Rédigé par : Lili Liu
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Insomnie chronique : un trouble du sommeil aux lourdes conséquences

Il nous arrive à tous de passer une nuit blanche de temps en temps. Mais pour certaines personnes, ces nuits blanches sont régulières. On parle alors d’insomnie chronique, un trouble du sommeil qu’il faut prendre au sérieux.  

Comment se définit cette pathologie ? Quels en sont les symptômes ou les traitements envisageables ? C’est ce que nous allons aborder dans cet article consacré à l’insomnie chronique, un des troubles du sommeil les plus pénalisants.

Insomnie chronique définition

L’insomnie chronique par déf fait partie des troubles du sommeil. Elle désigne soit une mauvaise qualité de sommeil, soit un manque de sommeil à répétition. 

On utilise le terme « chronique » pour la distinguer de l’insomnie « classique ». En effet, un trouble est dit « chronique » lorsqu’il se répète et s’installe dans la durée. C’est le cas pour ce type d’insomnies. Pour être considérées comme chroniques, les insomnies doivent se produire au minimum trois fois par semaine. Et ce, depuis plus de 3 mois.

On parle aussi d’insomnie sévère, notamment pour illustrer le fait que ces insomnies chroniques ont de lourdes conséquences sur la vie des patients. Comme de la difficulté à réaliser une activité courante de leur quotidien ou des difficultés à se concentrer.

En règle générale, l’insomnie chronique est liée à un problème d’endormissement ou à une quantité insuffisante de sommeil. Ses causes peuvent être psychologiques ou physiques. 

Les professionnels de santé distinguent 5 types d’insomnies chroniques : 

  • psychophysiologique
  • idiopathique
  • paradoxale
  • liée à une mauvaise hygiène de sommeil
  • comportementale de l’enfant

Nous reviendrons plus en détail sur ces différentes insomnies dans la suite de cet article. Heureusement, il est possible de lutter contre l’insomnie chronique. Notamment à l’aide d’un traitement médicamenteux. Dans certains cas, un traitement naturel peut également être conseillé par le médecin. 

Les différentes formes d’insomnie chronique

Insomnie chronique

1. psychophysiologique

Cette insomnie est due à une suractivation et à des associations acquises qui empêchent les patients de dormir correctement. Cette suractivation peut être cognitive, émotionnelle ou physiologique.

Les associations sont entre une propension anormale à l’éveil et divers stimuli liés au coucher. Ces stimuli peuvent être situationnels (chambre à coucher, lit…), temporels (heure du coucher) ou comportementaux (rituel du coucher). 

En général, les patients atteints de cette insomnie ont du mal à dormir chez eux. Toutefois, ils peuvent s’endormir assez facilement dans un environnement inhabituel ou lorsqu’ils n’essaient pas de s’endormir. 

2. idiopathique

Dans cette forme, les patients se plaignent généralement d’un mauvais sommeil depuis longtemps. Souvent depuis l’enfance. Il est difficile de trouver une cause précise à ce type d’insomnie chronique. 

Mais compte tenu de sa durée, les professionnels de santé penchent pour des causes génétiques. Ou provenant de problèmes des systèmes de veilles et/ou d’éveils.

3. Insomnie paradoxale

Elle était auparavant appelée « mauvaise perception du sommeil ». En effet, les patients se plaignent d’un mauvais sommeil ou d’une absence totale ou partielle de sommeil. Cependant, cette plainte est non corroborée à une preuve objective que le sommeil est perturbé. D’où le nom d’insomnie paradoxale.

Les patients ont tendance à sous-estimer la durée de leur nuit de sommeil. Bien qu’ils dorment suffisamment, lors d’examens du sommeil ils montrent des symptômes identiques à d’autres types d’insomnies. 

4. Insomnie liée à une mauvaise hygiène du sommeil

Elle provient d’une activité quotidienne inadaptée au maintien d’une bonne qualité de sommeil et d’un éveil normal en journée. 

Les personnes atteintes par cette forme d’insomnie ressentent des difficultés quotidiennes de veille et de sommeil et souffrent d’un trouble du rythme circadien. Elles ont donc souvent de mauvaises habitudes : siestes trop fréquentes/longues, horaires variés de coucher et de réveil. 

Elles ont aussi tendance à avoir une activité émotionnellement contrariante avant d’aller au lit. La prise d’alcool, le tabac ou le café sont des facteurs à risque qu’il ne faut pas sous-estimer.

5. Insomnie comportementale de l’enfant

Elle serait due à un conditionnement anormal au sommeil ou une incohérence dans les rituels de sommeil. Par exemple pour s’endormir, l’enfant est dépendant d’une stimulation précise (bercement, biberon…). En cas d’absence de cette stimulation, l’enfant peut refuser de se coucher. Mais l’insomnie de l’enfant dans sa forme secondaire peut être liée à une autre maladie. Notamment une maladie organique, des troubles mentaux ou la prise d’un médicament par exemple. 

Symptômes de l’insomnie chronique

Symptômes de insomnie chronique

Les symptômes les plus courants des insomnies chroniques sont :

  • Une difficulté d’endormissement
  • Un réveil trop tôt le matin
  • Des réveils fréquents la nuit

Bien qu’il s’agisse d’un trouble du sommeil, l’insomnie chronique n’est pas sans conséquences sur la journée. En effet, les patients insomniaques souffrent généralement :

  • D’une somnolence diurne
  • Des éveils confusionnels
  • D’un sentiment de ne pas avoir eu un sommeil récupérateur
  • Des difficultés de concentration
  • Des troubles de l’humeur (nervosité, irritabilité)
  • De dépression 
  • Un état de fatigue générale qui perturbe les activités quotidiennes

Ces symptômes fragilisent la personne, et la rendent donc plus vulnérable au stress et aux agressions de la vie quotidienne. Une insomnie chronique non diagnostiquée, et donc non traitée, peut provoquer une dépression. En cas de troubles du sommeil, il est donc important de consulter un médecin. 

Quelles sont les causes d’une insomnie chronique?

causes insomnie chronique

1. Causes psychologiques

Les causes des insomnies chroniques peuvent être psychologiques. Dans ce cas, c’est en règle générale lié à un syndrome lié à la dépression (stress et anxiété). Un surmenage au travail peut également provoquer une insomnie chronique.

Ces divers éléments entraînent des pensées négatives, qui bien souvent, empêchent la personne de s’endormir. 

Plus rarement, les bouffés délirantes ou les troubles bipolaires sont diagnostiqués comme les causes de l’insomnie chronique. 

2. Causes physiques

Une douleur physique trop importante peut empêcher de dormir. Dans le cas de certains troubles de santé cela peut provoquer des insomnies chroniques. C’est le cas par exemple :

  • De l’asthme nocturne (qui fait tousser pendant la nuit et provoque des réveils fréquents).
  • Du reflux gastro-œsophagien
  • D’une maladie chronique ou douloureuse : cancer, diabète, rhumatismes…
  • De la grossesse
  • De la ménopause

Au moment de consulter un médecin, celui-ci va d’abord éliminer les causes psychologiques et d’hygiène. Avant de se tourner vers des facteurs plus graves. En effet, il est rare que l’insomnie chronique soit le symptôme d’une maladie grave. 

Traitement pour contrer l’insomnie chronique?

Traitement insomnie chronique

1. Traitement médicamenteux

La lutte contre l’insomnie chronique peut passer par des traitements médicamenteux. Seul un médecin peut prescrire un traitement médicamenteux contre l’insomnie chronique.

Généralement le traitement de l’insomnie chronique prend la forme de somnifères (découvrez les effets secondaires des somnifères avant de les consommer ). Aussi appelés médicaments hypnotiques. Le médecin peut aussi prescrire des médicaments à base de mélatonine

Pour rappel, la mélatonine est l’hormone du sommeil. Ces médicaments peuvent aider à réguler le cycle du sommeil et favoriser l’endormissement.

Mais le plus souvent pour l’insomnie chronique, le traitement se fait via somnifères. Attention les somnifères ont une incidence sur la capacité à conduire. Notamment à cause de la baisse de vigilance. En cas de prise de somnifères il faut donc bien lire les recommandations sur la notice.

Les somnifères sont des médicaments puissants, il faut respecter la dose prescrite. Et surtout ne pas arrêter le traitement sans consulter le médecin.  

2. Traitement naturel

Pour lutter contre l’insomnie chronique, un traitement naturel peut être préconisé. Comme quelques changements d’habitudes pour avoir une meilleure hygiène de sommeil. 

Mais dans certains cas, le professionnel de santé peut conseiller au patient insomniaque de suivre une psychothérapie. En effet, comme nous l’avons évoqué, les pensées négatives peuvent déclencher une insomnie.  Il peut donc être important de s’interroger sur leurs raisons.

La thérapie cognitive et comportementale est particulièrement recommandée dans le cas d’insomnies chroniques. Cette méthode associe plusieurs éléments :

  • Un élément éducatif : quelle hygiène de vie adopter pour une meilleure qualité de sommeil ? 
  • Un élément comportemental : quelle organisation choisir pour le temps passé à dormir au lit ? 
  • Un élément cognitif : comment la personne interprète ses troubles du sommeil et leurs conséquences ?
  • Un élément pratique : si besoin le thérapeute peut enseigner des techniques de relaxation au patient. 

Cette approche globale peut donc être un excellent moyen de lutter contre ce trouble du sommeil. 

FAQ – Insomnie chronique

Quelle maladie en cause dans l’insomnie ? 

Certaines maladies peuvent provoquer des insomnies, qui se transforment en un trouble du sommeil sérieux. C’est le cas par exemple :

De l’hyperthyroïdie
De l’asthme nocturne
Du reflux gastro-œsophagien
D’une maladie provoquant des douleurs (cancer, rhumatisme…)
D’un autre trouble du sommeil (syndrome d’apnées du sommeil, syndrome des jambes sans repos…)
La prise en charge par un médecin est primordiale pour savoir si cette insomnie n’est pas liée à un problème plus grave (maladies rares, etc.).

Combien de personnes concernées par l’insomnie chronique ?

Chez les adultes, la présence d’insomnies chroniques est en recul. En effet, chez les adultes de 18 à 75 ans, 16.1 % étaient touchés en 2010. Contre 13.9% en 2017. À noter que ce recul n’est observable que chez les hommes.
En effet, en 2017, 16.9 % des femmes déclarent souffrir d’insomnie chronique, contre « seulement » 9.1 % des hommes.

Autres chiffres intéressants : un quart des adultes déclarent faire au moins une sieste d’une durée de 50 minutes environ. Et ce, une fois par semaine.  Concernant la sieste du week-end, sa durée est de 59 minutes en moyenne, et un tiers des adultes déclarent la faire. 

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A propos de l'auteur Lili Liu

Rédactrice spécialisée dans la literie et le sommeil depuis des années, je teste et compare pour vous les meilleurs matelas et accessoires de literie. J'ai plaisir à partager avec vous mes découvertes, avis et bon plans.