Allergie et sommeil : mode d’emploi pour mieux dormir
L’allergie et le sommeil sont souvent liés. En effet, une difficulté respiratoire la nuit peut causer des troubles du sommeil. Difficultés d’endormissement, insomnie chronique, sommeil fragmenté sont fréquemment rapportés par les patients atteints de rhinite allergique. Il est donc primordial de détecter toute allergie potentielle, qu’elle cause une difficulté respiratoire ou des démangeaisons de peau. Elle peut conduire à des maladies plus graves comme l’asthme. Elle impacte tellement le sommeil que la vie sociale des personnes qui en souffrent est perturbée par leur fatigue, leur manque de concentration, leurs troubles de l’humeur.
Symptômes, relation avec les troubles du sommeil, solutions… On vous en dit plus sur l’impact des allergies sur le sommeil.
Allergie et sommeil : pourquoi ne font-ils pas bon ménage ?
Des allergènes dans les chambres
Les personnes sensibles aux allergènes peuvent déclencher des allergies respiratoires pendant leur sommeil.
Ces personnes peuvent avoir déjà réalisé des tests d’allergies pour déterminer le ou les allergènes en cause. Elles peuvent ainsi prendre des mesures, comme un traitement, une désensibilisation et une adaptation du quotidien. Cela leur permet de limiter, voire éradiquer, ces phénomènes allergiques et leur impact sur la santé globale. Mais le diagnostic d’allergie peut prendre du temps.
Certains individus sont sujets aux rhinites saisonnières, provoquées par les pollens et graminées. D’autres doivent supporter ces rhinites toute l’année lorsque la substance à laquelle ils sont allergiques est constamment présente. Il peut s’agir de sécrétions d’animaux domestiques, de poussières et notamment des excréments d’acariens qu’elles contiennent, de moisissures, de polluants domestiques.
Les chambres ne peuvent donc être exemptes d’allergènes : poils et acariens occupent la literie, et particulièrement le matelas pour ces derniers. Les graminées et pollens peuvent envahir la chambre si vous habitez à la campagne et ouvrez les fenêtres de la pièce. Les moisissures peuvent s’installer si la pièce où vous dormez dispose d’une mauvaise circulation d’air et d’une humidité élevée.
Des allergies qui perturbent le sommeil et la vie au quotidien
Les allergies respiratoires causées par des allergènes décrits plus haut sont souvent accompagnées de symptômes tels que des éternuements, un écoulement nasal, une irritation de la gorge et une toux. Ces symptômes peuvent entraîner des inflammations des sinus et des maux de tête, ainsi qu’une congestion nasale. La respiration est rendue difficile et dormir relève du challenge.
Si les allergies ne sont pas traitées efficacement, elles peuvent conduire jusqu’aux crises d’asthme : ainsi 30% des rhinites allergiques non traitées évoluent vers l’asthme (étude de 2008 sur les rhinites allergiques et leur impact sur l’asthme). L’endormissement est alors perturbé, en plus de réveils nocturnes.
Les allergies peuvent également se manifester sur la peau, causant de l’eczéma. Les démangeaisons et irritations qui s’ensuivent affectent la qualité du sommeil. Et qui dit sommeil altéré, dit manque de sommeil, fatigue, immunité en baisse et plus grande sensibilité aux allergènes. Les personnes souffrant d’allergies ont généralement une vie quotidienne perturbée par ces symptômes. Il est donc important de traiter efficacement les allergies pour améliorer la qualité du sommeil.
Allergie et sommeil : quels sont les symptômes ?
Symptômes les plus courants des allergies nocturnes
Parmi les symptômes d’allergie courants ressentis la nuit, on trouve :
- La congestion nasale ou nez bouché : elle pourrait être liée à des changements dans la réponse chimique de l’organisme, comme une inflammation accrue, pour faire face à une substance allergène. La position couchée la nuit peut augmenter la production de mucus, et entraîne de fait, une congestion accrue la nuit ;
- Le nez qui coule : ce phénomène se produit souvent peu de temps après l’inhalation d’un allergène. Devoir constamment se moucher peut désorganiser votre sommeil et causer de l’inconfort ;
- La toux : elle peut se développer au fil du temps, suite à l’exposition prolongée à un déclencheur d’allergie et à l’irritation et inflammation conséquente de l’appareil respiratoire.
On constate aussi des yeux rougis, larmoyants, des démangeaisons, des troubles digestifs, etc. Les éternuements se déclenchent généralement rapidement après la mise en contact avec un allergène. Néanmoins, ils sont stoppés pendant le sommeil, mais ce mode d’évacuation de l’allergène étant bloqué, cela peut développer d’autres symptômes.
Facteurs d’aggravation des allergies la nuit
Un sondage Ifop réalisé en mars 2022 pour l’association Asthme et Allergies relève que :
- 73,5% des adultes et 65,8% des enfants souffrant d’allergies ont un sommeil perturbé ;
- les personnes souffrant d’une rhinite allergique ont dix fois plus de micro-réveils.
La nuit est une période critique pour les personnes souffrant d’allergies respiratoires telles que les rhinites allergiques ou l’asthme. Ceci est principalement dû à la baisse brutale du taux de cortisol la nuit. Cette hormone a une fonction anti-inflammatoire. En son absence, les symptômes liés aux allergies empirent. En présence de l’allergène, les muqueuses réagissent : elles se contractent, s’épaississent, s’enflamment. Elles gênent de fait le passage de l’air. Or une mauvaise respiration altère le sommeil en le fragmentant.
Le lien entre allergie et troubles du sommeil
Quand les allergies perturbent le sommeil…
Plusieurs études se sont penchées au cours des 15 dernières années sur les liens possibles entre les allergies et les troubles du sommeil. Toutes concluent que les personnes souffrant d’allergies respiratoires telles que la rhinite allergique (rhume des foins) ont plus de difficultés à dormir. Elles sont plus susceptibles d’endurer des troubles du sommeil tels que l’insomnie.
Les allergies et les troubles du sommeil sont des affections courantes, mais il restait à examiner spécifiquement si les deux peuvent être liés. Les allergies touchent de 20 à 50% de la population française et se produisent lorsque le pollen ou d’autres allergènes irritent et enflamment les voies nasales. Elles provoquent des symptômes tels que les éternuements, l’écoulement nasal et le larmoiement.
Les troubles du sommeil, notamment l’insomnie, l’apnée du sommeil et la somnolence diurne excessive, touchent jusqu’à 30% de la population. Les résultats ont montré que tous les troubles et les plaintes liées au sommeil étaient beaucoup plus fréquents chez les personnes souffrant d’allergies que chez celles qui n’en pâtissaient pas. Les chercheurs ont également constaté que la gravité des troubles du sommeil et des difficultés d’endormissement augmentait en fonction de la sévérité des symptômes.
… jusqu’à provoquer des apnées du sommeil
En 2014, une étude a été publiée dans Respir Care, sur le risque d’apnée du sommeil chez les sujets souffrant d’asthme avec ou sans rhinite comorbide. Cette recherche révèle que la probabilité d’être concerné par un syndrome d’apnée du sommeil augmente de 44% en cas de rhinite allergique. Ces dormeurs vont involontairement faire des pauses respiratoires de 10 à 30 secondes, parfois plus de 10 fois par heure. Ces pauses ont un impact négatif sur la qualité de sommeil. En effet, une mauvaise respiration entraîne une fragmentation du sommeil avec les conséquences que l’on sait sur la vie quotidienne.
Selon une étude de 2008, 41% des patients atteints de rhinite allergique affirmaient renoncer à des activités sociales, sportives, de loisirs, voire professionnelles. Outre les symptômes handicapants de la rhinite, le manque de sommeil conséquent a des répercussions sur l’humeur et la concentration. Il est donc important de consulter un médecin pour détecter et traiter les troubles du sommeil liés aux allergies.
Comment soulager les allergies respiratoires ? 8 conseils pratiques
1- Nettoyez souvent votre linge de lit
L’allergie aux acariens est réputée pour être une des plus fréquentes, notamment chez l’enfant. Les acariens raffolent de la chaleur et de l’humidité. La literie est leur habitat rêvé. Il est donc important de :
- garder vos draps propres en les lavant au moins une fois par semaine avec l’eau la plus chaude possible ;
- laver régulièrement les rideaux de la chambre ;
- aspirer au moins une fois par semaine, particulièrement les meubles rembourrés et les tapis.
2- Renouvelez l’air intérieur en aérant la chambre
Même sensibles aux graminées et pollens, aérez quotidiennement votre chambre, pour renouveler l’air et diminuer le taux de dioxyde de carbone. Au printemps, en raison des allergènes extérieurs, aérez le matin, en l’absence si possible de vent. Pensez à nettoyer également les joints des fenêtres et des portes.
Vérifiez que votre logement est équipé de filtre à particules à haute efficacité (HEPA) surtout dans votre chambre à coucher. Ces filtres sont aussi importants si vous utilisez un système de climatisation.
3- Traitez votre oreiller contre les allergies aux acariens
Si vous êtes allergique aux acariens, faites l’acquisition d’une literie traitée en la matière.
- Utilisez une literie anti-allergique. Certains matelas sont fabriqués avec des tissus technologiquement avancés. Ces matériaux empêchent les allergènes tels que le pollen, la poussière et la saleté de s’infiltrer dans votre matelas, ce qui réduit l’irritation nocturne.
- Évitez d’utiliser des couettes et oreillers en plumes ou en laine. Ils contiennent généralement plus de poussières (et donc d’excréments d’acariens) que les autres fibres et ne peuvent pas être lavés régulièrement.
- Choisissez des tissus respirants pour votre linge de maison, comme le coton ou le lin. Les acariens adorant l’humidité, préférez des matières qui absorberont votre transpiration et sècheront rapidement.
4- Utilisez un déshumidificateur
Si votre chambre est trop humide, les moisissures, sources potentielles d’allergies, risquent de s’y développer. Dans ce cas, ayez recours à un déshumidificateur pour réduire l’humidité. À l’inverse, un air trop sec peut causer des irritations de la gorge, du nez et des démangeaisons des yeux. Il augmente aussi le risque d’infection des sinus. Un humidificateur à ultrasons permet d’équilibrer les conditions lorsque l’air devient trop sec.
5- Laissez votre chat hors de la chambre
Les animaux de compagnie, notamment les chats dans deux tiers des cas, peuvent être source d’allergies. Outre les pollens et autres poussières ramenés dans ses poils, le chat dépose surtout une protéine allergène sur ses poils lorsqu’il fait sa toilette. Du coup, cette substance se retrouve partout dans la maison. Lui empêcher l’accès à votre chambre est une bonne solution, même si elle risque malheureusement de ne pas suffire.
6- Privilégiez une douche le soir plutôt que le matin
Pour soulager les allergies respiratoires, il est recommandé de prendre une douche le soir plutôt que le matin. Pendant la journée, vos cheveux, votre peau et vos vêtements accumulent des allergènes. Le pollen et la poussière peuvent irriter les yeux, les voies nasales et les poumons. En prenant une douche le soir, vous vous en débarrassez. Par ailleurs, la vapeur de l’eau chaude peut aider à soulager la congestion nasale. Ajoutez de l’huile d’eucalyptus pour un effet décongestionnant supplémentaire.
7- Évitez les traitements médicamenteux la nuit
Certains médicaments anti-histaminiques mettent 8 à 12 heures pour atteindre leur efficacité maximale. Les prendre avant de se coucher n’a donc aucun intérêt. D’autres provoquent de la somnolence. Il peut être gênant de les prendre en journée. Parlez-en à votre médecin pour déterminer avec lui le meilleur moment pour prendre votre médication anti-allergique.
8- Procurez-vous un spray nasal à base de sel
Pour soulager les symptômes d’allergies respiratoires, l’utilisation d’un spray nasal salin peut être bénéfique. Il peut être utilisé en journée, mais surtout avant de dormir. Il permet de bien nettoyer et dégager le nez. Attention à ne pas en abuser pour ne pas créer d’addiction et souffrir d’effets secondaires.
FAQ – Allergie et sommeil
Quand consulter un spécialiste ?
Vous devez consulter un spécialiste si vous soupçonnez une allergie et n’avez pas été diagnostiqué. Une consultation s’impose également si vous êtes traité pour des allergies, mais que votre sommeil reste perturbé. Les signes qui peuvent faire penser à une allergie sont le nez bouché, qui coule, qui démange, les éternuements, la perte d’odorat. Mais aussi les yeux qui grattent, larmoient, rougissent, l’apparition d’eczéma, la toux, etc.
Une fois un traitement anti-histaminique en place, si les troubles du sommeil persistent, il est important d’en référer au médecin pour enquêter sur ses causes et détecter une potentielle apnée du sommeil.
