le dormeur n’arrive pas à entrer dans le sommeil (difficulté à s’endormir) et l’insomnie arrive. Ou alors il se réveille souvent la nuit ou même, il se plaint d’un sommeil non récupérateur.
De nombreux facteurs peuvent provoquer une insomnie. Comme le stress, certains médicaments ou un trop-plein d’écrans avant de dormir. Si l’insomnie devient chronique (plus de 3 fois par semaine pendant trois mois), il faut rapidement consulter.
Enfin, au cours du sommeil lent, des parasomnies peuvent apparaître. Comme nous l’avons évoqué précédemment, c’est lors du sommeil lent profond que peuvent survenir des épisodes de somnambulisme.
Mais d’autres parasomnies sont également fréquentes lors de cette partie du cycle de sommeil. C’est le cas entre autres :
- Du bruxisme (grincement des dents)
- De la somniloquie (parler en dormant)
- Des terreurs nocturnes (particulièrement chez l’enfant)
- De l’énurésie (pipi au lit)
Si ces parasomnies ont parfois une cause génétique, elles sont souvent dues à des facteurs environnementaux. Comme une mauvaise hygiène de sommeil, une période de stress intense….
Si ces troubles du sommeil sont réguliers et perturbent le quotidien (somnolence en journée, baisse de vigilance…), consultez un médecin.
Les autres phases du sommeil
1. L’endormissement
Beaucoup de facteurs entrent en compte lorsqu’arrive le moment de dormir. En effet, l’endormissement dépend de la convergence de plusieurs processus :
- Processus homéostatiques : plus la période d’éveil dure, plus le besoin de sommeil augmente.
- Processus circadien : ils ont pour but de synchroniser le corps et le sommeil. Notamment sur le cycle journée/nuit.
Or, nous l’avons vu, de nombreux éléments peuvent venir perturber ce rythme circadien. Par exemple, la Lumière bleue des écrans le soir envoie un mauvais signal au cerveau. Ce dernier croit qu’il fait encore jour et donc retarde la sécrétion de mélatonine. La mélatonine qui est l’hormone du sommeil fait comprendre à l’organisme que le moment de se coucher est arrivé.
Ce retard de production de mélatonine retarde le moment de l’endormissement et donc l’entrée dans le sommeil.
Un repas trop lourd le soir, le stress ou encore la consommation excessive d’alcool peuvent également avoir un impact. Cependant, cette phase est extrêmement importante pour déterminer la qualité de la nuit. Si l’endormissement a une durée supérieure à 30 minutes, cela peut indiquer la présence de troubles. Il est conseillé d’en parler à un professionnel de santé.
2. Le sommeil paradoxal
Pendant le sommeil paradoxal, l’activité cérébrale se rapproche de celle de la période d’éveil. Ce stade est souvent appelé « période REM » (Rapid Eye Movement) en raison des mouvements oculaires rapides (paupières fermées). C’est durant le sommeil paradoxal que les rêves se matérialisent.
Le tonus musculaire disparaît complètement mais quelques mouvements peuvent parfois subsister aux extrémités (jambes, mains…). Tout comme la pression artérielle et la respiration qui fluctuent beaucoup durant le sommeil paradoxal.
Nous l’avons évoqué, le sommeil paradoxal est le moment où nous rêvons. Cela regroupe les moments rêvés intenses et ceux dont on se souvient. Il est vrai que des rêves peuvent parfois survenir au cours du sommeil lent léger. Mais ce ne sont pas réellement des représentations oniriques de nos actions, plutôt des idées abstraites.
Si ce stade est appelé paradoxal c’est qu’il existe un paradoxe entre les signes du sommeil profond et les signes d’éveil. En effet, le corps est totalement relâché mais l’activité cérébrale est intense.
À noter que la durée du sommeil paradoxal augmente au fur et à mesure de la nuit. Ce stade représente environ 20 % du sommeil total d’une personne.
FAQ – Sommeil lent
Comment s’étudie le sommeil d’une personne ?
Le plus souvent lors de la suspicion de troubles du sommeil, un médecin prescrira une polysomnographie. En effet, la polysomnographie est un examen du sommeil très complet.
Le patient est équipé de divers capteurs permettant d’obtenir des données sur la fréquence cardiaque, la respiration, les mouvements oculaires… Ainsi, le médecin pourra suivre les diverses phases du cycle de sommeil et repérer facilement la moindre anomalie.
L’enregistrement de ces données, appelé hypnogramme, comprend aussi l’enregistrement des mouvements des jambes et d’autres critères. Et ce afin de pouvoir caractériser avec précision certains troubles nocturnes.
Seul un médecin peut prescrire ce type d’examen du sommeil. Il est néanmoins possible d’analyser soi-même son sommeil avec certains outils. C’est le cas par exemple de l’agenda du sommeil. Ce carnet permet de renseigner divers éléments : heures du coucher/lever, nombre de réveils, sensation dans la journée…
Même si cela peut constituer un bon point de départ, en cas de trouble du sommeil, consultez un médecin. Seul un professionnel de santé peut établir ce type de diagnostic.
Quel est le rôle du sommeil lent ?
Ici, notre cerveau et notre corps sont au repos, cela signifie que l’activité cérébrale ralentit et que le tonus musculaire diminue. En parallèle, l’organisme se recharge en sucre afin d’affronter la journée suivante.
C’est donc à ce moment que notre corps recharge ses batteries, mais ce n’est pas tout. C’est également pendant le sommeil lent que l’hormone de croissance est sécrétée. Si on la sait utile chez l’enfant, cette hormone de croissance (appelée somatotropine) est essentielle tout au long de la vie. Particulièrement pour la réparation des tissus.