Les rêves : tout savoir
Nous vivons deux vies, si la fin de la journée sonne l’instant de repos. Notre cerveau choisit ce moment pour nous faire commencer un nouveau voyage. Depuis toujours, l’humanité désire tout savoir de ses rêves, mais le monde des songes ne se laisse pas apprivoiser facilement.
Messages divins tout d’abord, magie, symboles du subconscient, opération de tri de notre cerveau… L’étude de nos songes a pris de nombreuses formes au cours du temps.
L’actualité scientifique se passionne aujourd’hui pour les rêves, mais au final que sont-ils ? Est-il possible de les interpréter ? Les rêves prémonitoires existent-ils ? Dans cet article, nous vous proposons de nous suivre dans le monde des songes pour trouver ces réponses.
Qu’est-ce que les rêves ?
La science permet depuis quelques années de mettre des mots sur ce phénomène mystérieux qui a passionné les cultures du monde entier et qui est plus que jamais d’actualité.
Grâce aux progrès de l’imagerie médicale et au travail récent de chercheurs en neuroscience, on comprend mieux aujourd’hui les raisons qui poussent le dormeur a créer ces phénomènes purement psychiques.
Les rêves interviennent dans des périodes de sommeil spécifiques :
- La phase de “sommeil lent” : c’est la première période de sommeil. Ces rêves profonds ne laissent pas de trace dans la mémoire.
- Les phases de “sommeil paradoxal” : durant cette phase, le corps est parfaitement immobile mais une activité cérébrale intense est détectable. C’est durant cette période que surviennent les célèbres REM (Rapid Eye Movement) : sous les paupières, les yeux s’agitent alors que le dormeur recommence à rêver.
Il y a plusieurs cycles de sommeil paradoxal pendant la nuit. Ces rêves peuvent s’imprégner dans la mémoire du dormeur, particulièrement s’il s’est réveillé pendant le cycle.
Les rêves sont fabriqués par notre subconscient en se servant d’éléments du passé proche ou lointain. C’est la raison pour laquelle il est communément admis que les rêves révèlent des informations sur nos désirs, nos peurs cachées ou des évènements oubliés.
Les différents types de rêves ?
Contrairement aux idées reçues, tout le monde rêve au cours des cinq phases de sommeil, même ceux qui ne s’en souviennent jamais. Plusieurs types de rêve peuvent même se succéder au cours de la nuit.
Voici le type de rêves qu’un dormeur peut expérimenter :
#1. Les rêves typiques
Ce sont les rêves les plus courants. Dans ces songes, le dormeur ressasse les derniers évènements de sa vie et les interprète d’une manière différente. Ces songes sont liés à l’environnement direct : le travail, la famille, les soucis du quotidien ou les bonnes expériences.
Les rêves permettent au cerveau de trier les informations, et de revenir sur les moments marquants. Parfois, ces rêves typiques peuvent aussi aider le dormeur à se rappeler d’éléments importants qui ont échappé à son activité cérébrale.
#2. Les rêves récurrents
Vous avez souvent entendu cette phrase dans une conversation : “je fais souvent le même rêve”… Pour les rêveurs qui ont la chance de se souvenir de leurs songes, c’est un fait établi : certains rêves ont tendance à revenir.
Les rêves récurrents agissent souvent comme des avertissements, ou un moyen détourné de notre subconscient de rappeler un fait important. Il s’agit souvent d’événements négatifs.
Le rêve récurrent peut aussi être le marqueur d’un moment précis que le dormeur a oublié, mais qui a une influence sur son présent.
#3. Les rêves lucides
Certains rêveurs lucides arrivent à prendre le contrôle de leurs rêves pour influencer leur déroulement. Les chercheurs peinent encore à expliquer ce phénomène, mais au cours des phases de sommeil léger, le dormeur peut prendre conscience qu’il rêve et décider de modifier le déroulement de celui-ci, même en restant endormi.
Cette prise de contrôle par le subconscient est souvent plus facile dans les derniers stades du sommeil, peu avant l’éveil. On constate également qu’il est plus facile de se rappeler d’un rêve lucide.
#4. Les cauchemars
Le cauchemar constitue une activité cérébrale à part entière. Il survient souvent au cours de la deuxième phase de la nuit, pendant le sommeil paradoxal ou sommeil de rêve. Le caractère du dormeur influence beaucoup les propriétés du rêve, et les cauchemars sont souvent récurrents chez les personnes anxieuses ou à l’esprit fragile.
Les cauchemars sont utiles pour mettre le doigt sur des angoisses importantes mais refoulées au cours de la période d’éveil. Les scientifiques pensent que pour le cerveau, c’est un moyen d’anticiper une situation effrayante pour mieux s’y préparer.
Peut-on contrôler ses rêves ?
Vous rêvez de pouvoir prendre le contrôle de vos rêves ? De comprendre pourquoi un rêve récurrent est si important pour vous ? Il existe quelques techniques simples pour garder le contrôle de vos songes et les modifier.
Le plus important est de préparer son subconscient : pour être sûr de provoquer un rêve précis, il faut se concentrer sur lui au moment du coucher. Un moyen efficace est d’écrire votre projet sur une feuille de papier avant de vous plonger dans le lit : “Je veux faire ce rêve, et je veux pouvoir intervenir de manière consciente”.
Cette technique sera plus efficace si vous évitez les distractions avant de vous coucher (activité nocturne, ordinateur, livre…). Une fois bien installé dans le confort de votre matelas, relisez votre note et endormez vous avec cette idée en tête. Grâce à ces efforts, vous pourrez non seulement faire un songe précis, mais aussi avoir une chance d’en prendre le contrôle consciemment.
Bien sûr, ce n’est pas une méthode magique qui vous permettra dès le premier soir d’intervenir sur vos rêves. Vous devrez probablement répéter ce petit rituel chaque soir durant plusieurs jours. Cependant, au fil du temps, vous aurez entraîné votre esprit subconscient à rechercher ce rêve, avec de bonnes chances de pouvoir en découvrir les secrets.
Comment se souvenir de ses rêves ?
Avant de pouvoir seulement en prendre le contrôle, beaucoup de gens voudraient seulement pouvoir se souvenir de leurs rêves. En effet, il existe un certain type de dormeurs qui pense ne jamais avoir de rêves, mais cela est impossible : tout le monde rêve, certaines personnes sont juste incapables de s’en souvenir.
Cela n’a rien à voir avec le confort de la literie ou la profondeur du sommeil, mais plutôt avec la personnalité et la manière de traiter les informations.
Mais cela n’est pas une fatalité : pour avoir une meilleure chance de vous souvenir de vos rêves, vous pouvez suivre ces quelques conseils :
- Comme pour la méthode précédente, entraînez votre subconscient : essayez d’emporter cette idée dans votre sommeil : “je veux me souvenir de mon rêve”.
- Une fois allongé, repensez aux évènements de la journée, essayez de garder les détails à l’esprit, pensez à ce qui a créé de l’émotion en vous.
- Vous pouvez également vous aider en repensant à des évènements forts de votre vie (positifs de préférence, pour éviter les cauchemars).
- Ici aussi, vous pouvez donner un coup de pouce à votre cerveau en écrivant sur un carnet. Inutile de faire la rédaction de choses précises, il s’agit juste de laisser de la place au subconscient.
Grâce à ces petites astuces, vous serez dans les bonnes dispositions pour nourrir vos rêves et vous en souvenir. N’oubliez pas de les noter sur votre carnet dès votre réveil !
Comment interpréter les rêves ?
L’interprétation des rêves est un désir aussi vieux que l’humanité. Dans l’antiquité, on donnait une grande importance à ce qui était considéré comme des messages divins, mais cette conception n’est plus d’actualité. Aujourd’hui, le sujet passionne le monde scientifique et de nombreux articles sont écrits sur le sujet. Cet engouement a pris son essor depuis le célèbre dictionnaire des rêves de Sigmund Freud et les travaux de Carl Jung sur le sujet.
Voici quelques exemples de réponses proposées pour les rêves les plus communs :
1) Rêver d’être poursuivi
En psychothérapie, c’est souvent le symbole de pulsions refoulées qui cherchent à s’exprimer dans l’esprit du dormeur. Comprendre et interpréter des rêves de fuite peut amener des changements très positifs dans la vie de la personne.
2) Rêver d’être avec une personne différente
Pour Freud, c’est le désir refoulé qui nous pousse à rêver d’un inconnu, mais Jung y voit un désir de changement, même symbolique. Un travail ou un quotidien trop étouffant peuvent être à l’origine de ces rêves d’infidélité.
3) Rêver de voler
Tout quitter et prendre son envol : ce type de rêve témoigne souvent d’une frustration, la sensation de ne pas être libre de ses choix, de ses obligations familiales ou professionnelles… Il est temps de changer quelque chose à son quotidien.
4) Rêver d’être malade
On rêve parfois de problèmes de santé, de la perte d’un sens ou de dents. C’est un rêve récurrent en période de stress. Il signale une baisse de forme et d’énergie ou un sentiment d’insécurité face à des décisions importantes.
FAQ – Les rêves
Qu’est ce que le rêve en philosophie ?
S’il est rarement l’actualité principale d’une étude philosophique, le rêve a été longuement étudié par les philosophes pour appuyer certaines théories. Descartes s’en sert pour appuyer son “je pense donc je suis” en montrant que le doute sur la certitude de la pensée est prouvée par les rêves. Pour Pascal, la frontière entre la réalité et les songes est mince : un rêve récurrent nous affecterait tout autant que le monde réel. Popper, lui, nous met en garde contre une interprétation radicale : on peut prouver d’une méthode scientifique qu’elle est fausse, ce qui est impossible pour l’interprétation d’un rêve. Le monde de nos rêves resterait donc en permanence dans le domaine des pseudos sciences.
Est-ce que les rêves peuvent se réaliser ?
Aux premiers temps de l’humanité, les rêves prémonitoires étaient des messages divins envoyés pour guider les hommes dans leur choix. L’oniromancie – le don de lire l’avenir dans les rêves – était le privilège de quelques initiés dont les pouvoirs étaient vénérés.
Avec l’émergence du rationalisme scientifique, la théorie que les rêves prémonitoires soit une faculté supérieure de l’esprit humain a remplacé les anciens messages célestes.
Pourtant, malgré de nombreux témoignages allant dans ce sens, il n’a jamais été possible de prouver que les rêves puissent se réaliser dans le monde réel. C’est dans leurs formes symboliques liées au subconscient que les rêves sont étudiés aujourd’hui.
Est-ce bon signe de rêver ?
On peut penser que c’est une question simple, mais la frontière entre rêve et cauchemar dépend beaucoup du dormeur. Le cauchemar est souvent interprété comme le reflet amplifié d’émotions négatives. Il peut s’agir d’un trauma, d’une peur instinctive ou d’une situation de malaise. Là où le rêve interroge et surprend, le cauchemar est nerveux et angoissé. Paradoxalement, le message d’un cauchemar est souvent plus important que celui d’un rêve. Il témoigne d’un cap à franchir pour retrouver un équilibre dans sa vie. C’est d’autant plus vrai pour les cauchemars récurrents.
Plus qu’un bon signe, c’est même vital ! Le rêve est le signe que le cerveau fonctionne correctement, que l’on se souvienne de ses rêves ou pas.
Selon Patrick Lemoine, chercheur neuroscientifique spécialiste du sommeil, le temps du rêve est celui d’une reconstruction psychique. Le cerveau se réinitialise, trie les données, met les informations à l’actualité… Le rêve entretient toutes les fonctions dites cognitives : humeur, mémoire à court et long terme, capacité d’attention…
Les rêves, et même les cauchemars, sont donc une fonction essentielle de notre faculté de penser.
Quelle est la différence entre le rêve et le cauchemar ?
Si le rêve est considéré comme le tri d’informations, le cauchemar peut être considéré comme le message d’alerte au milieu de ce tri.