Éveil confusionnel : un trouble du sommeil sans gravité
Certains troubles du sommeil sont très connus : c’est le cas par exemple du somnambulisme ou des terreurs nocturnes. D’autres moins, pourtant ils peuvent tout autant minorer la qualité du sommeil des personnes qui en sont victimes. Nous avons donc décidé de nous intéresser à un trouble du sommeil moins connu : l’éveil confusionnel.
Que sont les éveils confusionnels ? Quels en sont les symptômes et présentent-ils un risque pour la santé ? C’est ce que nous allons voir au cours de cet article afin d’en savoir un peu plus sur ce syndrome.
C’est quoi l’éveil confusionnel au juste
L’éveil confusionnel, aussi appelé ivresse du sommeil ou inertie du sommeil, est considéré comme une parasomnie. C’est-à-dire qu’il s’agit d’un trouble du sommeil qui n’affecte pas forcément la qualité du sommeil.
Si ce syndrome peut toucher tout le monde, il est plus souvent observé chez les enfants. Notamment les plus jeunes puisqu’environ 15% des enfants auraient déjà vécu un éveil confusionnel. Alors que ce trouble du sommeil n’affecte que 3 à 4% de la population adulte. Par contre, l’ivresse du sommeil fait partie des parasomnies qui touchent aussi bien les hommes que les femmes.
Cette parasomnie se déroule pendant la phase de sommeil lent profond. C’est-à-dire au début ou à la fin de la nuit. Un dormeur peut vivre plusieurs épisodes au cours d’une nuit. Même si généralement, les épisodes d’éveils confusionnels se déroulent pendant les premières heures de sommeil. Cette parasomnie survient aussi bien pendant le sommeil que lors d’une sieste.
L’ivresse du sommeil est habituellement provoquée par un réveil forcé. Le dormeur se trouve alors en pleine confusion, désorientée, aussi bien dans le temps que dans l’espace. On constate également un ralentissement sur le plan psychomoteur. La personne a du mal à s’exprimer, elle peut tenir des propos incohérents. Voire avoir du mal à comprendre ce qu’on lui dit.
Elle peut également avoir des difficultés à se lever de son lit. Dans certains cas, les témoignages ont fait état d’un comportement violent.
Les recherches sur cette parasomnie ont montré qu’elle touche majoritairement deux groupes de personnes :
- Les gros dormeurs : les personnes qui dorment plus de 9h par nuit.
- Les petits dormeurs : ceux qui dorment moins de 6h.
Si les symptômes sont généralement similaires chez les enfants et les adultes, la durée de ces épisodes diffère. En effet, un épisode d’ivresse du sommeil dure en moyenne entre 5 et 15 minutes chez l’adulte. Chez l’enfant, cet éveil confusionnel peut durer jusqu’à 60 minutes.
Les symptômes de l’éveil confusionnel
Comme son nom l’indique, un des symptômes de l’éveil confusionnel est le confus mental. Le patient se réveille complètement désorienté dans le temps et l’espace.
D’autres symptômes peuvent accompagner cet état de confusion :
- Un ralentissement psychomoteur : les patients ont du mal à s’exprimer, leurs propos peuvent être incohérents/inappropriés. Leurs idées sont ralenties et ils ont parfois des difficultés à comprendre ce qu’on leur dit.
- Une impossibilité de se lever.
- Un comportement violent.
- Des mouvements agressifs.
On parle plutôt d’ivresse du sommeil lorsque cette impossibilité de se lever et cette confusion ont lieu le matin. Mais ces parasomnies sont similaires, d’où l’utilisation des deux termes dans le langage courant. De même, après une ivresse du sommeil, ou un éveil confusionnel, les patients souffrent d’une amnésie. En effet, ils ne gardent aucun souvenir, ou très peu, de cet épisode de parasomnie.
C’est donc généralement l’entourage qui signale ces épisodes, notamment chez l’enfant. Même si les patients peuvent se douter qu’ils souffrent d’un trouble du sommeil. En effet, cet éveil confusionnel coupe le cycle du sommeil, ce qui impacte sa qualité. Les patients peuvent donc se sentir plus fatigués, ce qui les pousse à en parler à un professionnel de santé.
Comment établir un diagnostic de l’éveil confusionnel ?
Le diagnostic de ce trouble du sommeil commence généralement par une anamnèse. Il s’agit d’un « interrogatoire » au cours duquel le médecin questionne le patient. Notamment sur ses symptômes, ses troubles éventuels, son historique familial…
Cela aide le médecin à pouvoir affiner son diagnostic, et éliminer certaines causes possibles de l’éveil confusionnel. Pour information, plusieurs causes peuvent expliquer un éveil confusionnel.
Citons notamment :
- Un réveil brutal ou provoqué.
- La présence de troubles bipolaires.
- La consommation excessive d’alcool. (découvrez les effets négatifs de l’alcool sur le sommeil)
- L’anxiété et/ou le stress. (découvrez les effets du stress et de l’anxiété sur le sommeil)
- La dépression.
- Certains troubles mentaux.
- La prise de certains médicaments, notamment les antidépresseurs.
Pour établir son diagnostic, le médecin peut avoir recours à des examens. Dans le cas d’un trouble du sommeil, il peut effectuer une polysomnographie.
La polysomnographie est un examen complet qui se déroule en général sur une nuit. Soit dans un établissement de santé, soit au domicile des patients. Les patients sont équipés de divers capteurs qui permettent de recueillir tout un faisceau de données. Notamment sur la présence d’anomalies dans le rythme du sommeil.
Mais ces capteurs permettent également de recueillir des données sur l’activité cérébrale, le rythme cardiaque ou encore les mouvements oculaires. Il s’agit d’un examen très complet qui permet généralement d’établir un diagnostic précis. Ceci permet donc d’identifier clairement la ou les parasomnies dont souffrent les patients. Comme entre autres le syndrome des jambes sans repos, le somnambulisme ou les terreurs nocturnes. (découvrez l’article que j’ai rédigé sur la polysomnographie)
Selon les symptômes, un traitement peut être prescrit. Comme des antidépresseurs ou des benzodiazépines le soir avant le coucher. Selon les causes, un suivi psychothérapeutique peut être envisagé.
Quelles sont les variantes de l’éveil confusionnel ?
1) L’ivresse du sommeil
On utilise habituellement ces deux termes comme synonymes, et en effet, ce sont deux parasomnies très proches. Seulement l’ivresse du sommeil se produit après le réveil le matin. Alors que l’éveil confusionnel peut avoir lieu peu de temps après l’endormissement.
Elle se manifeste par une importante difficulté, voire une impossibilité, pour la personne de se lever. Comme pour l’éveil confusionnel, les patients peuvent avoir un comportement violent avec des mouvements agressifs. Ils sont dans un grand état de confusion et ont généralement du mal à s’exprimer clairement.
L’ivresse du sommeil est un des symptômes courants d’autres parasomnies. Comme la narcolepsie ou l’hypersomnie idiopathique (somnolence accrue en journée).
2) La sexsomnie
Une autre variante de l’éveil confusionnel est la sexsomnie. Dans ce trouble on retrouve un état de confusion, cependant, celui-ci est associé à un comportement sexuel. Ce comportement peut parfois être violent (assaut du partenaire, masturbation, vocalisation sexuelle…).
Actuellement, la sexsomnie n’est pas considérée comme une parasomnie selon l’ICSD-2. Il s’agit de la classification internationale des troubles du sommeil. Cependant, la sexsomnie est considérée comme un trouble du sommeil non paradoxal. Au même titre que le somnambulisme selon le DSM-5. C’est le manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux, et des troubles psychiatriques.
FAQ – Éveil confusionnel
Quelles sont les parasomnies qui ont lieu pendant le sommeil profond ?
La phase de sommeil lent profond est le moment où notre corps récupère le plus de la fatigue physique. L’activité cérébrale diminue mais le tonus musculaire reste encore présent. Ce qui peut provoquer une parasomnie.
De nombreuses parasomnies se déroulent pendant le sommeil profond. C’est le cas par exemple du somnambulisme, de la terreur nocturne ou encore de la somniloquie (parler en dormant).
C’est quoi une parasomnie ?
La parasomnie est un type de trouble du sommeil. Plus précisément, ce terme regroupe l’ensemble de comportements indésirables et anormaux qui se déroulent à l’endormissement ou pendant différentes phases du sommeil.
On classe ces parasomnies selon leur moment d’apparition au cours de la nuit :
• Parasomnie du sommeil lent profond : éveil confusionnel, somnambulisme, terreurs nocturnes.
• Parasomnie du sommeil paradoxal : cauchemars, paralysies du sommeil, Troubles du Comportement en Sommeil Paradoxal (TCSP).
• Autres parasomnies : énurésie (pipi au lit), hallucinations hypnagogiques (à l’endormissement) ou encore les troubles alimentaires liés au sommeil.
En cas de troubles du sommeil, il est important de consulter un professionnel de santé. Afin d’établir un diagnostic précis, et le cas échéant, mettre en place un traitement (médicaments, suivi psychothérapeutique…).