Rédigé par : Lili Liu
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Parasomnie : le guide sur ces troubles du sommeil

C’est un poncif, toutefois, on le répète. Le sommeil est très important pour le bon fonctionnement de l’organisme. Il permet au corps et au système nerveux de se régénérer et de recouvrer toute l’énergie dépensée pendant la journée. Il aide également à la consolidation de la mémoire, à l’optimisation des défenses immunitaires et au maintien de l’équilibre émotionnel. Vous l’avez compris, il faut bien dormir pour rester en bonne santé.

Passer une bonne nuit de sommeil n’est cependant pas évident lorsqu’on souffre de trouble du sommeil. Un problème sur lequel on n’a, a priori, aucun contrôle. Le manque de sommeil va impacter négativement le bien-être psychique et physique. Et il va falloir consulter un médecin pour en comprendre les causes et trouver un traitement adapté. Autrement, la fatigue et les pathologies qui vont en découler l’emporteront.

Avez-vous des troubles du sommeil ? Vous posez-vous des questions sur vos comportements anormaux lorsque vous dormez la nuit ? Vous demandez-vous ce que sont les parasomnies ? Sont-elles toutes dangereuses pour la santé ? Retrouvez toutes les réponses que vous cherchez dans les paragraphes ci-après.

Parasomnie définition

Parasomnie

La parasomnie ne peut être définie comme étant une maladie. C’est une catégorie à part des troubles du sommeil. Elle se caractérise par un comportement ou une réaction anormale, involontaire et indésirable qui survient la nuit pendant le sommeil. Il peut s’agir d’un cri, de cauchemars, de mouvements brusques, de déplacements partout dans la maison, etc. Et tout cela dans un état de parfaite inconscience.

À l’exception de certains agissements inhabituels dus à une pathologie neurodégénérative, les problèmes de parasomnie n’arrivent presque jamais par hasard. Ce sont souvent les personnes (adulte ou enfant) qui y sont prédisposées génétiquement qui en souffrent. Et les crises sont favorisées et accentuées par des paramètres extérieurs qui dérèglent le sommeil. Ces derniers affectent son intensité, l’articulation de ses différentes phases, sa durée, et altèrent sa qualité.

Pris de manière isolée, un épisode de parasomnie ne présente aucun danger sauf si le sujet se met à faire quelque chose qui peut la blesser ou blesser les autres.  Le véritable souci c’est la récurrence des épisodes : le sommeil est très rarement qualitatif. Et si lesdits troubles persistent, ils peuvent engendrer un état de ralentissement psychologique ainsi qu’une perturbation de la vie sociale.

Les principaux types de parasomnies

Découvrez ici-bas les différents types de parasomnie. Vous y trouverez des informations relatives à leurs symptômes, leurs causes et leurs traitements.

#1. Somnambulisme

Somnambulisme

Le somnambulisme est caractérisé par un enchaînement de comportements moteurs réalisés de manière tout à fait inconsciente. Les personnes qui en souffrent peuvent parler, s’asseoir, se lever pour se déplacer dans leur chambre ou dans la maison. Il peut aussi arriver qu’elles écrivent, mangent, sortent de chez elles pour courir ou conduire, etc. Et ce, souvent avec les yeux ouverts et un regard égaré/confus.

Les crises de somnambulisme surviennent généralement dans le 1er tiers du sommeil et peuvent être calmes ou agitées (ou violentes). Elles durent environ 5 à 30 minutes. Et ce sont les enfants, notamment les petits garçons, âgés de 5 à 12 ans qui en souffrent le plus. Il est rare que le somnambulisme perdure jusqu’à l’âge adulte, mais ça arrive. Et dans ce cas-là, il peut cacher un grand mal-être ou une pathologie plus ou moins grave.

Il n’existe pas encore aujourd’hui de traitement spécifique pour lutter contre le somnambulisme. Et ce, parce que ses causes ne sont pas elles-mêmes précisées. Ce qu’on peut faire pour atténuer la fréquence et l’intensité des crises c’est de favoriser le sommeil profond. On peut également éviter d’aggraver les symptômes en faisant très attention aux facteurs de risques.

Dans certains cas, il peut être nécessaire d’enlever tout objet pouvant blesser le sujet ou son entourage pour éviter les accidents. Et quoi qu’il en soit, il ne faut pas réveiller le sujet sauf s’il est sur le point de se mettre en danger. Un réveil brusque peut, en effet, le rendre agressif, qu’il s’agisse d’un enfant ou d’un adulte.

#2. Terreur nocturne

Terreur nocturne

La terreur nocturne survient quelques instants après l’endormissement et comme le somnambulisme, elle est plus fréquente chez les enfants. Elle est caractérisée par des réactions brutales accompagnées de cris/hurlements et de peur intense avec tous les signes y afférents. Nous pouvons citer les yeux écarquillés, une tachycardie ou diaphorèse ou tachypnée, un comportement violent, des agitations… Et ce, toujours dans un état d’inconscience et de confusion. Il peut même arriver que le patient devienne somnambule tout de suite après la crise.

Les terreurs nocturnes ne sont pas des cauchemars. Elles sont plutôt liées à un problème psychologique. Et dans le cas d’un adulte, elles peuvent être la conséquence d’une consommation trop importante d’alcool sur le sommeil. Le sujet qui souffre de terreurs nocturnes n’a généralement aucune difficulté à s’endormir après un épisode de crise et n’en garde aucun souvenir au réveil.

Dans le cas d’un enfant, le traitement le plus adéquat contre les terreurs nocturnes est le réconfort des parents. Dans le cas d’un adulte, par contre, il va falloir passer par de la psychothérapie ou suivre des traitements médicamenteux.

#3. Cauchemars

Les cauchemars se produisent pendant la phase de sommeil paradoxal. Ces épisodes nocturnes se distinguent par leur contenu anxiogène et effrayant. Et ce sont les enfants en bas âge (3 à 5 ans) qui en font généralement. Leur survenance et leur fréquence diminuent avec l’âge, mais cela n’élimine pas la possibilité qu’un adulte puisse toujours en faire.

Ils sont toujours liés à un mal-être mental qui peut parfois être la conséquence d’une forte consommation d’alcool ou de drogue. Le meilleur moyen d’y mettre un terme est donc de traiter la détresse à son origine.

#4. Énurésie nocturne

L’énurésie nocturne désigne le fait de faire pipi au lit après avoir dépassé l’âge de 5 ans. On parle ici de mictions involontaires, non désirées et inconscientes dont la plupart des enfants ou adultes souffrent. Elle peut avoir plusieurs origines à savoir :

  • Un trouble psychoaffectif ; 
  • Une anomalie au niveau du système urinaire (peut-être une prédisposition génétique) ;
  • Un réflexe de miction non mature dû à un fonctionnement anormal du cortex préfrontal.

Le traitement de l’énurésie nocturne dépend de sa cause. Il peut consister en un changement de mode de vie avec l’instauration de règles hygiéno-diététiques ou un traitement médicamenteux. Il peut également porter sur la mise en place d’un système d’alarme reposant sur la conductivité électrique de l’urine. Celui-ci va agir comme un interrupteur et réveiller le sujet lorsqu’il commence à uriner pour qu’il reprenne conscience. Dans certains cas, les médecins peuvent préconiser au patient l’acupuncture, l’amygdalectomie, l’hypnose ou encore la neurostimulation électrique transcutanée.

#4. Paralysie du sommeil

La paralysie du sommeil se caractérise par une impossibilité temporaire de se mouvoir dans un état de parfaite conscience. Elle se produit pendant la phase de transition veille sommeil ou pendant la phase de réveil. Le corps ne peut pas bouger pendant quelques secondes, mais les yeux et le système respiratoire continuent à fonctionner normalement.

Le problème avec les crises de paralysie du sommeil réside dans l’angoisse qu’elles génèrent chez le sujet concerné. Celui-ci se trouve, en effet, coincé entre l’état d’éveil et le sommeil. Son corps est immobilisé et il peut avoir des hallucinations avec des bruits et des visions anormales. Ce qui impacte automatiquement son état psychique et lui donne l’impression de perdre ses moyens. Il se retrouve frustré et effrayé à la fois. Et ce, encore plus lorsque la société associe le problème à de la sorcellerie ou à une possession démoniaque.

Seul un traitement comportemental peut mettre un terme à la paralysie du sommeil.

#5. Catathrénie

La catathrénie désigne le fait de grogner, de gémir ou de produire des vocalisations pendant le sommeil (sommeil paradoxal). Les crises durent quelques minutes et peuvent se répéter plusieurs fois pendant la nuit.

La catathrénie ne présente aucun danger, mais dérange énormément et peut être très gênante. C’est le cas, par exemple, lorsque les gémissements ressemblent à ceux produits au cours d’un rapport sexuel.

#6. Syndrome de la tête qui explose

Syndrome de la tête qui explose

Le syndrome de la tête qui explose est un trouble du sommeil qui survient au cours de l’endormissement. Le sujet hallucine et entend (dans ses hallucinations) des bruits violents qui lui donnent l’impression que sa tête va exploser. Les bruits s’apparentent à celle d’une explosion, d’un tir à l’arme à feu, d’une porte qui claque, etc.

Selon les patients, les crises ne sont pas accompagnées de douleur, mais de flashs lumineux. Et dans certains cas, elles sont suivies de difficultés respiratoires temporaires.

Le syndrome de la tête qui explose est bénin. La prise d’antidépresseurs ou la méditation peuvent aider à le faire disparaître. Mais si le sujet est épileptique, il faut qu’il prenne des médicaments antiépileptiques. Il faut également identifier les effets déclencheurs des crises pour pouvoir les neutraliser.

#7. Éveil confusionnel

L’éveil confusionnel est un état de désorientation et de confusion ressenti pendant le sommeil. Le sujet a l’impression d’être éveillé, mais a des difficultés à s’exprimer et à comprendre ce qu’il y a autour de lui. Tout se passe comme si son cerveau avait du mal à fonctionner pendant quelques minutes.

Les éveils confusionnels s’apparentent au somnambulisme. Ces épisodes ne présentent aucun danger et ne proviennent d’aucune pathologie. Il faut juste attendre que l’état de confusion se dissipe.

#8. Trouble du comportement en sommeil paradoxal

Le trouble du comportement en sommeil paradoxal est la mise en action d’un rêve. Les patients qui en souffrent se mettent à agir comme s’ils étaient dans leur rêve. Et leurs agissements peuvent ne présenter aucun danger ou, au contraire, être violents suivant le contenu de ce dernier.

On lui a donné le nom de trouble du comportement parce qu’il ne s’agit pas d’un comportement normal. Une personne saine n’est pas censée pouvoir se mouvoir pendant le sommeil paradoxal puisque ses muscles perdent leur tonicité. Un dormeur souffrant de cette parasomnie, par contre, peut se mettre en action tout en dormant.

Le trouble du comportement en sommeil paradoxal ressemble beaucoup au somnambulisme. Les résultats obtenus par analyse de la polysomnographie peuvent induire en erreur. Il faut donc être très pointilleux quant à son diagnostic.

Cette parasomnie est généralement due à un dérèglement de la sécrétion de dopamine. Elle peut également indiquer la survenue d’une maladie neurodégénérative dans le genre Parkinson ou Alzheimer sur les prochaines années. C’est la raison pour laquelle son traitement est toujours symptomatique. Il faut voir ce qu’il en est avant de définir une solution adéquate. Mais dans la majorité des cas, il va falloir prendre des médicaments, et ce de manière temporaire ou à vie. Nous pouvons citer la benzodiazépine (ou clonazépam) ou la mélatonine.

Le trouble du comportement en sommeil paradoxal affecte le plus souvent les hommes âgés de plus de 50 ans. 

Autres parasomnies

Outre tout ce qui a été vu précédemment, il y a encore :

  • La somniloquie : le sujet se met à rigoler et à échanger des mots comme s’il parlait à quelqu’un durant son sommeil.
  • Le bruxisme : ceux qui en souffrent grincent ou se serrent les dents pendant leur sommeil. Environ 65 % de la population est atteinte de bruxisme une fois dans sa vie.
  • Les rythmies d’endormissement : les patients qui en souffrent sont enclins à de brefs sursauts avant leur endormissement. Et ces derniers peuvent persister jusqu’à la fin de la phase de sommeil lent léger. Les enfants âgés de 6 mois à 4 ans sont les plus susceptibles d’être affectés.
  • Les hallucinations hypnagogiques : ce sont des hallucinations qui surviennent pendant la phase d’endormissement. Elles vont souvent de pair avec la paralysie du sommeil.
  • La crampe des jambes liée au sommeil : les jambes du sujet sont soudainement crampées en pleine nuit. Celui-ci va donc se réveiller et chercher à soulager ses douleurs. Cette parasomnie peut affecter toute personne âgée ou en âge moyen.
  • Les troubles alimentaires du sommeil : le sujet se met à manger et à boire tout en restant endormi. Il peut ingurgiter des produits hypercaloriques ou même des produits non comestibles. Et ils n’en gardent aucun souvenir au réveil.
  • Sexomnie : le sujet pratique une activité sexuelle frénétique ou non pendant son sommeil et il ne s’en souvient pas à son réveil.

La liste n’est pas exhaustive, il en reste d’autres que nous n’avons pas pu évoquer dans ce contenu.

À quel moment de la nuit se passent les parasomnies ?

Comme nous l’avons vu, les crises de parasomnie ne se produisent pas toutes au même moment. Certaines surviennent pendant l’endormissement, d’autres pendant le sommeil profond et le sommeil paradoxal. Il est donc important d’en faire un petit classement pour faciliter l’identification des troubles le moment venu.

parasomnie

Parasomnies avant ou pendant l’endormissement

Les parasomnies qui surviennent avant ou pendant la phase d’endormissement sont : 

  • Les rythmies d’endormissement ;
  • Les hallucinations hypnagogiques ;
  • Le syndrome de la tête qui explose ;
  • La paralysie du sommeil.

Parasomnies pendant le sommeil profond

Les parasomnies liées au sommeil profond sont toutes celles qui ne surviennent pas pendant l’endormissement et le sommeil paradoxal. Nous pouvons citer

  • Le somnambulisme;
  • La terreur nocturne;
  • La sexomnie;
  • La somniloquie.

Parasomnies pendant le sommeil paradoxal

Les parasomnies pendant le sommeil paradoxal sont :

  • La catathrénie ;
  • Le trouble du comportement en sommeil paradoxal ;
  • Les cauchemars.

FAQ – La parasomnie

Quels sont les facteurs de risque des parasomnies ?

La parasomnie peut être favorisée ou encouragée par plusieurs facteurs à savoir :
Le manque sommeil ;
La consommation d’alcool et de drogues ;
La prise de somnifères et de certains médicaments : antidépresseurs, antirétroviraux et tous les médicaments qui peuvent agir sur la dopamine ;
Certaines pathologies et la fièvre ;
La détresse mentale : stress, anxiété, dépression, etc. ;
Le décalage horaire ;
Le sport de manière intense.

Comment diagnostiquer une parasomnie ?

La première étape de diagnostic de la parasomnie est l’analyse de la description du problème vécu par le souffrant. C’est seulement après que le médecin traitant pourra se prononcer sur la nécessité ou non de consulter un spécialiste.
Lorsque la parasomnie est confirmée, les experts se lancent dans des analyses plus poussées. Ils procèdent à un examen particulier : la polysomnographie. D’une part, il y a une caméra infrarouge qui enregistre les agissements du dormeur. Et d’autre part, il y a l’enregistrement de l’activité cérébrale du dormeur au moyen d’un électroencéphalogramme.
Le but est d’enregistrer les variations psychologiques du corps pendant le sommeil (nocturne). Les enregistrements (bandes sonores et vidéos) seront, par la suite, analysés pour déceler les éventuelles anomalies.

Qui est concerné par les parasomnies ?

Les parasomnies chez l’enfant sont plus fréquentes que la parasomnie chez l’adulte et la parasomnie personne âgée. Le pourcentage est de 17 % contre 4 % pour les plus courantes : somnambulisme, terreurs nocturnes… Et concernant les cauchemars, près de 50 % des enfants âgés de 5 ans en font.
Le trouble du comportement en sommeil paradoxal, par contre, touche plus les personnes en âge moyen et les personnes âgées. Et la paralysie du sommeil affecte plus les adolescents et les adultes en âge moyen.

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A propos de l'auteur Lili Liu

Rédactrice spécialisée dans la literie et le sommeil depuis des années, je teste et compare pour vous les meilleurs matelas et accessoires de literie. J'ai plaisir à partager avec vous mes découvertes, avis et bon plans.