Polysomnographie : à quoi sert cet examen du sommeil ?
Si vous avez souffert de troubles du sommeil, votre médecin a peut-être évoqué l’idée de passer une polysomnographie. De quoi s’agit-il exactement ? Dans quels cas cet examen du sommeil est-il conseillé ? Comment se passe une polysomnographie ? Autant de questions auxquelles nous allons répondre dans cet article sur la polysomnographie. Afin de savoir à quoi sert cet examen du sommeil.
Qu’est-ce que la polysomnographie ?
Polysomnographie est le terme employé en médecine pour désigner un test du sommeil. Aussi appelé polysomnographie du sommeil, ou polygraphie du sommeil, cet examen sert plus précisément à étudier la physiologie du sommeil. Et ce, dans l’objectif premier d’identifier divers troubles du sommeil.
Ce test du sommeil prend la forme d’un enregistrement du sommeil au cours de la nuit. En règle générale, une seule nuit suffit à détecter d’éventuelles anomalies. Notamment les anomalies de type respiratoire.
Cette polysomnographie est effectuée sur ordre d’un professionnel de santé. C’est-à-dire qu’elle est sujette à une prescription médicale. Il est courant qu’elle se fasse à l’hôpital, toutefois, désormais, elle se fait de plus en plus en domicile. En effet, l’examen peut parfois être considéré comme « invasif » ou contraignant par le patient. Le fait de réaliser la polysomnographie à domicile évite de rajouter du stress au patient. Ce test du sommeil se fait donc ainsi dans de meilleures conditions.
Au cours de la nuit plusieurs tests sont menés :
- Un électromyogramme des muscles (au niveau des bras et jambes)
- Un encéphalogramme
- Un enregistrement des rythmes respiratoire et cardiaque
- Le comportement du patient est aussi observé (mouvements, éveil…)
Dans quels cas avoir recours à la polysomnographie ?
1) Apnée du sommeil
L’apnée du sommeil se définit par une obstruction des voies aériennes (sinus, nez, trachée, larynx, pharynx, bouche). Ces obstructions entraînent un arrêt momentané de la respiration. Si ces arrêts sont fréquents et supérieurs à 10 secondes, alors il s’agit probablement d’un syndrome d’apnée du sommeil.
Il est possible de réaliser une polysomnographie pour détecter cette anomalie. Cependant, d’autres examens, moins contraignants, sont également indiqués. C’est le cas notamment de la polygraphie ventilatoire. Il est également possible de réaliser une actimétrie, mais souvent celle-ci se fait en complément d’un autre examen du sommeil.
2) Insomnie
Il peut arriver à tout le monde de vivre une insomnie. Suite à un choc émotionnel, une période de stress, un changement de situation…C’est lorsque cela devient récurrent que l’on parle alors d’insomnie chronique. Et ceci fait partie des troubles du sommeil.
Dans le cas de l’insomnie, le recours à la polysomnographie du sommeil n’est pas systématique. Sauf dans les cas suivants :
- Insomnie chronique.
- Si les conséquences sont « sévères ». Comme un fort impact en journée.
- Si le traitement de l’insomnie par divers moyens a échoué.
- Si l’insomnie peut être associée à d’autres troubles du sommeil. Comme des mouvements périodiques des membres (bras, jambes), un syndrome d’apnées hypopnées obstructives du sommeil.
3) Hypersomnie
L’hypersomnie d’origine centrale fait partie des troubles du sommeil rares. Elle correspond à un excès de sommeil et/ou une somnolence accrue au cours de la journée.
Pour aider à diagnostiquer ce trouble, il est recommandé de passer une polysomnographie. Mais cet examen du sommeil ne doit pas être le seul. En effet, il est conseillé de passer une polysomnographie en amont d’un autre test du sommeil : le TILE. Il s’agit du Test Itératif de Latence à l’endormissement. Il s’adresse particulièrement aux personnes ayant une profession ou une activité à risque accidentel.
4) Syndrome des jambes sans repos
Pour diagnostiquer un syndrome des mouvements périodiques des membres au cours du sommeil, une polysomnographie est essentielle. Cependant, elle n’est pas systématiquement nécessaire pour un syndrome des jambes sans repos.
En effet, pour diagnostiquer ce syndrome, il faut privilégier un examen clinique. Sauf pour les cas suivants, dans lesquels une polysomnographie du sommeil peut être envisagée :
- Symptômes d’appels évoquant un autre trouble du sommeil.
- Résistance au traitement à base de dopamine.
- Incertitude sur le diagnostic ou diagnostic atypique.
5) Dépression chronique
En cas de symptômes dépressifs persistants ou récurrents chez l’adulte, il peut être judicieux de réaliser ce test du sommeil. En effet, la polysomnographie pourra permettre de mettre à jour des troubles du sommeil. Ces derniers peuvent être associés à la dépression chronique. Ils peuvent se révéler être la cause de la dépression, ou un effet indésirable du traitement médicamenteux.
Comment se déroule une polysomnographie ?
Après consultation de son médecin, le patient reçoit une prescription médicale pour une polysomnographie. Le montant est pris en charge en partie, car c’est un acte médical coté comme tel à l’Assurance Maladie. Mais selon l’établissement choisi, elle peut atteindre 1500€.
Si auparavant la polysomnographie se faisait exclusivement à l’hôpital ou dans un centre du sommeil, ce n’est plus le cas aujourd’hui. En effet, avec l’avancée de la technologie, il est désormais tout à fait possible de passer une polysomnographie à domicile. Dans ce cas on parle de polygraphie ventilatoire. Voyons comment cela se déroule.
#1. Polysomnographie à l’hôpital
En soirée (les tests se déroulent la nuit) le patient se rend sur le lieu des tests à venir. Ce peut être un hôpital, un centre du sommeil ou un laboratoire du sommeil.
Des électrodes sont placées au niveau du cuir chevelu, sur le visage, la poitrine, les bras et les jambes du patient. Ces électrodes permettent notamment d’obtenir plusieurs types de mesure (nous y reviendrons plus en détail). Une fois tous les éléments installés, le patient peut s’endormir.
Installé dans une autre salle, le médecin observe les données enregistrées par les appareils de mesure. Si l’examen dure en moyenne 6 heures, il faut prévoir de rester 12 heures à l’hôpital. Cela comprend le temps de préparation, puis l’enlèvement des différents appareils de mesure (capteur, électrodes…). De plus, certains examens complémentaires peuvent être demandés.
Une fois la nuit passée, toutes les électrodes et autres capteurs sont enlevés. Le patient après accord du médecin peut retourner chez lui.
#2. Polysomnographie à domicile
Cela permet d’éviter un stress supplémentaire pour le patient. Et de l’observer en « conditions réelles ». Mais cela reste un examen médical. Le patient doit donc se rendre à l’hôpital ou au centre d’examen. Et ce, afin que les appareils de mesure soient correctement installés sur son corps.
En fin de soirée, le patient se rend au cabinet du professionnel de santé, qui paramètre chaque capteur. Puis il programme le déclenchement de l’enregistrement via un logiciel médical spécifique.
Le patient retourne chez lui, passe une soirée tranquille et se couche équipé de l’appareil. Le lendemain matin, il enlève l’appareil puis retourne au cabinet du médecin pour l’analyse des flux de données. Ce temps d’analyse dure entre 1h et 1h30 pour chaque enregistrement.
À noter que la polysomnographie à domicile est possible pour les patients ne présentant pas de troubles particuliers. C’est-à-dire les patients stables, sans trouble cognitif ou pathologie complexe, sans obésité morbide. Il faut aussi que l’environnement de vie du patient soit adéquat.
Que permet de mesurer la polysomnographie ?
Comme nous l’avons mentionné, ce test du sommeil est un examen complet. Grâce aux diverses électrodes et autres appareils positionnés sur le patient, il mesure :
- L’activité cérébrale.
- L’activité oculaire (mouvement des yeux).
- L’activité des muscles.
- L’activité du cœur.
- Les ronflements.
- La ventilation via une canule nasale (tube dans la narine).
- L’activité des muscles respiratoires avec des sangles sur l’abdomen et le thorax.
- La saturation de l’oxygène dans le sang via un capteur au bout du doigt. Permet de savoir si le sang est suffisamment oxygéné.
- Les mouvements involontaires en lien avec le sommeil.
- Les somnolences diurnes.
- La pression artérielle.
- La position nocturne du patient, c’est-à-dire dans quelles positions il dort.
FAQ – Polysomnographie
Où se déroule une polysomnographie ?
Il est courant qu’elle se déroule à l’hôpital, ou dans un centre/laboratoire du sommeil. Cependant, il est de plus en plus fréquent de réaliser la polysomnographie à domicile. Cela permet de meilleures conditions d’examen pour le patient, et évite de rajouter du stress à la situation.
Qui pratique une polysomnographie ?
Beaucoup de professionnels de santé peuvent prescrire ce test du sommeil. C’est le cas par exemple du médecin traitant, du pneumologue, du dentiste, du cardiologue, du psychiatre… Le professionnel de santé à qui vous exposerez vos problèmes de sommeil saura vous recommander un confrère si besoin.
La pratique de l’examen et l’analyse du flux de données sont généralement réalisées par un professionnel du sommeil.
Qu’est-ce que la polygraphie ventilatoire ?
La polygraphie ventilatoire est aussi appelée polygraphie respiratoire ou polygraphie respiratoire nocturne. Il s’agit aussi d’un test du sommeil, moins complet qu’une polysomnographie cependant:
C’est parfois le nom que l’on donne à la polysomnographie à domicile par exemple. Car elle est un peu moins complète que celle réalisée dans un établissement hospitalier.
Cet examen prend la mesure de plusieurs éléments :
1• Le flux aérien avec une canule nasale
2• Les efforts de respiration grâce à des sangles de mesure
•2 L’oxymétrie du pouls