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Pression positive continue PPC : soigner l’apnée du sommeil

Selon l’INSERM, les conséquences du syndrome de l’apnée du sommeil augmentent de manière presque linéaire selon l’âge. Il s’agit donc d’un trouble du sommeil qu’il faut absolument traiter. Pour ce faire, un médecin peut prescrire un traitement par pression positive continue. 

Qu’est-ce que la ventilation en pression positive continue PPC ? Quels sont les avantages et les inconvénients de ce type de traitement ? C’est ce que nous allons découvrir dans cet article sur la PPC, un traitement pour soigner l’apnée du sommeil. 

Focus sur le syndrome d’apnée du sommeil

syndrome d’apnée du sommeil

Qu’est-ce que le syndrome d’apnée du sommeil

Le syndrome d’apnée-hypopnée obstructive du sommeil est abrégé en SAHOS. Il s’agit d’un trouble du sommeil dû à une obstruction totale (apnée) ou partielle (hypopnée) des voies respiratoires. Notamment les voies aériennes supérieures (VAS). 

Dans le cas d’une hypopnée, le débit respiratoire baisse de 50 %. Que ce soit l’apnée obstructive ou l’hypopnée, le problème se situe à l’arrière de la langue, dans la région du larynx. 

Au cours d’une nuit, un patient peut vivre une centaine d’épisodes d’apnées du sommeil. En moyenne une apnée obstructive ou une hypopnée dure environ 10 secondes. Pour retrouver une respiration normale, et contrebalancer le manque d’oxygène, le patient va se réveiller. Il n’a généralement aucune conscience de ces éveils, appelés micros-éveils

Causes et symptômes de l’apnée du sommeil

Bien qu’il s’agisse d’un trouble du sommeil, le SAHOS a des conséquences sur le quotidien du patient.  En effet le patient peut ressentir les symptômes suivants au cours de la journée : 

  • Troubles de l’humeur 
  • Dépression
  • Somnolence diurne excessive
  • Céphalées au réveil
  • Troubles de la concentration/mémoire
  • Baisse de la libido
  • Hypertension artérielle (HTA)

Évidemment un patient qui subit des apnées du sommeil verra sa nuit perturbée, il pourra présenter les symptômes suivants :

  • Ronflements (découvrez nos conseils pour lutter contre le ronflement)
  • Sueurs nocturnes
  • Sensation d’étouffement
  • Réveils fréquents

En somme, son sommeil sera agité et donc peu récupérateur. Si ce trouble peut toucher aussi bien les adultes que les enfants, quelques facteurs peuvent être favorisants. Comme : la consommation d’alcool, la surcharge pondérale, la prise de calmants, la prise de tabac. Ou encore le fait de dormir à plat sur le dos. 

Définir la pression positive continue PPC

pression positive continue PPC

La pression positive continue, abrégée PPC, est aussi parfois appelée ventilation en pression positive continue. Comme vous l’aurez compris, la thérapie PPC est principalement utilisée comme traitement des apnées du sommeil

En clair, la ventilation en pression positive continue PPC est une respiration assistée. L’appareil se présente sous la forme d’un masque que le patient porte toute la nuit. Il existe différents types de masques : 

  • Nasal
  • Narinaire
  • Facial ou naso-buccal
  • Sous-narinaire

Ce masque est relié à une machine à pression positive continue à turbine via un tuyau.  Le ventilateur aspire l’air, qui, via un filtre, traverse la turbine, ce qui engendre une pression. C’est cette PPC qui bloque la fermeture des voies aériennes supérieures. 

Cette PPC évite notamment le blocage du pharynx et des divers éléments qui constituent les voies aériennes.

Le ventilateur de cet appareil à pression continue enregistre les données chaque nuit. Ce qui permet au médecin de commencer une prise en charge précise avec le bon traitement et de l’ajuster en fonction des besoins des patients.

Cet appareil permet donc de soutenir la respiration du dormeur. Le traitement par ventilation PPC est moins invasif que d’autres méthodes. 

Comme l’utilisation d’une orthèse d’avancée mandibulaire. Dans certains cas, la thérapie PPC permet d’éviter d’avoir recours à la chirurgie

L’appareil à pression positive continue PPC

L’appareil à pression positive continue PPC

1) Les différents types de masques

Comme nous l’avons mentionné, il existe 4 grandes catégories de masques de ventilation PPC. Ils sont aussi appelés : masque pour apnée du sommeil ou interface patient. 

? Le masque nasal 

Comme son nom l’indique, le masque nasal enveloppe uniquement le nez. Ce masque est donc particulièrement conseillé pour les personnes qui respirent par là. C’est souvent ce dispositif qui est « essayé » en premier, car jugé moins invasif.  

? Le masque facial ou naso-buccal 

Ce type de masque est souvent recommandé aux personnes qui respirent aussi par la bouche. Ou aux personnes qui ne supportent pas le masque nasal. Notamment à cause de « problèmes » morphologiques, comme une forme de nez non adaptée. 

? Le masque narinaire  

Autre dispositif pouvant être utilisé dans le traitement : le masque narinaire. Comme le nom le laisse entendre, ce masque se place dans les narines. Chaque embout vient se placer sur chaque extrémité des narines. Il convient donc aux personnes qui respirent par le nez. 

Ce dispositif est généralement plus petit. Ce qui permet de limiter le contact du masque avec les zones sensibles comme l’arête du nez par exemple. 

? Le masque sous-narinaire

Il s’agit d’un nouveau type de dispositif alliant les avantages du masque narinaire et un design innovateur. Il est plutôt apprécié pour son faible encombrement. Et pour l’absence d’embouts narinaires. Ce qui le rend beaucoup plus confortable que le masque narinaire. En effet, ce dispositif évite tout contact avec les surfaces internes des narines. 

Évidemment le choix des masques pour apnée obstructive dépend des préférences et des besoins des patients (respiration par le nez ou la bouche). Il doit aussi s’adapter à la morphologie de l’individu. Il est donc recommandé de demander conseil à un professionnel de santé. 

Les avantages d’un traitement par pression positive continue PPC

avantages d’un traitement par pression positive continue PPC

Le traitement avec une machine à pression positive continue PPC est le traitement de référence contre l’apnée obstructive du sommeil. Et pour cause, le recours à cette machine respiratoire PPC produit des bénéfices immédiats. Comme :

  • La réduction de la somnolence diurne
  • Augmentation de la vitalité dans la journée
  • Diminution du stress et de l’anxiété
  • Meilleure concentration
  • Hausse de la libido

Si les appareils sont bien utilisés, ils permettent de réduire considérablement, voire éradiquer, les apnées du sommeil et les hypopnées.  

Grâce à la pression positive continue PPC qui écarte les parois du pharynx cela évite l’obstruction des voies aériennes supérieures. Ce qui a pour conséquence de faire diminuer les ronflements. Le sommeil peut ainsi être plus profond, donc plus récupérateur. 

Mais le traitement par pression positive continue a aussi des bénéfices sur le long terme. La vigilance devient meilleure au cours de la journée. L’état dépressif en lien avec le syndrome d’apnée du sommeil disparaît et le dormeur retrouve sa bonne humeur. 

Il a aussi plus d’énergie ce qui permet de diminuer les risques d’accidents. Notamment les accidents de la route et du travail. 

Autre bénéfice de l’utilisation d’un appareil à pression positive continue : la baisse des risques cardiovasculaires. Mais le dormeur aura également moins de risques de souffrir d’autres pathologies chroniques et notamment le diabète. 

Problèmes liés au traitement par PPC

1) Intolérance

Lors de l’utilisation d’une machine respiratoire, les patients peuvent ressentir une pression trop forte. Cela est notamment fréquent lors des premières nuits. Il est donc important de prévoir un temps d’adaptation et ne pas abandonner le traitement PPC trop vite.

Cela peut provenir d’un réglage de l’appareil. En général, les appareils PPC permettent de commencer le traitement en douceur, et d’augmenter graduellement jusqu’à la pression souhaitée. Cette « rampe », c’est-à-dire la montée douce de la pression, se fait en moyenne en 45 minutes. 

2) Fuite au masque

L’appareil peut avoir une fuite. Ce qui fait que le niveau de pression prescrit par le médecin ne peut être atteint. Dans ce cas il faut vérifier le montage et le nettoyage du dispositif.

Pour fonctionner parfaitement, le silicone utilisé dans les appareils doit rester souple et propre. Et ce, afin qu’il colle parfaitement à la peau.

Si le silicone n’adhère pas totalement au visage du patient, c’est qu’il n’est peut-être pas adapté à sa morphologie. 

Il peut aussi y avoir des fuites buccales. L’utilisation d’une mentonnière pour éviter la perte d’air et aider le patient à garder la bouche fermée, peut être envisagée. 

3) Accumulation d’eau

De l’eau peut parfois s’accumuler dans le masque ou dans la tubulure. C’est généralement la condensation qui est à l’origine de cette accumulation d’eau. 

Dans cette situation, le prestataire de santé a plusieurs options. Il peut placer soit une gaine isolante, soit une tubulure chauffante. Il pourra également diminuer le niveau d’humidification. 

À noter qu’il est important de ne pas excéder le niveau maximal d’eau dans l’humidificateur. 

4) Sécheresse du nez

L’utilisation d’une machine respiratoire par pression positive continue peut entraîner une sécheresse nasale chez certaines personnes. Si un patient ressent une sécheresse nasale ou un nez bouché, il faut s’assurer qu’il n’y a aucune fuite nasale

Pour corriger une fuite nasale, il faut régler les sangles du masque ou changer le modèle. En effet, le « jet d’air » envoyé par les appareils narinaires peut parfois assécher l’intérieur des narines. 

Pour soulager son patient, le médecin peut aussi préconiser l’utilisation d’un décongestionnant nasal. 

5) Sécheresse de la bouche

Un appareil de ventilation en pression positive continue peut dans certains cas engendrer une congestion. Notamment une congestion du nez, de la bouche et de la gorge. 

Comme pour la sécheresse nasale, en cas de sécheresse buccale il faut d’abord s’assurer qu’il n’y a pas de fuite. Cela est principalement dû au fait que le débit d’air envoyé par la machine respiratoire est trop élevé. Il est supérieur au débit d’air supportable par le corps.

Pour pallier ce problème, le prestataire de santé peut proposer au patient l’utilisation d’une mentonnière. Si le patient est édenté, il peut aussi porter une prothèse la nuit. Le recours à un humidificateur peut aussi aider. S’il y a déjà un humidificateur, augmenter le niveau d’humidification peut parfois suffire.

Si ces solutions restent inefficaces, l’installation d’une tubulure chauffante peut être la solution idéale. Si rien ne marche, cela vient peut-être d’un problème de masque, il faut alors envisager de changer de modèle. 

FAQ – Pression positive continue PPC

Comment se diagnostique l’apnée du sommeil ? 

Le diagnostic du syndrome des apnées du sommeil ne peut être fait que par un professionnel de santé. Il est établi après un examen du sommeil. Le plus souvent il s’agit d’une polygraphie ventilatoire ou d’une polysomnographie

La polysomnographie est plébiscitée car il s’agit d’un examen complet du sommeil. Il se réalise sur une nuit, dans un établissement de santé ou au domicile du patient. Le patient porte divers capteurs qui mesurent sa respiration, son rythme cardiaque, ses mouvements…

Après la nuit, le professionnel de santé analyse les diverses données collectées par l’appareil de polysomnographie. Selon le diagnostic, le médecin mettra ensuite en place un traitement adapté. 

Le traitement PPC soigne quoi ? 

Selon plusieurs études, un traitement par PPC permet de soigner divers troubles respiratoires, comme les apnées du sommeil, les ronflements ou encore les insuffisances respiratoires. 

Cela s’explique par le fait qu’une machine à pression positive continue permet de maintenir les voies respiratoires ouvertes et notamment les voies aériennes supérieures. Les appareils PPC sont également jugés moins invasifs par les patients. 

Pour ces raisons la thérapie par PPC est le traitement le plus efficace contre l’apnée obstructive du sommeil. 


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