Rédigé par : aida
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Qu’est-ce que l’hypersomnolence ?

L’hypersomnolence est un symptôme lié à de nombreux troubles du sommeil, mais pas uniquement. Elle se traduit par des états fréquents et excessifs de somnolence survenant au cours de la journée. Cette somnolence diurne peut interférer avec les activités quotidiennes et causer des risques pour la santé. Des traitements médicaux sont possibles pour réduire la symptomatologie. Les actualités des recherches médicales sur l’hypersomnie pathologique primaire laissent entrevoir des traitements prometteurs. Quant à l’hypersomnie secondaire, elle découle d’autres phénomènes (maladies, traitements médicamenteux, manque de sommeil, etc.). Elle nécessite, elle aussi, le recours à la médecine pour en trouver les causes et y mettre fin. 

Hypersomnolence : de quoi s’agit-il ?

Hypersomnolence : définition

L’hypersomnolence se caractérise par une quantité excessive de sommeil la nuit et/ou le jour. On dit aussi qu’une personne en est atteinte lorsqu’elle ne parvient pas à maintenir un niveau de vigilance satisfaisant en journée. Sa capacité de veille est altérée.

Hypersomnolence : définition

Il s’agit avant tout d’un symptôme que l’on va retrouver dans plusieurs pathologies du sommeil comme les hypersomnies idiopathiques ou centrales comme la narcolepsie, le syndrome de Kleine-Levin, les apnées du sommeil, etc. Pratiquement 28% de la population seraient touchées par cette somnolence excessive. Cette dernière se manifeste par des besoins récurrents et irrépressibles de dormir au cours de la journée. D’ailleurs, quasiment 2% des personnes touchées par ce symptôme cèdent à l’appel de plusieurs siestes par jour. Un petit nombre décrit un sommeil non réparateur malgré plus de 9h de sommeil. Certains évoquent une ivresse du sommeil

Les 3 types d’hypersomnie

1) La narcolepsie

Pathologie rare du sommeil, la narcolepsie est définie par une somnolence sévère en journée malgré une durée normale de sommeil nocturne. La qualité des nuits reste toutefois mauvaise. En journée, les épisodes de sommeil peuvent se produire à tout moment, quelle que soit l’activité. Cette situation est très invalidante au quotidien. Elle est cause d’accidents et blessures diverses. Par ailleurs, les personnes atteintes peuvent manifester, à l’endormissement ou au réveil, des hallucinations ou des paralysies éphémères. 

Enfin, les narcoleptiques vivent parfois des épisodes de cataplexie pendant lesquels ils ont une perte partielle ou totale de leur tonus musculaire. Ces événements brefs, mais impressionnants, surviennent souvent suite à une émotion agréable. En général, les personnes narcoleptiques ont du mal à se concentrer et rencontrent des difficultés d’apprentissage. 

2) L’hypersomnie idiopathique

Dans les cas d’hypersomnie idiopathique ou HSI, les personnes concernées ont une durée de sommeil nocturne normale ou souvent plus longue que la normale. Néanmoins, pour elles aussi, leurs nuits sont de mauvaise qualité. Elles sont donc en hypovigilance continue en journée. Cette somnolence excessive au cours de la journée se traduit par des siestes diurnes longues, mais finalement peu réparatrices.  

Les personnes atteintes de cette maladie chronique éprouvent de grandes difficultés à émerger le matin. Elles se rendorment fréquemment et sont très confuses quand elles parviennent à se réveiller. C’est cette confusion que l’on nomme « ivresse du sommeil ». Cette pathologie est généralement détectée entre 16 et 21 ans. Cette maladie chronique a des répercussions plus ou moins gênantes au quotidien, en fonction de sa sévérité. À la différence de la narcolepsie, les patients ne vivent pas d’épisode de cataplexie. 

3) Le syndrome de Kleine-Levin

Maladie neurologie très rare, le syndrome de Kleine-Levin (SKL) apparaît le plus souvent à l’adolescence et à hauteur des deux tiers des personnes touchées, chez les hommes. Elle est aussi appelée hypersomnie récurrente. En effet, elle entraîne des épisodes récurrents d’hypersomnie puisque la personne qui en souffre peut dormir de 15 à 21 heures quotidiennement, pendant quelques jours ou plusieurs semaines. 

À cela s’ajoutent des troubles cognitifs et comportementaux comme l’apathie, la confusion, un sentiment de déréalisation (la réalité n’est plus perçue correctement). Quelques patients ont d’autres troubles passagers tels que les troubles alimentaires comme l’hyperphagie, les hallucinations, l’hypersexualité désinhibée, la déprime et les troubles de l’humeur, etc.

Avec l’âge, ces moments compliqués d’hypersomnie se font moins fréquents, voire disparaissent chez certains patients, même si quelques difficultés de mémorisation peuvent subsister. 

Hypersomnolence : comment se déroule le diagnostic de ce trouble du sommeil ?

Pour diagnostiquer une hypersomnolence et sa nature, le médecin spécialiste procède à un interrogatoire et à un examen clinique et psychologique. L’entretien, complété par des auto-questionnaires avec notamment la délivrance du score d’Epworth, lui permet d’évaluer la sévérité de la somnolence. Il demande, par ailleurs, plusieurs tests spécifiques. En fonction des caractéristiques affirmées ou non des symptômes, le diagnostic est plus ou moins aisé à établir. 

1) La polysomnographie nocturne

Cet examen consiste en un électroencéphalogramme, un électro-oculogramme et un électromyogramme pendant le sommeil nocturne. Ces relevés sont complétés par une évaluation de la fonction respiratoire et cardiaque. Les résultats traduisent la quantité et qualité du sommeil au cours de la nuit. (Découvrez notre article qui vous explique c’est quoi la polysomnographie)

2) Un test itératif de latence d’endormissement

Le TILE mesure la capacité du patient à s’endormir, de façon récurrente, en journée. Un électroencéphalogramme complète le test. 

3) Un test de maintien d’éveil

Le TME quantifie l’aptitude du patient à rester éveillé durant la journée. Il sert surtout à contrôler l’impact des traitements. 

4) Un agenda du sommeil ou une actimétrie

En fonction des plaintes rapportées par ses patients, le médecin peut pousser sa phase exploratoire en demandant la tenue d’un agenda du sommeil. Le patient y notera la durée de ses périodes de sommeil et d’éveil, ainsi que leur qualité, pendant environ un mois. Sinon, il est possible d’équiper le patient d’un actimètre, sorte de bracelet, durant une à deux semaines. L’actimétrie fournie par le dispositif objective les phases de repos et d’éveil au quotidien. Le médecin peut ainsi identifier les éventuels troubles du rythme du sommeil et le manque qui peut en découler. 

5) Examens complémentaires

Une imagerie cérébrale et une analyse sanguine permettent parfois de compléter le tableau. Elles servent notamment à identifier précisément la nature de l’hypersomnie. 

Existe-t-il un traitement pour soigner l’hypersomnolence ?

Hypersomnolence

Le traitement de l’hypersomnolence, quand il s’agit d’hypersomnie primaire, agit principalement sur les symptômes. Les recherches n’ont, en effet, pas encore identifié les mécanismes biologiques en jeu. Les médicaments prescrits dépendent du type de trouble. Ils s’accompagnent d’une éducation thérapeutique. L’objectif est d’aider le patient à apprivoiser sa maladie pour qu’il la gère mieux avec une hygiène de vie visant à limiter la sévérité des symptômes. Les patients sont généralement suivis par les centres de sommeil. 

Traitement pour la narcolepsie et l’hypersomnie idiopathique

Pour contrecarrer le déséquilibre du rythme circadien, les personnes atteintes de ce type d’hypersomnie prennent des stimulants la veille. Selon l’Inserm, le modafinil est souvent prescrit en première intention, car bien toléré. Le méthylphénidate ou les amphétamines sont aussi dans les médications possibles.

Dans le cas de la narcolepsie, il est possible d’augmenter le sommeil profond et de limiter les accès de sommeil diurne avec un dépresseur du système nerveux comme l’oxybate de sodium. Ce médicament présente l’avantage de rendre les épisodes de cataplexie moins fréquents. Les antidépresseurs tricycliques, les inhibiteurs de recapture de la sérotonine ou le pitolisant agissent également sur la cataplexie. 

Des hypnotiques peuvent aider à améliorer la qualité du sommeil nocturne si celle-ci est médiocre. Des premiers résultats intéressants, issus d’une recherche internationale mobilisant l’Inserm, ont été obtenus avec le Solriamfetol pour diminuer la somnolence en journée

Traitement du syndrome de Kleine-Levin

Les centres de référence de cette maladie rare traitent généralement les patients de façon préventive, avec une administration continue de lithium ou valproate. Cela concerne essentiellement les personnes qui vivent des crises sévères, régulières et prolongées. Les traitements corticoïdes se sont révélés efficaces pour réduire la durée de la crise lorsqu’elle survient. Des traitements complémentaires pour agir sur les troubles du comportement associés peuvent aussi être préconisés.

FAQ – Hypersomnolence

Qu’est-ce que la somnolence diurne ?

La somnolence diurne est une envie excessive et irrésistible de dormir pendant la journée. Elle peut bien sûr interférer avec les activités quotidiennes. C’est un symptôme courant de l’hypersomnie, mais elle peut aussi être causée par :

         ●  un manque de sommeil, lié à d’autres troubles du sommeil (apnée du sommeil, syndrome des jambes sans repos) ou une mauvaise hygiène de vie tant dans son rythme qu’au niveau de l’alimentation trop riche et la consommation d’excitants ;
         ●  un traitement médicamenteux : certains remèdes induisent une somnolence. N’hésitez pas à consulter la notice de ce que vous consommez pour voir si la somnolence ne figure pas dans les effets indésirables. N’arrêtez pas le traitement. Évoquez le sujet avec votre médecin.
Enfin, si vous souffrez de

somnolence diurne, évaluez le risque de vous endormir dans des situations courantes du quotidien, grâce à l’échelle de somnolence d’Epworth. Cet outil est mis à disposition sur le site du réseau Morphée. En fonction du résultat, parlez-en avec votre médecin.

Quelles sont les causes de l’hypersomnie secondaire ?

On parle d’hypersomnie primaire ou centrale quand les patients souffrent de narcolepsie, d’hypersomnie idiopathique ou sont atteints du syndrome de Kleine-Levin. L’hypersomnie secondaire, bien plus fréquente, est un effet secondaire d’une autre maladie du sommeil ou non. Il est important de consulter un médecin pour identifier et traiter la cause sous-jacente de l’hypersomnie.
Elle peut provenir :

         ●  de troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil ou le syndrome des jambes sans repos ;
         ●  d’un manque excessif de sommeil ;
         ●  d’un arrêt brutal de stimulants ;
         ●  d’une maladie psychiatrique comme la dépression ;
         ●  d’un épuisement physique ;
         ●  d’un abus de somnifères ou hypnotiques ;
         ●  d’une maladie neurodégénérative comme la sclérose en plaques ;
         ●  d’une infection virale comme celle de la mononucléose (virus d’Epstein-Barr, syndrome de Guillain-Barré…) ;
         ●  de dérèglements hormonaux comme dans le cadre du diabète ou d’une hypothyroïdie, etc.

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