Score d’Epworth : le test pour mesurer la somnolence
La somnolence peut avoir de lourdes conséquences. En effet, la somnolence au volant est la première cause d’accidents sur l’autoroute. C’est pourquoi des outils d’évaluation ont été développés, c’est notamment le cas de l’échelle d’Epworth.
De quoi s’agit-il ? Comment cela fonctionne ? Voici entre autres ce que vous allez découvrir dans cet article sur le Score d’Epworth.
C’est quoi au juste la somnolence ?
Cela désigne la propension d’une personne à s’endormir. Cette propension est plus ou moins irrésistible selon le « degré » de somnolence. Il peut arriver de somnoler après un manque de sommeil (nuit blanche par exemple) ou un repas trop copieux. Mais aussi lors de périodes d’inactivités, comme le soir devant la télévision.
S’il est normal de somnoler dans certaines circonstances, cela est différent lorsqu’elle interfère avec le quotidien. On parle alors de somnolence diurne (en journée) ou de somnolence excessive. C’est-à-dire une somnolence disproportionnée et non adaptée, qui est alors considérée comme un trouble du sommeil.
Sur le site Ameli.fr cette somnolence excessive est définie comme le « besoin non désiré de dormir ». Cela signifie qu’elle survient alors que la personne ne se trouve dans aucune des situations précédentes. Pour la désigner, le terme de somnolence pathologique est aussi utilisé.
Attention, il ne faut pas confondre sensation de fatigue et somnolence. Même si les symptômes sont similaires, il s’agit de deux choses différentes. La fatigue est généralement passagère et provoquée par un effort intense.
La somnolence excessive, quant à elle, est un état durable entre veille et sommeil. qui engendre une forte baisse de vigilance. La prise en charge de ces deux états diffère, il est donc conseillé de consulter un médecin pour qu’il établisse un diagnostic précis.
C’est quoi le score d’Epworth ?
Aussi appelé échelle Epworth, il s’agit d’un test qui permet d’évaluer le niveau de somnolence subjective. Ce terme désigne la propension plus ou moins irrésistible à l’endormissement si la personne n’est pas stimulée.
L’échelle d’Epworth a été créée en 1990 par le Dr Murray Johns afin d’analyser le niveau de somnolence de ses patients. Elle tient son nom de l’hôpital dans lequel elle a été développée : l’hôpital Epworth de Melbourne (Australie). Elle est parfois abrégée en ESS (Échelle de Somnolence Epworth).
Ce test est très souvent utilisé pour mesurer l’efficacité du traitement de l’apnée du sommeil. La somnolence diurne est l’un des symptômes de ce trouble du sommeil (qui fait partie des troubles respiratoires nocturnes). Mais elle a aussi été adaptée de façon à dépister l’apnée du sommeil chez l’enfant et l’adolescent.
Ce test prend la forme d’un questionnaire comprenant 8 questions, il est donc très rapide à réaliser. Le patient doit analyser sa propension à l’endormissement dans différentes situations, en attribuant un score (nul,faible,probable et élevé).
En comptabilisant le nombre de points obtenus, ce système de notation permet de calculer la propension moyenne au sommeil dans la vie quotidienne.
Score d’Epworth: mesurer le degré de somnolence, c’est-à-dire ?
Comme nous venons de le mentionner, il faut répondre à un total de 8 questions. Elles correspondent à 8 situations de la vie quotidienne. Pour chacune d’elles, le patient doit évaluer le risque d’endormissement, c’est-à-dire les chances qu’il s’endorme dans ces différents cas.
Voici les 8 cas à évaluer dans le questionnaire :
- Assis en train de lire
- En train de regarder la télévision
- Assis (inactif) dans un lieu public (cinéma, théâtre…)
- Passager d’une voiture (ou en transport en commun) roulant sans interruption depuis 1 heure
- Allongé l’après-midi (lorsque les circonstances le permettent)
- En étant assis en train de parler avec quelqu’un (au téléphone par exemple)
- Assis au calme après un déjeuner (sans alcool)
- Dans une voiture immobilisée depuis quelques minutes (embouteillages par exemple)
Les situations sont délibérément celles du quotidien afin d’évaluer si cette somnolence est normale ou pathologique.
Pour chaque cas, le patient doit attribuer une note. Pour ce faire, le patient doit utiliser l’échelle d’évaluation suivante (échelle de Likert) :
- 0 : aucune chance de somnoler ou de s’endormir
- 1 : faible chance de s’endormir
- 2 : chance moyenne de s’endormir
- 3 : forte chance de s’endormir
Après avoir accordé une note à chacune des questions, il faut faire le total. Sur l’échelle d’Epworth, le barème peut aller de 0 à 24.
Nous l’avons évoqué, ce questionnaire est aussi utilisé pour détecter l’apnée du sommeil chez l’enfant et l’adolescent. Pour ce faire, les questions ont été adaptées au quotidien d’un enfant/adolescent. Il y sera fait mention par exemple de l’assoupissement en classe ou dans le bus scolaire.
Si les questions diffèrent, le principe est le même. L’enfant ou adolescent doit évaluer le risque d’assoupissement pour chacune des 8 mises en situation, puis comptabiliser les points.
Comment interpréter le score Epworth?
Après avoir évalué toutes les situations du questionnaire, le patient se retrouve avec un chiffre compris entre 0 et 24. Mais comment l’interpréter ?
Cela va de soi que plus il est élevé, plus la propension à la somnolence diurne est forte. En effet, cela signifie que le patient a souvent attribué une note de 2 ou 3 aux questions qui correspond à un risque élevé d’assoupissement.
- Entre 0 et 6 : sommeil suffisant.
- De 7 à 8 : La qualité du sommeil est améliorable.
- 9 et + : Présence probable d’une pathologie.
- 15 et + : Présence très probable d’une pathologie.
Cela veut donc dire qu’un score en dessous de 10 est considéré comme normal. Au-delà de 10 vous présentez un déficit de sommeil (dette de sommeil). Lorsqu’il dépasse 15 points, la présence d’un trouble du sommeil, comme un syndrome d’apnée du sommeil, est probable. Il est donc conseillé d’en parler à votre médecin.
Le score Epworth: un vrai diagnostic pour les troubles du sommeil?
Seul, le test d’Epworth ne peut pas être utilisé pour détecter un trouble du sommeil. En effet, il s’agit avant tout d’une évaluation faite par le patient. Ce sont donc des données subjectives qui ont pour but de donner une idée au médecin du ressenti du patient.
Cette note est un point de départ dans le processus de diagnostic. Établir un diagnostic de trouble de sommeil comme l’apnée du sommeil, le bruxisme ou la parasomnie, nécessite des données objectives. Pour ce faire, il faut réaliser un examen du sommeil.
Comme la polysomnographie qui est très plébiscitée pour détecter de nombreux troubles du sommeil.
Cet examen se réalise en ambulatoire ou en établissement de santé, sur une nuit. Le patient est équipé de divers capteurs qui enregistrent son rythme cardiaque et respiratoire ou ses mouvements oculaires.
À la fin de la nuit, le médecin dispose d’un relevé détaillé (appelé hypnogramme) de la nuit du patient. Il peut ainsi observer que les phases du sommeil sont respectées, leur durée… Toutes ces informations permettent d’identifier des troubles du sommeil comme l’apnée du sommeil, le bruxisme ou le somnambulisme.
Ce test doit donc être utilisé comme un outil pour définir une tendance. Ce peut être le point de départ qui amène à consulter un médecin. Mais seul un professionnel de santé peut établir un diagnostic de trouble du sommeil et prescrire un examen du sommeil.
FAQ – Score d’Epworth
C’est quoi un score d’Epworth normal ?
Pour être considéré comme « normal », la note obtenue à ce questionnaire doit se situer entre 0 et 6. Cela signifie que la personne ne présente pas de dette de sommeil.
Pour rappel, ce test sert à déterminer une tendance. Pour un diagnostic plus précis, il faut consulter un médecin.