Énurésie nocturne : un trouble du sommeil très présent
L’énurésie nocturne, plus communément appelée « pipi au lit » est une parasomnie fréquente chez les enfants. Mais elle peut aussi toucher les adolescents et les adultes. Quelle est la définition de l’énurésie nocturne ? Quels sont les différents types d’énurésie ? Quelles sont les causes de l’énurésie ? Comment la traiter ? C’est ce que nous allons voir dans cet article sur l’énurésie nocturne, un trouble du sommeil très présent.
Énurésie définition
L’énurésie nocturne est le terme médical pour désigner le fait d’uriner involontairement pendant le sommeil. Ce syndrome touche fréquemment les enfants de 7 ans (6 à 10%). En règle générale, ce trouble du sommeil disparaît quand l’enfant grandit.
Cependant, il existe une énurésie nocturne de l’adulte (personnes à partir de 15 ans). Même si elle est plus rare, elle fait partie des symptômes à ne pas négliger. Elle peut être la conséquence de troubles plus graves.
La forme la plus fréquente est l’énurésie nocturne, c’est-à-dire que l’incontinence urinaire a lieu pendant la nuit. Mais il existe également une énurésie diurne, c’est-à-dire que la miction (action d’uriner) involontaire se passe en journée.
L’énurésie se divise en deux « sous-catégories » :
- L’énurésie primaire
- L’énurésie secondaire
Nous aborderons ces deux types d’énurésie plus en détail dans le paragraphe suivant de cet article.
Un enfant ne doit pas être considéré comme énurétique si ces mictions involontaires sont rares. Ce n’est qu’à partir de plus de deux fois par semaine que cela doit « alerter » et pousser à consulter. En effet, l’énurésie nocturne primaire est courante chez les enfants. D’autant plus chez les garçons. On trouve ce syndrome chez 10 à 15% des enfants de 5 ans, et chez 6 à 8% des enfants de 8 ans. Pour les adolescents de 15 ans, ce pourcentage est de 1 à 2%.
Les deux types d’énurésie
1) Énurésie primaire
L’énurésie nocturne primaire peut être définie comme une incontinence urinaire intermittente. Elle survient pendant le sommeil et après l’âge de 5 ans.
L’énurésie est dite primaire s’il n’y a pas eu de période de continence (de propreté) de plus de 6 mois. Pour être considérée comme primaire, l’énurésie ne doit être accompagnée d’aucun autre symptôme. Par exemple, l’enfant ne doit présenter aucun signe d’infection, et ne pas souffrir de miction involontaire (fuite) pendant la journée.
Le diagnostic de ce syndrome doit être fait par un médecin. C’est ce qu’on appelle un diagnostic clinique. Il se fait par exclusion de toute autre pathologie urinaire possible. Un enfant souffrant d’énurésie primaire a souvent des parents ayant connu le même trouble.
2) Énurésie secondaire
L’autre type d’énurésie nocturne est appelé énurésie secondaire. L’enfant recommence à faire pipi au lit, après une période de propreté d’au moins 6 mois continus. Cette énurésie secondaire survient le plus souvent suite à un problème de santé ou un stress émotionnel. Puisque la propreté semblait être acquise chez l’enfant, les causes de cette énurésie secondaire seraient plutôt d’ordre émotionnel. Ce peut être par exemple l’arrivée d’un petit frère ou d’une petite sœur dans la famille. Ou encore un problème à l’école.
Bien évidemment l’énurésie secondaire peut aussi avoir des causes physiologiques, comme une infection des voies urinaires. Pour trouver les causes de l’énurésie, il est donc conseillé de consulter un médecin. En effet, faire pipi au lit peut être source de honte pour un enfant (surtout s’il avait acquis la propreté). Et peut donc avoir des conséquences sur son estime de soi.
C’est cette forme d’énurésie que l’on retrouve chez l’adulte.
Tout savoir sur les causes de l’énurésie nocturne
#1. Mauvais fonctionnement de la vessie
Bien évidemment l’énurésie nocturne peut être liée à un problème « mécanique ». L’enfant, ou l’adulte, souffrant de ce trouble, peut avoir une vessie qui fonctionne mal. Et donc qui n’assure pas son rôle de rétention de l’urine. Chez les enfants, cela peut aussi être dû à une immaturité de la vessie.
#2. Sommeil paradoxal trop long
Si la phase de sommeil paradoxal est trop longue, ou trop profonde, l’enfant peut rêver qu’il va aux toilettes. Dans ce cas, il fera pipi au lit en rêvant.
#3. Troubles psychologiques ou cognitifs
L’énurésie nocturne peut être en lien avec des troubles psychologiques ou cognitifs. Ces troubles peuvent notamment retarder l’apprentissage de l’autonomie, et donc de la propreté. De même, une maladie, comme Alzheimer par exemple, peut provoquer de l’énurésie nocturne chez les adultes.
#4. Hérédité
Des prédispositions génétiques peuvent générer de l’énurésie nocturne. En effet, les enfants dont les parents faisaient pipi au lit après l’âge de 5 ans, ont une prédisposition.
#5. Malformation urinaire
La personne souffrant d’incontinence peut avoir une malformation urinaire. Ou des troubles des voies urinaires. Comme des calculs rénaux, un problème à la suite d’un accident, un dérèglement hormonal…
#6. Âge
Si le syndrome apparaît à un âge avancé, alors il peut avoir des causes physiologiques. Le diabète ou une hypertrophie de la prostate peuvent causer une énurésie nocturne. 30% des personnes âgées de plus de 75 ans souffrent d’incontinence.
Tout savoir sur les traitements de l’énurésie nocturne chez l’enfant
1) Traitement médicamenteux
Pour rappel, on ne donne aucun traitement médicamenteux contre l’énurésie nocturne aux enfants de moins de 5 ans. Avant cet âge, l’énurésie nocturne est normale. Il est plutôt conseillé d’éviter de donner une grosse quantité de liquides le soir. Il vaut mieux fractionner (40% le matin, 40% en début d’après-midi, et 20% le soir).
Vers l’âge de 5/6 ans, la prise de médicaments est possible en traitement contre l’énurésie nocturne. Ce médicament est à base de desmopressine, une substance voisine de l’hormone diurétique. Il permet notamment de bloquer la sécrétion de l’urine pendant la nuit. La réussite de ce traitement est presque similaire à celle du dispositif d’alarme, que nous aborderons plus tard. Cependant les rechutes sont plus fréquentes. Souvent un médecin conseillera la prise de ce médicament associée à un dispositif d’alarme. Il existe aussi un médicament appelé imipramine pour prévenir le pipi au lit.
La durée de traitement est de 3 mois, et il n’est renouvelable qu’une seule fois. Avant de donner un traitement à l’enfant, il est toujours recommandé de consulter un médecin. Ce dernier pourra entre autres adapter la posologie à l’enfant. Comme tout médicament, la desmopressine peut engendrer des effets secondaires, notamment une baisse du taux de sodium dans le sang. En cas d’apparition de symptômes (maux de tête, vomissements, agitation, irritabilité…), il faut consulter. Il existe aussi un médicament appelé imipramine pour prévenir le pipi au lit. Il fait partie des antidépresseurs tricycliques.
2) Thérapie du comportement
Si un traitement médicamenteux n’a aucun effet, il est nécessaire d’aller chercher ailleurs. Ce syndrome peut apparaître suite à un choc émotionnel, comme la naissance d’un petit frère ou d’une petite sœur, la perte d’un parent…
Il peut aussi être lié à un problème affectif ou psychologique au sein même de la famille. Et qui a des répercussions sur l’enfant. Dans ces cas, il pourrait être intéressant d’envisager une thérapie comportementale. Cela aiderait notamment à agir sur la cause fondamentale du problème. Si ce n’est pas fait, l’enfant pourrait se retrouver avec des cicatrices émotionnelles et psychologiques qui le suivront toute sa vie.
Selon les professionnels, une thérapie comportementale et cognitive est particulièrement adaptée si l’enfant souffre des conséquences du pipi au lit. Comme un sentiment de honte, une baisse de l’estime de soi. Ou encore s’il présente des troubles de l’attention et de l’hyperactivité.
3) Un dispositif d’alarme
Le premier dispositif d’alarme contre l’énurésie nocturne a été créé en 1907 par Pfaundler. Il s’agit d’un dispositif porté par l’enfant pendant la nuit, qui fonctionne généralement à piles. Dès que quelques gouttes de miction sont détectées, l’alarme se met à sonner. Prévenant ainsi les parents et l’enfant de ce qui est en train de se passer.
Ces dispositifs d’alarme sont plutôt petits et simples à utiliser, même pour un enfant. Cependant, il est important de spécifier que cette alarme sonne relativement fort, cela risque donc de réveiller toute la famille. L’utilisation de cette technique implique donc un engagement de toute la famille. Pour les parents qui ont d’autres enfants en bas âge, cette méthode pourrait ne pas être la plus adaptée.
Un tel dispositif peut être utilisé dès l’âge de 5 ans. Mais son efficacité est la meilleure chez des enfants de 7/8 ans.
Énurésie chez l’adulte
Les principales causes
Si elle est plus rare, l’énurésie chez les adultes existe. Ces causes peuvent être multiples :
- Causes fonctionnelles : par exemple un dysfonctionnement de la production d’hormone diurétique (ADH). Normalement les deux tiers de cette hormone sont sécrétés la journée, contre un tiers la nuit. En cas de dérèglement, la sécrétion augmente la journée, provoquant la rétention d’eau. Et donc la miction pendant la nuit.
- Troubles anatomiques : la cause la plus courante est l’hyperactivité du détrusor (muscle de la vessie). Cette hyperactivité peut être liée à une maladie neurologique ou à un problème de prostate. Avec l’âge certaines pathologies apparaissent. Comme le diabète, une vessie trop petite ou distendue, un dérèglement hormonal, une infection urinaire…Tout ceci peut entraîner une énurésie chez l’adulte.
- Mauvaise hygiène de vie : par exemple une trop forte consommation d’alcool, la prise de tranquillisants ou la constipation chronique. La consommation excessive d’alcool entraîne une augmentation de la production d’urine. En cas de forte ivresse, il peut également être difficile de « se retenir ».
- Causes psychologiques : l’énurésie des adultes peut avoir des causes psychologiques. Un événement traumatisant (décès d’un proche, changement de situation familiale…) ou une période intense de stress peuvent provoquer une incontinence nocturne.
Les principaux traitements
1) Traitements médicamenteux et psychologique
Si l’énurésie nocturne découle d’un problème d’hyperactivité de la vessie, la prise d’un médicament peut aider. Notamment des traitements à base d’anticholinergiques, qui aident à réduire les contractions de la vessie.
En cas de causes psychologiques, une thérapie comportementale sera sûrement recommandée par le médecin. Cela permet notamment à l’adulte de prendre conscience des origines de son problème. Des techniques comme le biofeedback ou encore la rééducation psycho-physiologique peuvent aider à diminuer les incontinences nocturnes.
2) Des astuces au quotidien
Voici quelques conseils pour lutter contre la miction involontaire nocturne :
- Avoir une alimentation riche en fibres : afin d’éviter la constipation, qui peut renforcer l’énurésie chez les adultes. Optez pour des céréales complètes, des fruits, du son et des légumes.
- Pratiquer une activité physique régulière : cela aidera à stimuler le transit intestinal.
- Boire beaucoup : il est crucial de boire. Cependant, il faut éviter le café, l’alcool ou les sodas, qui ont tendance à provoquer l’irritation de la vessie. Il est recommandé de s’hydrater surtout en journée, et de diminuer sa consommation de liquides le soir.
- Arrêter de fumer : la consommation de tabac aggrave l’activité vésicale, ce qui peut mener à une miction nocturne.
- Des exercices de renforcement : les exercices de Kegel permettent de renforcer le contrôle de la vessie et le plancher pelvien. Ils permettent un meilleur contrôle des sphincters et des muscles abdominaux.
FAQ – Énurésie nocturne
À quel âge un enfant arrête de faire pipi au lit ?
Cela dépend évidemment de chaque enfant et de son rythme de développement. Mais en règle générale cette parasomnie cesse vers l’âge de 5/6 ans.
Qui consulter pour une énurésie nocturne ?
De nombreux professionnels de santé peuvent aider. Tout d’abord le médecin traitant, qui pourra vous orienter vers un urologue, un pédiatre ou un psychologue selon les besoins.