Procrastination du sommeil : La flemme d’aller dormir ?
La procrastination est une tendance à tout remettre au lendemain et la procrastination du sommeil consiste donc à repousser l’heure du coucher. Ce phénomène psychologique est complexe. On l’appelle aussi la procrastination de vengeance à l’heure du coucher. Les personnes qui procrastinent leur sommeil, veulent (consciemment ou non) prendre le contrôle de leur vie nocturne. C’est pourquoi elles restent éveillées bien plus tard qu’elles le devraient ou le souhaitent. Comment gérer ce trouble du sommeil si particulier ? Explications.
La procrastination du sommeil ou la flemme d’aller se coucher
1) Procrastination du sommeil : définition
Les troubles du sommeil sont nombreux, ont des sources variées et sont plus courants qu’on ne le croit. Les professionnels du sommeil et les médecins estiment qu’une personne sur 4 dort régulièrement mal.
Également surnommée la vengeance à l’heure du coucher, la procrastination du sommeil est un phénomène relativement moderne et plus courant qu’on ne le pense. Quand la nuit tombe et que l’heure de se mettre au lit arrive, certaines personnes choisissent de voler des minutes, voire des heures entières à leur sommeil. Elles veulent, inconsciemment, se venger de leur journée (travail épuisant, peu épanouissant, stressant, etc.). Elles profitent donc de la nuit pour faire une activité qui leur plaît vraiment et leur procure du plaisir, quitte à sacrifier une bonne nuit de sommeil.
2) Une étude néerlandaise nous en dit plus sur ce trouble du sommeil
L’insomnie et les troubles du sommeil sont des phénomènes courants qu’on a tous plus ou moins expérimentés dans notre vie. Cela touche tout le monde, sans distinction d’âge. Les raisons sont nombreuses, psychologiques ou physiques, comme le stress, l’anxiété et certaines maladies. La procrastination du sommeil, quant à elle, est un phénomène intriguant.
Une expérience néerlandaise a été menée par des chercheurs. Leurs conclusions démontrent que la procrastination est unique en son genre. L’idée est, non pas de repousser le moment du sommeil (qui est généralement perçu comme un moment agréable), mais c’est la volonté de ne pas vouloir arrêter d’autres activités. Par exemple pour certaines personnes, rester des heures sur les réseaux sociaux semble plus attirant et plaisant que de dormir. Généralement, les conséquences se font ressentir le lendemain matin.
Deux situations se distinguent, La première est un choix volontaire de la personne qui a eu une journée qui ne lui a pas procuré de plaisir ou de satisfaction. Elle va donc sciemment profiter des heures de la nuit pour avoir une activité qui lui en donne (toutes sortes de loisirs comme la lecture, le visionnage d’un film ou d’une série, les jeux vidéo, etc.), malgré sa potentielle fatigue.
La seconde est plus inconsciente. La personne concernée va retarder son heure du coucher par manque d’envie de se reposer. Elle va donc se trouver tous types d’occupations pour retarder ce moment le plus possible. Pourtant, dans les deux cas, aucun facteur externe ne l’empêche concrètement de dormir. C’est un tour du cerveau et bien souvent de l’inconscient.
Quelles sont les causes et conséquences de la procrastination du sommeil ?
1) Garder le contrôle de ses actions et sur son contexte
Les causes des troubles du sommeil sont diverses et la procrastination du sommeil ne fait pas exception à la règle. Ce phénomène a pris de l’ampleur ces dernières années. L’habitude la plus populaire consiste à se mettre au lit, mais de passer de longues minutes, voire des heures à rester sur son téléphone et perdre du temps sur les réseaux sociaux, ou se “perdre” sur internet au lieu de dormir. Les professionnels de santé et du sommeil qui se sont penchés sur le phénomène concluent que la raison principale est la volonté, consciente ou non, de vouloir garder le contrôle sur ses actions. Les personnes concernées veulent nourrir la sensation qu’elles ont le contrôle de leur vie, même sur leur sommeil.
En agissant ainsi, les procrastinateurs ont l’impression de reprendre les rênes en s’accordant du temps seul, en tête à tête avec eux-mêmes, sans trop réfléchir non plus. C’est souvent un syndrome d’un surmenage quotidien, ou de journées frustrantes et non satisfaisantes. Le rituel du coucher disparaît au détriment de ce détournement de l’heure du sommeil.
2) Les écrans : un obstacle pour l’endormissement
Depuis que les smartphones et les réseaux sociaux ont fait leur place dans notre quotidien, il a été démontré que les écrans diffusaient de la lumière bleue. Le phénomène de procrastination du sommeil a alors pris de plus en plus d’ampleur. Les personnes prennent du temps pour faire leurs activités (personnelle ou professionnelle) et la plus grande majorité d’entre elles, aujourd’hui, se font sur les écrans.
La lumière bleue envoie un signal au cerveau et aux yeux, qui les maintiennent en activité. Quand notre cerveau perçoit de la lumière (surtout artificiel), il continue de travailler en pensant que la journée n’est pas finie. Il est donc stimulé en continu et ne reçoit pas de signaux lui indiquant que la nuit et le moment du coucher approchent. (Découvrez notre article sur les effets de de la lumière bleu sur le sommeil)
Les écrans sont donc un véritable frein à l’endormissement. Ils retardent considérablement le sommeil. Par conséquent, ils peuvent entraîner un manque de sommeil et une fatigue significative le lendemain.
3) Conséquence : un manque de sommeil et du stress
Le sommeil est un élément indispensable : il permet de recharger nos batteries, de nous reposer le corps et l’esprit. Les troubles du sommeil sont très fréquents. Malheureusement, le manque de sommeil n’est pas sans conséquences.
Si vous faites de la procrastination du sommeil, vous perturbez votre cycle naturel du sommeil. Vous vous privez d’heure de repos indispensable au bon fonctionnement de votre organisme et de votre bien-être. Le lendemain matin, vous allez ressentir de la fatigue. Selon l’importance et l’ampleur de votre trouble du sommeil, vous pouvez être également stressé, irritable, manquer de vigilance et d’attention, avoir des problèmes de concentration et de mémoire. Vous prenez alors le risque d’entrer dans un cercle vicieux où le manque de sommeil vous crée du stress et où ce dernier peut vous empêcher de dormir.
FAQ – Procrastination du sommeil
Comment faire face la procrastination du sommeil ?
Heureusement, comme beaucoup de troubles du sommeil, il existe des solutions adaptées et simples. Si c’est possible, prenez entre 15 et 30 minutes rien que pour vous. Vous pouvez vous promener, lire, parler avec un proche, écouter de la musique, regarder un épisode de série, écouter un podcast, etc. Tout ce qui vous donne l’impression de faire une pause et de vous déconnecter de votre quotidien. Cela vous évitera de le faire avant d’aller vous coucher. Si vous n’avez que le soir pour le faire, évitez les écrans au maximum. Privilégiez les activités qui vous détendent, favorisent le calme et donc l’endormissement.
Pourquoi l’anxiété et le stress entraînent-ils le plus souvent de l’insomnie ?
L’insomnie, le stress et l’anxiété forment un cercle vicieux. Lorsqu’on manque de sommeil, on ressent de la fatigue et le stress vient naturellement. Malheureusement, si on est stressé, l’endormissement est laborieux et peut entraîner des insomnies ou des troubles du sommeil. Le stress rend nerveux, sur-sollicite le cerveau, tend le corps, les nerfs et les muscles. Au moment du coucher, le cerveau a du mal à se calmer, à arrêter de réfléchir et à se mettre dans les bonnes conditions pour la nuit. Le corps, lui, n’arrive pas à se détendre et reste crispé.
Qu’est-ce que la méthode SLEEP ?
Céline Braun Debourges, Coach Spécialisée en Gestion du Stress et du Sommeil, a développé une méthode qu’elle a appelé “Sleep” (“dormir” en anglais), adressée aux personnes qui font de la procrastination du sommeil. Constituée de 5 étapes, elle aide votre cerveau à croire que les activités que vous jugez plus plaisantes que de dormir, ne le sont pas réellement. Le message inconscient qui s’adresse alors à votre cerveau, c’est que vous avez tout à gagner à aller vous coucher. Votre lit et une nuit de sommeil vous semblent plus attirants !